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La recharge de véhicules électriques sans câble

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1016 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/05/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Un projet pilote de recharge par induction fonctionne avec 20 taxis de la marque Volvo depuis un an en Suède. Le véhicule est équipé d'une plaque spéciale de recharge en dessous du moteur électrique. Le chargeur par induction est dans le sol, indiqué par une petite ligne blanche peinte au centre de la place de stationnement dédiée.

    Pas besoin de brancher la voiture, pas besoin de borne sur le trottoir non plus. La recharge est même quatre fois plus rapide qu'à une borne classique. Les 43 kWh actuels pourraient même grimper à 75 kWh si le voltage de la batterie était similaire à celui des derniers modèles de voitures électriques. La technologie semble particulièrement adaptée en milieu urbain où les places sont rares. L'expérience de la recharge par induction semble très positive après une année de test dans la ville de Göteborg.

    Monsieur le Ministre connaît-il la recharge par induction statique ?

    Quel regard porte-t-il sur cette technologie ?

    Pourrait-on envisager d'équiper les villes wallonnes si l'expérience suédoise était convaincante ?

    Une autre marque européenne, Renault, s'intéresse à une technique du même ordre : les routes de recharge dynamiques. Serait-ce plus intéressant à ses yeux ? Serait-ce plus adapté au paysage wallon ?

    Pourrions-nous développer des tests en Wallonie en collaboration avec certains constructeurs automobiles ?
  • Réponse du 26/07/2023
    • de HENRY Philippe
    Le rechargement de la voiture via la technologie d’induction est très prometteur à première vue :
    • pas besoin de câbles pour se charger ;
    • la recharge commence avant même de sortir de son véhicule ;
    • le rendement du chargement est très bon. Comme l’honorable membre le cite, on peut atteindre des rendements de 99 %.

    Cependant, la borne par induction n’est seulement compatible pour les voitures qui possèdent un récepteur approprié. Ce récepteur est aussi doté de technologie de pointe et il a donc un certain coût. Ce récepteur coûte environ 1 000 euros. De plus, afin de guider la voiture pour aligner le récepteur avec l’émetteur, il faut compter un système d’assistance au parking 1 000 euros plus chers qu’un système standard.

    Est-ce que les citoyens sont prêts à payer leur voiture électrique 2 000 euros plus chers sans certitude de pouvoir la recharger avec cette technologie ?

    De plus, même si cette solution technique évite l'encombrement du trottoir puisque la box électrique est placée dans la chaussée, l’installation de ce système nécessitera le câblage dans la rue pour amener l’électricité de recharge des véhicules électriques, tout comme pour le système avec borne. Mais ce système demandera surtout l’ouverture de la chaussée pour y placer une bobine émettrice, puis la réfection de la chaussée, ce qui entraînera un surcoût certain par rapport au placement de bornes de chargement.

    Concernant la sécurité, Volvo renseigne que « rien ne dépasse les standards préconisés ». Mais quels sont ces standards ?

    Du point de vue du rendement, il faut faire attention que les 1 % de perte ne correspondent qu’à celle liée à l’induction. À ces pertes, il faut ajouter, comme pour les systèmes de rechargement classique, les pertes dues aux câblages. De plus, avec le système d’induction, il faut ajouter un récepteur supplémentaire qui a un certain poids. La consommation en kWh/km parcouru de la voiture électrique est donc légèrement diminuée avec ce type de système.

    Même si ce système innovant pourrait certainement être prometteur, je ne pense pas que c’est aujourd’hui la priorité du Gouvernement de favoriser cette technologie. Il faut plutôt mettre la priorité sur le déploiement de bornes de rechargement standard sur l’entièreté du territoire wallon.

    Pour la problématique de l’encombrement des bornes de rechargement dans les villes à forte densité, il existe des expériences pilotes plus accessibles comme l’intégration des bornes aux lampadaires ou aux trottoirs (pour son information, il peut regarder les solutions proposées par la société allemande Rheinmetall).