/

Le secteur des énergies renouvelables en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 971 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Edora, la Fédération des entreprises actives dans les énergies renouvelables, a commandé une étude au bureau Deplasse & Associés, spécialisé dans la performance énergétique des bâtiments et la transition énergétique. Le journal L'Écho en partage les principales conclusions dans son édition du 19 avril dernier.

    Le secteur des énergies renouvelables en Wallonie représente aujourd'hui plus de 8 000 emplois directs, indirects et induits. Il pourrait passer à 23 326 emplois d'ici 2030 et la valeur ajoutée du secteur, qui est actuellement de 490 millions d'euros par an, pourrait grimper à 1,755 milliard par an en 2030, selon cette étude. Edora signale que ces chiffres ne seront possibles, puisqu'ils ont été calculés en fonction de ça, que si on atteint réellement les objectifs fixés pour 2030 dans le Plan Air Climat Energie à l'horizon 2030 (PACE 2030) et la fédération y croit assez peu.

    « Quand on voit que le Ministre Borsus a déclaré un moratoire sur les grandes installations photovoltaïques en milieu agricole, nous ne sommes pas rassurés. Et la question des permis dans l'éolien reste extrêmement critique, avec deux ministres en charge, ce qui ne permet pas une vision globale, et une « Pax Eolienica II » dont on ne ressent guère les effets sur le terrain. », déclare Fawaz Al Bitar, le Directeur d'Edora.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude du bureau Deplasse & Associés commandée par Edora ?

    Quelle est son analyse ?

    Que répond-il à Edora qui juge le Gouvernement pas assez impliqué dans la mise en œuvre du PACE 2030 qu'il a lui-même validé et qu'il porte ?

    En d'autres termes, partage-t-il ses craintes de ne pas atteindre les objectifs fixés par le PACE 2030 ?
  • Réponse du 26/07/2023
    • de HENRY Philippe
    À ce jour, j’ai bien pris connaissance de l’étude réalisée par Edora sur les impacts socio-économiques. J’ai demandé à mon administration d’analyser cette étude et de la comparer par rapport à ces chiffres. Le travail est en cours, mais je peux déjà communiquer les éléments suivants.

    Les emplois totaux liés au secteur renouvelable devraient effectivement fortement augmenter étant donné les investissements plus élevés que dans un scénario sans nouvelles mesures. Les besoins en reconversion dépendront du niveau de qualification visé. Il est à noter que certains postes nécessiteront des compétences professionnelles spécifiques liées au développement des technologies (éoliens, panneaux solaires …) sans toutefois qu’il soit nécessaire d’avoir un diplôme universitaire.

    À côté de ces répercussions positives sur l’emploi et la création de valeur ajoutée, le développement des énergies renouvelables constituera également une réponse possible en matière de transfert d’emploi ou de reconversion depuis les filières « classiques ».

    Concernant la mise en œuvre du PACE 2030, je voudrais tout d’abord souligner que les mesures liées au renouvelable ont été précisées et renforcées suite aux avis reçus sur le texte de première lecture, dont celui d’Edora. Nous avions fixé la barre haut sur l’objectif renouvelable dès la première lecture, avec un doublement de la production d’énergie par des sources d’énergie renouvelables à l’horizon 2030 par rapport à la situation actuelle. Nous avons pu constater que la grande majorité des avis reçus sur le sujet allaient tous dans le même sens : accueillir favorablement cette ambition importante, confirmer le potentiel de développement dans de nombreuses filières, tout en faisant des propositions pour faciliter et accélérer encore la trajectoire. C’est très réjouissant et traduit un état d’esprit favorable aux renouvelables en Wallonie.

    Au niveau de la mise en œuvre concrète du PACE 2030, une série d’actions sont déjà en cours, et il y aura aussi des effets multiplicateurs avec l’arrivée des communautés d’énergie par exemple. Je travaille notamment à la concrétisation de différentes actions de la « pax eolienica », ou encore à une proposition de révision des enveloppes de certificats verts pour prendre en compte les nouveaux objectifs. Toutefois, bon nombre de filières ne nécessitent plus de soutien. Toutes les enveloppes ne vont donc pas automatiquement augmenter à la suite de l’adoption du PACE.

    Il faut aussi prendre en compte le fait que le PACE et l’ensemble de la politique renouvelable s’inscrit dans l’évolution des différents textes européens, dont certains sont encore en discussion – que ce soit dans le cadre du paquet Fit for 55 ou RePower EU. La directive européenne relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables, telle que révisée dans le cadre de REPower EU n’a pas encore été formellement adoptée par les colégislateurs. Cela n’empêche que l’Administration a déjà commencé à analyser les dernières versions de ces directives afin d’anticiper au mieux la transposition de celles-ci. Un groupe de travail interadministrations a été mis en place pour identifier par exemple les manières dont les procédures d’octroi de permis pourraient être accélérées et quelles autres mesures pourraient être prises pour faciliter le déploiement des énergies renouvelables.

    Si nous devions constater malgré tout cela que la trajectoire d’augmentation du renouvelable n’était pas suivie, le Gouvernement aura toute la latitude de prendre des mesures complémentaires ou correctrices, tel que c’est prévu dans le dispositif de gouvernance du PACE décrit en son chapitre 6, et ce de manière annuelle. Par ailleurs, même hors de ce dispositif, des politiques et mesures pour le renouvelable peuvent continuer de se développer et s’améliorer en continu.