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Le plan d'action de lutte contre le frelon asiatique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 659 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/05/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Espèce exotique envahissante, le frelon asiatique s'en prend aux abeilles mellifères, mettant en péril les colonies.

    En collaboration avec la Ministre de l'Environnement, Monsieur le Ministre a défini une stratégie de gestion globale à long terme, qui démarre dès ce printemps 2023, avec un budget total de 267 000 euros. Il a indiqué avoir travaillé avec le Centre apicole de recherche et information (CARI) et le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W).

    La destruction des nids et l'information des apiculteurs existent déjà chez nous, mais face à l'évolution importante de la présence des frelons asiatiques sur le territoire wallon, il fallait une réaction structurée, mobilisant toutes les ressources pour en réduire le nombre.

    Concrètement, à quoi vont servir ces moyens ?

    Comment envisage-t-il la collaboration avec les villes et communes ?

    Travaille-t-il sur des politiques nouvelles afin de protéger les abeilles ?

    Qu'attend-il des apicultrices et apiculteurs ?
  • Réponse du 08/06/2023
    • de BORSUS Willy
    On assiste actuellement à une progression exponentielle de cette espèce invasive en Wallonie, qui suit l’évolution prédite par la modélisation effectuée par le CRA-W. Si les conditions climatiques sont favorables en 2023, le nombre de nids risque de dépasser les 4 000 nids.

    L’expérience française montre que la destruction systématique des nids de frelons asiatiques, lorsque l’insecte invasif est bien implanté dans une région, est coûteuse et stérile et nous amène à la même conclusion : une neutralisation des nids tous azimuts sera à terme inutile et intenable financièrement.

    L’arrêt du financement par le Gouvernement de la destruction systématique des nids du frelon asiatique a eu un écho considérable dans le secteur apicole qui s’est senti démuni.

    C’est donc en collaboration avec le secteur que le plan d’action a vu le jour et est en constante évolution afin de répondre au mieux à la problématique

    La Ministre de l’Environnement et de la Nature et ses services, prennent en charge l’aspect communication autour du frelon asiatique via, entre autres, la gestion du site biodiversité. À leur initiative, et afin de garantir des prestations de qualité, une charte de bonnes pratiques de neutralisation des nids est en cours d’élaboration.

    Ayant l’apiculture dans mes compétences, je souhaite bien évidemment apporter une réponse à ce problème réel.

    En concertation, avec le SPW ARNE, le CRA-W, le CARI, les fédérations piscicoles et l’UVCW, j’ai donc établi un plan d’action pour aider le secteur dans les délais impartis avec une enveloppe budgétaire de 267 000 euros comme l’honorable membre l’a justement souligné. Le plan d’action a démarré au mois d’avril.

    La ventilation du budget s’effectue comme ceci :

    1. Formations / informations réalisées par le CARI qui comprennent :
    • 5 fiches d’infos supplémentaires destinées aux apiculteurs à diffuser tous les 2 mois depuis le mois d’avril 2023 (en cours) ;
    • une fiche infos/conseils destinée aux Communes/Provinces : connaître le frelon asiatique / comment agir ? / procédure officielle (en cours) ;
    • un flyer d’info 3 plis personnalisable destiné aux apiculteurs pour communiquer avec leur voisinage ;
    • réalisation et diffusion de 5 tutos de fabrication de matériel de protection de ruches ;
    • l’acquisition du matériel pour les formations et ateliers de fabrication de pièges et de protections pour les ruchers.

    2. Acquisition de pièges par le CRA-W qui sont distribués aux apiculteurs au printemps, pour étoffer le réseau de capture des fondatrices de frelon asiatique au printemps et pour augmenter le nombre de tests à réaliser sur les nouveaux types de pièges et les attractifs. Il existe déjà quelques partenariats avec des Communes et des sections apicoles.

    3. Acquisition de kits de neutralisation. Chaque section apicole peut bénéficier de cette aide moyennant la formation de 2 apiculteurs volontaires. Ils devront respecter une convention définissant strictement leur aire d’intervention limitée à l’aide apportée à des apiculteurs affiliés à cette section et à proximité du rucher concerné. Ces neutralisateurs ont aussi une obligation de rapportage de leurs interventions. Les sections pourront bénéficier, cette saison uniquement, d’une aide pour la mise en place et le fonctionnement du plan d’action. L’Union des fédérations apicoles wallonnes de Belgique guidera les fédérations et assurera ce suivi.

    Il faut y ajouter les actions relevant de la convention Bee-Wallonie, qui ne fait pas l’objet de sa question.

    Certaines villes et communes ont déjà pris des dispositions. Comme elle le sait, un piégeage de printemps tous azimuts avec des pièges non sélectifs aurait un impact non négligeable sur la biodiversité avec la capture d’espèces non ciblées comme des reines de bourdon. De plus, les techniques de piégeage disponibles actuellement semblent peu efficaces vis-à-vis des fondatrices. Une mauvaise utilisation du matériel et des techniques actuellement disponibles risquent d’empirer la situation.

    Il important de rappeler qu’il est impératif que les actions soient coordonnées pour être efficaces et surtout pratiquées par des personnes formées pour éviter les accidents. Il est également apparu que l’application de mauvaises pratiques de piégeage qui, certes, étaient efficaces pour piéger le frelon asiatique a un impact non négligeable sur quantité d’insectes composant notre biodiversité. Les mesures prises par les communes et les villes doivent être donc murement réfléchies. Pour les épauler, des renseignements et des personnes-ressources sont disponibles et renseignées sur le site biodiversité.

    À l’issue de cette saison, et sur la base des résultats obtenus par le CRA-W concernant les tests de piégeage de printemps et de protection des ruchers, il sera important de faire le bilan et d’améliorer le plan d’action pour la saison 2024.