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Les politiques de prévention en matière de sécurité routière

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 332 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 21/04/2023
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'Agence wallonne pour la Sécurité routière a publié une étude sur le risque de collisions entre les vélos et les voitures. Les résultats indiquent que 14 % des accidents impliquant un cycliste et un autre usager concernent des collisions flanc contre flanc. L'étude pointe également la méconnaissance des usagers en la matière : 21 % des Wallons ne connaissant pas la distance à respecter en agglomération vis-à-vis des vélos.

    Cette distance, d'au moins 1,50 mètre hors agglomération et d'au moins 1 mètre en ville, est primordiale pour assurer la sécurité de tous les usagers. Le non-respect de cette distance est d'ailleurs passible d'une amende de 174 euros et constitue une infraction de 3e degré.

    La mobilité douce est en nette progression avec près de 11 % des Wallons qui disent utiliser le vélo en raison de la crise économique et 12 % qui disent le pratiquer plus régulièrement qu'auparavant. Ces chiffres devraient logiquement augmenter dans les prochaines années. Les cyclistes aussi sont soumis à des obligations, celle de rouler sur la piste cyclable ou encore de ne pas rouler à plusieurs de front sur la route.

    L'axe de prévention autour de la cohabitation entre les cyclistes et les automobilistes est essentiel pour que tous les usagers puissent utiliser la route en toute sécurité.

    Madame la Ministre dispose-t-elle du nombre d'infractions qui concernent le non-respect de la distance de sécurité entre les cyclistes et les autres usagers ?

    Ces chiffres sont-ils en augmentation par rapport aux années précédentes ?

    Lorsqu'il n'existe pas de possibilité de doubler un cycliste en respectant cette distance de 1m ou 1m50, cela revient-il à appliquer la même mesure qu'une rue cyclable (rester derrière le cycliste) ?
    Si tel est le cas, comment Madame la Ministre peut-elle communiquer sur cette mesure de prévention ?

    Existe-t-il des campagnes de sensibilisation relatives à cette problématique ?

    Dispose-t-elle de statistiques qui rendent compte de l'utilisation du vélo dans notre Région ?
  • Réponse du 23/05/2023
    • de DE BUE Valérie
    La cohabitation entre les cyclistes et les automobilistes est une préoccupation essentielle en matière de sécurité routière axée autour du partage de la route.

    Le Code de la route prévoit effectivement que, lors d’un dépassement, les conducteurs d’un véhicule automobile et les motards doivent laisser, entre leur véhicule et le cycliste ou cyclomotoriste, une distance latérale d’au moins 1m50 hors agglomération et d’au moins 1 mètre en agglomération.

    Si cette distance ne peut être respectée (voiture venant de face, présence d’une ligne blanche continue …), il convient alors de freiner et d’attendre derrière le cycliste avant de pouvoir dépasser en sécurité. On ne peut toutefois pas assimiler cela à une zone cyclable, car dans ces dernières, la vitesse est limitée à 30 km/h.

    Nous ne disposons pas des chiffres sur le nombre d’infractions relatives au non-respect de ces distances de sécurité lors du dépassement d’un cycliste.

    Cette infraction n’est en effet pas souvent détectée et /ou verbalisée par les services de police.

    Si nous ne pouvons pas évaluer l’ampleur de ce comportement et son évolution, on peut supposer que ce type de comportement est plus fréquent qu’il y a quelques années étant donné l’augmentation du nombre de cyclistes prenant part au trafic.

    C’est dans ce contexte où la mobilité douce a le vent en poupe que l’AWSR a réalisé tout récemment l’étude sur les risques de collisions entre les vélos et les voitures.

    Outre le fait qu’1 Wallon sur 5 déclare ne pas connaître les distances de sécurité en cas de dépassement d’un cycliste en agglomération, l’étude révèle qu’1 conducteur sur 10 déclare « ne souvent pas respecter la distance latérale de sécurité réglementaire » lorsqu’il dépasse un cycliste.

    Cette méconnaissance, ce non-respect peuvent provoquer des accidents.

    L’étude a été précisément réalisée dans le cadre d’une campagne de sensibilisation à mener en cette période printanière où les cyclistes sont davantage présents sur les routes.

    En rappelant la distance à respecter lors du dépassement, l’objectif de cette campagne est double :
    - sensibiliser l’ensemble des usagers de la route à ces règles méconnues ;
    - inciter tous les usagers à appliquer ces règles au quotidien sur la route.

    Diffusée à la radio et sur une centaine de bus TEC pendant les mois d’avril et mai, la campagne interpelle directement les automobilistes derrière leur volant. Elle rappelle que, dans la vie, comme sur la route, garder ses distances est une question de respect, mais, lorsqu’on dépasse un cycliste ou cyclomotoriste, c’est aussi et surtout, une question de sécurité.

    C’est exactement cela que recouvre la notion de partage de la route.

    Sur les réseaux sociaux, l’AWSR explique(ra) également comment se comporter dans une zone cyclable, encore méconnue par plus de 1 conducteur wallon sur 2.

    En effet, parallèlement à l’évolution de la mobilité douce, une signalisation propre à celle-ci se développe. Zone cyclable, SUL, SAS, bande centrale sont autant d’exemples visant à faciliter les déplacements des cyclistes.

    Les usagers qui n’utilisent pas ces modes de transport dit « actifs » ne maîtrisent pas toujours l’ensemble de ces nouvelles règles et peuvent, dès lors, avoir des difficultés à savoir comment se comporter dans ces zones ou situations précises.

    Dans ce contexte, l’AWSR a également développé une formation appelée « partage de la route » qui aborde, avec tous les usagers - notamment les automobilistes - la mise à jour du Code de la route et les contraintes liées à chaque mode de déplacement.

    Ce module de formation s’ajoute au programme de formation développé par l’AWSR qui propose également des formations sur la pratique du vélo en toute sécurité.

    À côté des campagnes de sensibilisation et formations spécifiques, des conseils sont diffusés tout au long de l’année sur les réseaux sociaux, le site internet de l’AWSR et dans les émissions Contacts.

    Rappelons également que l’AWSR lance chaque année, en octobre, un Quiz de la route qui reprend des centaines de questions pour réviser le Code de la route dont une grande partie porte sur les règles concernant les cyclistes.

    Diverses communications et mesures de prévention sont donc bien en cours et menées régulièrement sur ces différentes thématiques autour des cyclistes et automobilistes.

    Concernant l’utilisation du vélo en Wallonie, les chiffres de l’AWSR, en 2022, indiquent que 28 % des Wallons font régulièrement du vélo (au moins plusieurs fois par mois) et que 2/3 ne font jamais de vélo.

    Selon l’enquête Bemob : « la pratique du vélo en Belgique » menée par le SPF Mobilité en 2022, en Wallonie, la part des personnes qui utilisent le vélo (classique) au moins une fois par an est passée de 20 % en 2019 à 33 % en 2021. Pour le vélo électrique, les statistiques passent de 7 % à 14 %.