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Le lancement du lait de Chimay

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 662 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/05/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Depuis un an, les représentants des 160 agriculteurs réunis au sein de la coopérative Coferme planchaient sur un projet visant à valoriser au mieux leur production dans leur région.

    Le 26 avril, Coferme a sauté le pas et a lancé sa propre marque de lait : le lait de Chimay. L'objectif est louable : ils souhaitent se passer d'intermédiaires, travailler en circuit ultracourt et assurer aux producteurs une juste rémunération.

    Le prix de vente au consommateur sera de 1,25 euro pour le lait demi-écrémé et 1,40 euro pour le lait entier. De quoi pouvoir apposer sur la bouteille le label "Prix Juste Producteur" octroyé par la Région wallonne.

    Que pense Monsieur le Ministre de cette initiative ?

    Souhaite-t-il que le modèle s'exporte en dehors des frontières de la Botte du Hainaut ?

    La Wallonie a-t-elle soutenu ce projet ? Le cas échéant, comment ?

    Pourrait-il faire le point sur le label « Prix Juste Producteur » ? Travaille-t-il sur une réforme de ce label ?
  • Réponse du 08/06/2023
    • de BORSUS Willy
    L’initiative de Coferme concernant le « Lait de Chimay » est très positive et s’inscrit dans un des objectifs du plan de développement de la filière laitière wallonne : permettre aux producteurs laitiers de reprendre la maitrise de la transformation et de la commercialisation de leur lait et d’être ainsi rémunérés à un prix équitable.

    La mise en commun de l’offre permet aux producteurs d’avoir un poids plus important sur le marché et dans les négociations de prix avec les distributeurs, ainsi que des économies d’échelle en termes de packaging, de transport, et cetera. La diminution du nombre d’acteurs intermédiaires permet, quant à elle, de concentrer la création de valeur au niveau des producteurs.

    Ce genre d’initiatives se base sur une gouvernance démocratique du l’organisation de producteurs, notamment en les impliquant dans la fixation des prix et l’organisation de la production.

    Coferme et son « Lait de Chimay », n’est d’ailleurs pas la seule filière développée par des producteurs laitiers wallons. Les coopératives BioMilk (lait bio), Faircoop (Lait Fairebel) ou Pur Ardenne (Lait de la Baraque) sont également des succès en Wallonie. Les consommateurs sont en effet de plus en plus sensibles à l’origine locale de leur alimentation et à l’aspect équitable de celle-ci.

    Le Label Prix Juste est basé sur un cahier des charges de 15 critères s’assurant de la rémunération juste des producteurs, ceci en prenant en compte leurs coûts de production (dont le revenu du travail), la durée d’engagement, le travail en groupe et la qualité des produits. Actuellement le label rassemble plus de 740 producteurs, 15 organisations de producteurs, 35 intermédiaires ou transformateurs et plus de 250 produits, dont plus de 30 % en bio. Toutes les filières alimentaires y sont représentées.

    Le cahier des charges du label « Prix Juste » est en cours de révision. L’objectif est d’inclure une plus grande diversité de produits et de structures de filières. Jusqu’à présent la majorité des acteurs étaient des producteurs vendant des produits non transformés, ou transformés à la ferme, ou des transformateurs mettant en vente des produits à base d’une seule matière première facilement traçable. Récemment, des acteurs de plus en plus nombreux se sont montrés intéressés par la labellisation de produits transformés complexes. À cette fin, il est nécessaire d’introduire de clauses et contrats spécifiques à ces transformateurs dans le cahier des charges, comme par exemple l’introduction de seuils minimaux d’utilisation de produits Prix Juste dans le produit fini.

    Ces modifications du cahier des charges permettront de développer des filières plus longues et de nouveaux débouchés pour les producteurs labellisés.