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La menace de la punaise diabolique pour les fruiticulteurs

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 528 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/04/2023
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Avec le réchauffement climatique, de nouvelles espèces d'insectes exotiques profitent de la hausse des températures pour trouver de nouveaux territoires propices à leur installation.

    C'est le cas de la punaise diabolique. Un insecte envahissant originaire d'Asie dont la venue peut significativement nuire à l'arboriculture, à la viticulture et à d'autres cultures fruitières.

    Une fois largement installé, ce ravageur coriace et vorace est très difficile à éradiquer et peut même causer des dégâts pouvant se chiffrer en plusieurs millions d'euros comme en Italie en 2018.

    L'installation massive et persistante d'une telle espèce en Wallonie est donc une crainte légitime pour nos producteurs de fruits et légumes.

    Sait-on si cette espèce envahissante est présente en Wallonie et dans combien de foyers ?

    Quelles mesures sont mises en place pour lutter contre sa propagation ?
  • Réponse du 30/06/2023
    • de TELLIER Céline
    La punaise diabolique (Halyomorpha halys) est en effet une nouvelle espèce exotique envahissante, dont la présence peut impacter l’équilibre de nos écosystèmes et engendrer des coûts économiques importants aux productions de fruits des vergers.

    En 2021, la Wallonie comptait environ 1 700 hectares de vergers. Les poiriers et les pommiers représentent respectivement 48 % et 37 % de la production. Enfin, 70 % de ces vergers sont situés en région limoneuse.

    Selon les informations collectées auprès du CRA-W, qui assure le monitoring d’un réseau de vergers, la punaise diabolique est bien présente en Wallonie. Les données collectées dans 10 Vergers de Prunus spp. en 2021 et en 2022 ont permis de détecter cette punaise dans 6 des 10 sites suivis : Lesdain, Upigny, Rhisnes, Rosoux, Melen, Neufchâteau, avec au total 13 captures.

    À ce jour, on ne connait pas le nombre exact de foyers, mais les niveaux de population semblent très faibles pour le moment. La distribution rapportée par le site Internet observation.be indique une présence plus régulière au nord du sillon Sambre et Meuse. Sa population a beaucoup augmenté en Flandre ces cinq dernières années, et nous devons être vigilants quant à sa potentielle expansion en Wallonie.

    Heureusement, pour l’instant, il n’y a pratiquement aucun dégât sur fruit qui a pu être attribué à la punaise diabolique. Sur base du modèle phénologique développé par le Pcfruit, il apparaît qu’H. halys n'effectue qu'une seule génération/an en Belgique, ce qui pourrait limiter les dégâts par rapport à l'Italie où 2 à 3 générations se succèdent sur une année.

    Étant donné sa distribution actuelle en Belgique et en Europe, et le très grand nombre de plantes-hôtes de cette punaise, il ne sera malheureusement pas possible d'empêcher sa propagation. Les principales mesures actuelles sont la sensibilisation (notamment du secteur fruitier, principal impacté) et la surveillance. Par ailleurs, toujours selon le CRA-W, au niveau de la lutte, de nombreux pièges munis de phéromones d’agrégation existent, cependant ils ne permettent pas de réduire la taille des populations. Des méthodes de lutte biologique à l'aide de guêpes parasitoïdes (Trissolcus japonicus et T. mitsukurii) issues de la zone d'origine d'H. halys sont actuellement à l'étude et semblent plus prometteuses.