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La réaction de la Fédération belge de l'industrie de l'automobile et du cycle (FEBIAC) à l'augmentation de la part des véhicules électriques

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 972 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 24/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Suite à la publication de son analyse trimestrielle, la Fédération belge de l'industrie de l'automobile et du cycle (FEBIAC) se réjouit de l'augmentation de la part des véhicules électriques. Quatre nouveaux véhicules sur dix vendus au premier trimestre 2023 étaient électrifiés. Entre janvier et mars, l'augmentation atteint 27,5 % sur le marché des voitures particulières. L'hybride rechargeable représente encore l'essentiel des nouvelles acquisitions, mais il est talonné par le 100 % électrique qui franchit pour la première fois le cap des 15 % de parts de marché en Belgique.

    Grâce à cela, on réduit encore un peu plus le niveau moyen des émissions de CO2 des voitures neuves immatriculées. Dans le même temps, je m'inquiète de plus en plus du manque d'infrastructures mises à la disposition de ces conducteurs. Vous avez réduit l'objectif initial de 12 000 bornes de rechargement sur le territoire à 5 400 alors qu'il en faudrait 11 000 en 2026. La tendance démontrée par les derniers chiffres de la FEBIAC confirme la prise de conscience des citoyens concernant l'avenir de la planète, même s'il n'existe toujours aucun mécanisme d'aide à l'acquisition de véhicules électrifiés pour les particuliers.

    Quand Monsieur le Ministre va-t-il mettre le turbo pour implémenter des bornes à la hauteur des besoins du marché dans un avenir proche ?

    Ne faudrait-il pas légiférer une fois pour toutes pour obliger certains opérateurs à installer des bornes dans leurs infrastructures ? Je pense aux stations-service, aux intercommunales et aux gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) notamment.

    N'est-il pas temps de penser à instaurer des aides à destination des particuliers encore hésitants à passer au 100 % électrique ou au moins à l'hybride rechargeable ?
  • Réponse du 05/07/2023
    • de HENRY Philippe
    Le nombre de voitures électriques a en effet considérablement augmenté ces dernières années. Il est donc évident que le nombre de bornes électriques doit suivre et même anticiper l’évolution de l’électrification du parc automobile.

    Afin d’en augmenter le nombre, une analyse a déjà été réalisée pour identifier les sites propices et utiles aux infrastructures de rechargement électrique, tant pour les bornes publiques que pour le réseau structurant.

    Concernant les bornes publiques, une cartographie a été réalisée par les ADT et les GRD pour identifier les meilleurs emplacements de bornes semi-rapides sur le territoire wallon. En plus de l’identification des 2324 sites, un code couleur a été ajouté pour chacun des sites afin de catégoriser l’accessibilité au réseau électrique.

    Une cartographie similaire a été réalisée par la SOFICO et le bureau d’étude STRATEC pour identifier les emplacements propices à l’installation de bornes rapides. L’estimation des coûts y est beaucoup plus complexe vu qu’il est question de puissance beaucoup plus importante. Une analyse approfondie avec les GRD est toujours en cours.

    L’année 2023 permettra de finaliser les préparatifs pour lancer un grand déploiement en 2024 sur des sites appropriés à ce type d’infrastructure.

    Pour la suggestion de l’honorable membre concernant l’imposition de placer des bornes de rechargement aux opérateurs de certaines infrastructures, je suis aligné avec lui concernant les stations-service sur autoroute. Cette obligation est déjà d’application, mais seulement lors du renouvellement des concessions.

    Pour les autres opérateurs qu’il cite, je ne suis pas de son avis, car il est inutile d’installer des bornes de rechargement sans réflexion préalable. Il serait dommageable d’imposer à une ADT de placer des bornes de rechargement qui seront peu utilisées durant les 5 prochaines années.

    Concernant des aides financières pour pousser les citoyens à passer à la voiture électrique, il m’a déjà posé cette question récemment. Je lui rappelle donc les éléments ci-après.

    Le financement de la mobilité électrique reste un problème majeur pour nos concitoyens.

    Toutefois, il sait autant que moi la situation des finances wallonnes et je trouve pour le moins risqué d’ouvrir la porte de manière non encadrée à la question de primes à l’achat de voiture électrique.

    De plus, comme il l’annonce et selon plusieurs études, certaines voitures électriques sont moins chères que leurs homologues thermiques, si l’on prend en compte tous les frais liés à l’achat et l’utilisation du véhicule. Instaurer une prime n’est donc pas nécessaire.

    Enfin, si la prime est sous-dimensionnée, elle ne sert à rien. La Flandre a d’ailleurs enlevé sa prime 0 émission en 2020, car elle n’a eu aucun effet sur l’accélération de l’électrification du parc automobile. Surdimensionnées, elles deviennent un gouffre pour l’État.

    Le meilleur soutien à apporter aux citoyens est donc une meilleure communication sur les avantages que procure la voiture électrique et sur le fait le coût annuel complet (prêt pour l’achat + taxes + entretiens + carburant) est relativement similaire à la voiture thermique.