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Le secteur des énergies renouvelables en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 644 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 24/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Edora, la Fédération des entreprises actives dans les énergies renouvelables, a commandé une étude au bureau Deplasse & Associés, spécialisé dans la performance énergétique des bâtiments et la transition énergétique. Le journal L'Écho en partage les principales conclusions dans son édition du 19 avril dernier.

    Le secteur des énergies renouvelables en Wallonie représente aujourd'hui plus de 8 000 emplois directs, indirects et induits. Il pourrait passer à 23 326 emplois d'ici 2030 et la valeur ajoutée du secteur, qui est actuellement de 490 millions d'euros par an, pourrait grimper à 1,755 milliard par an en 2030, selon cette étude. L'éolien, le photovoltaïque et la chaleur issue de la biomasse sont les principaux vecteurs de développement du secteur en Wallonie. Ces chiffres ont été calculés en fonction des objectifs du Plan air climat énergie (PACE) adopté par le Gouvernement wallon. D'ailleurs, Edora se plait à rappeler que ces chiffres ne seront possibles que si on atteint réellement les objectifs fixés pour 2030 dans le PACE et la fédération y croit assez peu.

    « Quand on voit que le Ministre Borsus a déclaré un moratoire sur les grandes installations photovoltaïques en milieu agricole, nous ne sommes pas rassurés. Et la question des permis dans l'éolien reste extrêmement critique, avec deux ministres en charge, ce qui ne permet pas une vision globale, et une « Pax Eolienica II » dont on ne ressent guère les effets sur le terrain. », déclare Fawaz Al Bitar, le Directeur d'Edora.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude du bureau Deplasse & Associés commandée par Edora ?

    Son administration dispose-t-elle de perspectives similaires quant au développement du secteur ?

    Quelle est son analyse ?

    Son action est particulièrement mise en cause. Que répond-il à Edora qui juge le Gouvernement pas assez impliqué dans la mise en œuvre du PACE qu'il a lui-même validé ?
  • Réponse du 17/05/2023
    • de BORSUS Willy
    J’ai effectivement eu l’occasion de prendre connaissance de l’étude du Bureau Deplasse commandée par Edora. Concernant les perspectives de l’Administration, j’invite évidemment l’honorable membre à solliciter mon collègue en charge de l’énergie dont l’Administration est en charge de réaliser ces perspectives.

    Selon mon analyse, l’étude est assez orientée et ne présente quasiment que les aspects positifs assortis d’hypothèses extrêmement favorables à la démonstration qu’Edora souhaite présenter. C’est de « bonne guerre » venant d’un lobby pour le développement du renouvelable. Ainsi lorsqu’est analysé l’impact en termes d’emploi on peut découvrir les emplois induits, à savoir les emplois générés et estimés à partir des répercussions entraînées par les dépenses des ménages dans l’économie à la suite des effets directs et indirects. L’étude ignore totalement le soutien qui provient des certificats verts et qui impacte considérablement la facture du consommateur d’énergie. De la même manière sont ignorés les effets induits sur la facture du consommateur, à savoir le renforcement nécessaire du réseau pour accueillir les nouvelles unités de production et les besoins d’équilibrage de production pour produire de l’électricité lorsque le vent souffle peu et que le soleil est absent. Cet équilibrage qu’il soit réalisé par le stockage, par l’importation d’énergie ou par la production à partir de centrale au gaz TGV est très coûteux et n’est pas pris en considération non plus lors de l’analyse d’impact du développement des énergies renouvelables sur la balance commerciale.

    Je considère donc que cette étude, si elle présente certains éléments de manière objective et intéressante omet également un nombre trop important d’éléments essentiels en matière d’énergie pour être pris comme base de travail suffisamment sérieuse.

    Le lobby Edora, « se plaint » de la Région wallonne bien qu’elle ait adopté la « pax eolienica II » et le PACE. Je rappelle que je n’ai pas déclaré de moratoire, mais que j’ai encadré un développement anarchique des grandes installations photovoltaïques qui risquent de cannibaliser la zone agricole. Les syndicats agricoles sont particulièrement inquiets de ce type de développement qui participe à l’enchérissement de ce foncier agricole. Un cadre était donc nécessaire.

    Concernant la question des permis, cela relève à la fois des prérogatives de la Ministre de l’Environnement et des miennes, comme Ministre en charge de l’Aménagement du Territoire. Or, le refus de projets éolien provient régulièrement de raisons environnementales…

    Concernant le PACE, celui-ci est piloté par mon homologue le Ministre Henry ; je l’invite dès lors à lui poser directement les questions qui s’y rapportent.