/

Les initiatives proposées aux jeunes qualifiés de "NEETS"

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 427 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/05/2023
    • de DESQUESNES François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Selon les chiffres de l'IWEPS, 4 % des 15-19 ans, 14 % des 20-24 ans et 21 % des 25-29 ans ne sont ni à l'emploi, ni à l'école, ni en formation. Cela représente plus de 70 000 jeunes Wallonnes et Wallons rentrant dans la catégorie dite « NEETS ».

    Quelles sont les principales initiatives portées par le département de Madame la Ministre et ses services pour répondre à cette situation ?

    En 2020, 2021 et 2022, combien de jeunes « NEETS » ont pu bénéficier de l'une de ces initiatives ?

    Quelle est la proportion de ces jeunes qui, suite à une initiative portée ou financée par la Région, a quitté cette situation de non-activité pour reprendre un enseignement ou une formation ou a pu s'insérer sur le marché du travail ?

    Madame la Ministre souhaite-t-elle que des approches proactives soient entreprises vis-à-vis de ces personnes ? Comment les identifier et comment les accrocher ?

    Avec le projet 36 du Plan de relance, le Gouvernement veut amplifier les « coups de boost ».

    Quel est le budget annuel du FOREm consacré à cette initiative ?

    Combien d'ETP du FOREm y sont affectés en dehors de ce budget de relance ?

    Combien de jeunes ont bénéficié du "coup de boost" en 2022 ?

    Combien d'ETP supplémentaires seront affectés à ce projet avec les 14,6 millions du Plan de relance ?

    Avec ce supplément budgétaire, combien de jeunes NEETS pourront bénéficier du "coup de boost" en 2023, 2024, 2025 et 2026 ?

    Dans les autres régions du pays, les pouvoirs publics travaillent avec des associations qui développent des projets similaires à « coups de boost ». Est-ce le cas aussi en Wallonie ?
    Lesquelles ? Sinon, pourquoi ?

    L'un des projets phares soutenus par l'Europe est la « garantie jeunesse ». Quel en est le bilan actuel en Wallonie ?

    La mesure 35 du Plan de relance vise à compléter ce dispositif, mais n'a toutefois pas été retenue par les partenaires sociaux et environnementaux dans le cadre des PAP. Où en est ce projet ?

    Madame la Ministre avait précisé, le 22 juillet dernier, dans une réponse à une question parlementaire qu'elle présenterait à la rentrée une note présentant les contours d'un projet d'accord de coopération avec les Ministres de l'Enseignement et de la Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles et les moyens budgétaires y associés. Où en est ce projet de note d'orientation ?
  • Réponse du 05/09/2023
    • de MORREALE Christie
    La situation des NEETs ainsi que les enjeux qui en découlent retiennent toute l’attention du Gouvernement wallon depuis le début de la législature. C’est pourquoi la Déclaration de politique régionale détaille un certain nombre d’objectifs pour lutter contre ce phénomène. Dans ce sens, ont déjà été mis en place une série d’outils et de dispositifs apportant une réponse globale et coordonnée à cet enjeu.

    Un certain nombre d’actions s’inscrivent tout premièrement dans le cadre de la sensibilisation à l’orientation. La Wallonie, avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Commission communautaire fançaise, est signataire d’une note en matière d’orientation tout au long de la vie (OTLAV) visant à assurer, d’une part, une meilleure visibilité de l’orientation et, d’autre part, une offre de service en orientation reposant sur un socle commun. Dans ce cadre, le portefeuille « Parcours Wallonie » porté par le FOREm, comporte 7 projets complémentaires à destination des jeunes. Ceux-ci porteront sur le développement et le perfectionnement de l’orientation ainsi que sur la découverte des métiers techniques et technologiques par les jeunes.

    De plus, les outils digitaux sont également mobilisés en matière d’orientation. En effet, le site du FOREm ainsi que l’espace personnel permettent aux demandeurs d’emploi d’accéder à une offre de service personnalisée en fonction des éléments qu’ils auront renseignés. Enfin, la plateforme « Infos Métiers » présente sur le site du FOREm permet aux citoyens de rechercher, accéder, visualiser et capitaliser sur l’ensemble des métiers et secteurs du marché de l’emploi wallon. En termes indicatifs, on relève que 78 % des jeunes de moins de 25 ans ont consulté le site du FOREm et que 79 % de ces derniers estiment qu’ils y trouvent les informations nécessaires.

    Dans le cadre de cet enjeu, les Centres de compétence sont également sollicités pour le développement de l’offre de formation au sein de l’enseignement qualifiant et ce, dans le but de répondre aux besoins d’informations et de sensibilisation des établissements scolaires. En collaboration avec le FOREm et dans le cadre de la programmation européenne, les Centres de compétence ont d’ailleurs déposé un projet nommé « STEAM Kids & Teens » dans lequel s’institue un portefeuille dénommé « Sensibilisation au STEAM ». Ce dernier, déployé par les Centres de compétence du FOREm et les asbl, permettra par le biais d’ateliers, de sensibiliser les jeunes sur des thèmes variés liés aux STEAM (Science, Technology, Engineering, Art & Mathematics) qui relèvent des métiers en pénuries dans les domaines de l’industrie, du numérique, de l’environnement et de la mobilité.

    L’accompagnement demeure également une priorité du Gouvernement en ce qui concerne les dispositifs relatifs aux NEETs. En effet, la Garantie jeunesse propose depuis 2015 un accompagnement spécifique, adapté et orienté sur le résultat grâce à une prise en charge immédiate et une mise en relation rapide avec les opportunités d’emploi.

    En concordance avec ce dispositif, le FOREm a par conséquent restructuré son offre d’accompagnement vers une orientation de coaching et de solution vis-à-vis du demandeur d’emploi. Les dispositifs digitaux, tel que le compte personnel sur le site du FOREm, viennent également soutenir l’accompagnement. En effet, avec cet outil, les demandeurs d’emploi peuvent bénéficier d’informations personnalisées sur les métiers ainsi que sur l’état du marché les concernant. De plus, grâce à leur profil en ligne, les demandeurs d’emploi mettent en avant leurs compétences et peuvent facilement générer et publier un CV à destination des entreprises.

    En termes de chiffres, au 9 janvier 2023, 80 700 profils appartenaient à des jeunes de moins de 25 ans. Ceux-ci sont d’ailleurs plus nombreux à déclarer avoir publié leur CV en ligne : 67 % versus 60 %. Enfin, ils attribuent aussi une note supérieure à cet outil par rapport à la moyenne des utilisateurs.

    Concernant les stages et formations, il y a trois dispositifs principaux à énoncer. Le premier d’entre eux s’intitule « Coup de poing pénuries ». Celui-ci peut être enclenché lorsqu’une ou plusieurs entreprises manifestent un besoin de recrutement de minimum huit personnes pour un même métier. Dans ce cas, le FOREm propose de créer une formation spécifiquement adaptée. Cette dernière démarre généralement dans un centre de formation afin de développer les compétences relatives à l’entreprise, et se déroule par la suite en alternance avec une immersion dans l’entreprise. Au terme de la formation, les entreprises s’engagent à recruter 80 % des chercheurs d’emploi formés et ayant réussi la formation.

    Le deuxième d’entre eux est le dispositif « FALT » ou encore « Formation alternée des demandeurs d’emploi ». Existant depuis 2014, il vise à former un chercheur d’emploi en alternance entre un centre de formation et une entreprise. Ciblant initialement les jeunes peu diplômés, son public cible a été élargi en 2020 et devrait l’être davantage dans les prochaines années.

    Le dernier dispositif est le Plan Formation Insertion offrant une série de possibilités dont :
    - PFI long : durée de formation possible jusque 12 mois, si le candidat a moins de 25 ans et est inscrit comme demandeur d’emploi inoccupé depuis 1 an ;
    - PFI jeunes Transport en collaboration avec le Fonds social du transport et de la logistique : disposition spécifique pour les jeunes de moins de 26 ans, avec le permis B, mais sans permis C ; possibilité de passer le permis C via un PFI, avec un encouragement financier supplémentaire versé par le Fonds à l’employeur ;
    - projet YEP (Youth Energy Project) avec la Commission paritaire 127 (commerces des combustibles) : prise en charge financière de certains frais par le Fonds pour l’entreprise qui utilise le PFI, en vue de former des jeunes de 18 à 25 ans, ayant le permis B afin d’obtenir le permis C + ADR ;
    - PFI intérim : accès au PFI pour une agence d’intérim pour les jeunes de moins de 25 ans inoccupés depuis minimum 1 an.

    En termes de résultats d’insertion, il convient d’énoncer que 27 616 personnes de 18 à 24 ans se sont inscrites pour la première fois au FOREm. On dénombre que 96,4 % des personnes suivies étaient inscrites en stage d’insertion. En 2021, le taux moyen d’insertion à l’emploi après six mois est en très nette augmentation : 69,4 % contre 63,1 % en 2020. Le délai d’insertion est de 47 jours en moyenne avant la première occupation contre 53 jours en 2020. Enfin, la durée d’occupation moyenne augmente, passant de 113 jours en 2020 à 118 jours en 2021.

    Depuis 2016, le dispositif « Coup de Boost », en collaboration avec le FOREm, la FGTB et la CSC, mène une action de remobilisation et d’accompagnement des jeunes NEETs de 18 à 24 ans. Cette action a démontré des résultats positifs en termes d’insertion professionnelle et de formation. En effet, en 2022, on relève que 285 jeunes ont été accompagnés par le dispositif. En outre, pour le public ayant clôturé l’accompagnement « Coup de Boost » au 15 mai 2023, 70 % sont en sortie positive durant l’année qui suit la fin de l’accompagnement avec la répartition suivante : 49 % vers l’emploi, 51 % vers la formation ou la reprise d’études.

    À travers les 14,6 millions d’euros qui lui sont destinés, il va être permis à ce dispositif de se développer dans d’autres bassins au-delà des 9 implantations déjà actives sur les 10 bassins wallons. En guise de projection, avec 10 implantations (prévu pour septembre avec l’implantation de Nivelles), on prévoit que 500 jeunes devraient être accompagnés chaque année.

    L’ensemble des actions et dispositifs mentionnés ci-dessus font émerger un résultat globalement positif améliorant ainsi la situation des NEETs. Le taux de ces derniers sur la tranche d’âge 15-29 ans est en baisse constante depuis 2020, étant passé de 15,3 % (2020) à 12,4 % (2022).