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Les dégâts occasionnés par le gibier

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 525 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 24/04/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Il n'est pas rare que le gibier fasse irruption dans le jardin de certains citoyens. La plupart du temps, c'est sans conséquence, mais, quand il s'agit d'un sanglier, ce n'est plus la même chose. Les pelouses des particuliers se transforment en champs de patates parce que les bêtes retournent tout sur leur passage en quête de vers ou de glands. J'ai encore été interpellé dernièrement par une habitante du Borinage qui vit cette situation désolante.

    Les agriculteurs peuvent demander des aides dans pareil cas. Mais les citoyens lambdas, quels recours ont-ils ?

    Existe-t-il des responsabilités pour éventuellement faire intervenir son assurance afin de remettre une pelouse ou des plantations en état ?

    L'administration régionale est-elle en contact avec les groupements de chasseurs et les gardes forestiers qui sont eux aussi sur le terrain concernant la taille des populations de sangliers et l'optimalisation de leur régulation dans certains secteurs ?

    Qu'en est-il justement des populations de sangliers de manière générale en Wallonie ?

    Comment sont-elles gérées ?

    Leur prolifération galopante n'a-t-elle pas un impact sur la biodiversité ?

    Est-ce que d'autres espèces posent autant de problèmes sur le terrain ?
  • Réponse du 03/07/2023
    • de TELLIER Céline
    La principale espèce gibier occasionnant des dommages dans les jardins des particuliers est en effet le sanglier. Les pelouses, parterres et potagers, sont visités de nuit par les animaux à la recherche de nourriture.

    Le sanglier est une espèce opportuniste qui connaît un développement géographique de ses effectifs. C’est notamment le cas dans le Hainaut où le phénomène est assez récent. Si le sanglier trouve classiquement refuge dans les bois, dans la région de Mons-Borinage en particulier, il trouve également refuge dans toute une série de zones non chassées assez présentes : zonings, friches industrielles, réserves naturelles, et cetera. Cette spécificité locale complique fortement les possibilités de régulation.

    Il est conseillé aux habitants exposés à des dégâts de sangliers de s’en prémunir en évitant d’abord tout ce qui pourrait attirer les animaux dans leurs jardins (restes de nourriture, ordures, voire tas de compost) et en installant une clôture empêchant l’accès des animaux. Le SPW a édité un dépliant concernant l’installation de ces clôtures, afin qu’elles soient efficaces.

    Pour l’indemnisation du dommage, c’est-à-dire pour les frais de la remise en état du jardin, des assurances existent. Il est donc conseillé de vérifier si le contrat couvre pareil sinistre.

    Par la suite, il est possible de contacter le titulaire du droit de chasse du bois le plus proche, pour tenter d’obtenir une indemnisation amiable. En cas de désaccord, dans les six mois suivants le dommage, il est possible d’introduire une requête auprès du juge de Paix du canton. La procédure peut être longue, car les responsabilités sont souvent partagées entre de nombreux acteurs, comme les chasseurs, les propriétaires de parcelles boisées, et cetera.

    La prolifération des sangliers peut en effet avoir un impact sur la biodiversité. Si leur densité est trop importante, l'équilibre entre la faune et la flore est rompu et porte atteinte à la régénération de la forêt, aux espèces protégées de notre flore, mais également aux amphibiens, reptiles et oiseaux nichant au sol. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidé d’approuver le règlement communal de Stoumont limitant le nourrissage du grand gibier, dans un objectif de conservation de la nature.

    Pour plus d’informations, je renvoie l’honorable membre à mon collègue en charge de la chasse, Monsieur le Ministre Willy Borsus.