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La subsidiation par le Plan de relance des géants de l'énergie profitant des crises et des multinationales destructrices d'emploi

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 632 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 19/04/2023
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La conférence de presse concernant l'avancée du Plan de relance de la Wallonie soulève de sérieuses préoccupations.

    Via le projet « Columbus » notamment, la politique économique du plan de relance favorise les grandes entreprises, telles qu'Engie, en leur accordant des subventions de près de 80 millions d'euros pour développer une filière hydrogène wallonne.

    Pourquoi subventionner des géants de l'énergie comme Luminus ou Engie, qui réalise des surprofits de 9 milliards d'euros sur les factures énergétiques des travailleurs ? Pourquoi ne pas développer une filière publique pour le bénéfice de tous les citoyens ?

    De plus, le Plan de relance subventionne également des multinationales qui détruisent des emplois tels que AGC via le projet « butterfly », le projet « Electrification » ou encore le projet « saturn » ou Arcelor Mittal via également le projet « saturn », « ecwali », « PYROTECNIC »...

    Pourquoi Monsieur le Ministre donne-t-il des subsides d'argent public à ces multinationales qui détruisent des emplois ?
  • Réponse du 17/05/2023
    • de BORSUS Willy
    Concernant le projet « Columbus », Engie reçoit effectivement un subside en vue du développement d’un projet structurant, au niveau européen. Elle n’est néanmoins pas la seule bénéficiaire de ces montants, lesquels sont également attribués à Carmeuse. Ce projet sera porteur et devra notamment permettre à cette entreprise de pérenniser son activité en participant à sa décarbonation.

    J’ajoute que ces entreprises et les projets qu’elles portent ont été sélectionnés sur la base de critères objectifs et avec pour finalité de permettre le déploiement d’une filière de l’hydrogène en Wallonie.

    J’avoue dès lors ne pas comprendre les critiques de l’honorable membre en ce qu’il s’agit ici de subsides investis précisément en vue de la création d’emplois, soit 250 ETP pour le seul projet « Columbus » qu’il mentionne. Ces projets ayant par ailleurs vocation à être répliqués en Wallonie et en Europe, de nombreux emplois supplémentaires devraient, je l’espère, en découler dans les années à venir. Son affirmation est donc fausse.

    Je précise par ailleurs, comme j’ai déjà eu l’occasion de le faire, que cet IPCEI hydrogène est financé par des fonds européens, ce qui ne grève dès lors en rien le budget wallon. Il s’agit d’une opération 100 % gagnante pour la Wallonie, son positionnement dans les secteurs d’avenir et son emploi vert.

    Concernant le coût total du projet « Columbus », celui-ci avoisine le demi-milliard et implique dès lors un investissement privé de l’ordre de 400 millions d’euros.

    Concernant sa dernière question, j’ai déjà eu l’occasion de répondre quant à la nécessité de mettre en place des mesures de soutien au développement de nos entreprises et industries wallonnes. Il s’agit de pourvoyeurs d’emplois importants en Wallonie. Si la fermeture et la restructuration de certains sites peuvent représenter une situation difficile pour les travailleurs et leurs familles.

    Je rappelle par exemple qu’un groupe comme AGC représente près de 3 000 personnes en Belgique, dont 1 847 en Wallonie. Affirmer qu’une entreprise qui propose à plus de 3 000 personnes un emploi et qui est soutenue dans ce cadre par les pouvoirs publics serait « un modèle qui ne fonctionne pas » est erroné et trompeur, dans un contexte où le risque de délocalisations est réel. Une nouvelle fois, vu le nombre d’emplois en jeu, je persiste à défendre des solutions constructives, au-delà des raccourcis trompeurs.