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La résilience des voies navigables wallonnes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1050 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/05/2023
    • de JANSSEN Nicolas
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le transport fluvial est une alternative intéressante et écologique au transport routier en Wallonie.

    Toutefois, le changement climatique est déjà perceptible dans notre Région et la résilience des voies navigables wallonnes face au changement climatique est cruciale pour assurer la durabilité de notre système de transport. En effet, avec l'augmentation des épisodes de sécheresse et de pluies extrêmes, la régulation des niveaux d'eau et la navigabilité des voies navigables sont de plus en plus mises à rude épreuve.

    Dans le 2e volet de la stratégie régionale de mobilité adoptée en 2020, dédié aux marchandises, le 24e objectif vise à anticiper les changements climatiques. En effet, les crues, les tempêtes, la neige, le gel, les sécheresses ont des impacts très importants sur nos systèmes de transports et particulièrement sur le transport fluvial. Il est donc important d'étudier, d'anticiper et de prévoir des mesures lors de leur survenance et ainsi renforcer la résilience de ces voies navigables.

    Pourquoi des actions supplémentaires ne sont-elles pas encore prévues pour pallier aux risques liés aux changements climatiques tant sur l'infrastructure à proprement parler que sur la capacité des voies navigables wallonnes de demeurer navigables sur le long terme ?

    Quels incitants Monsieur le Ministre a-t-il déjà mis en place pour développer le transport fluvial en Wallonie ?

    Quelles initiatives prend-il afin d'accroître la collaboration avec les autres régions européennes pour développer un réseau fluvial européen cohérent, efficace et interconnecté, avec pour objectif de travailler sur toutes les solutions visant à étaler sur l'ensemble de l'année les eaux récoltées en automne et en hiver, comme repris dans la Déclaration de politique régionale (DPR) ?
  • Réponse du 17/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Tout d’abord il faut savoir que des actions sont déjà entreprises, depuis des années, sur les voies navigables : modernisation des équipements de gestion de l’eau tels que barrages, stations de pompage, mais aussi des analyses des besoins dans les différents bassins. Citons par exemple la modernisation des stations de pompage des trois écluses du canal Charleroi Bruxelles en vue, précisément, de maintenir la capacité du canal à l’avenir ou encore la reconstruction des barrages de l’Escaut.

    Toutefois, les évolutions perceptibles et la complexité croissante de la situation en matière de gestion des ressources en eau nous incitent à aller plus loin et une étude de résilience a été lancée par le Service public de Wallonie avec le soutien de l’Europe. Elle est prévue pour une durée de 3 ans (mi 2022-mi 2025) et se focalise surtout sur les périodes d’étiage.

    À plus long terme, il faudra bien entendu réaliser le même type de travail sur les crues, mais cela demandera un peu plus de temps, car les modèles sont à construire et bien plus complexes que ceux utilisés pour l’étiage.

    Il est important de comprendre que nous devons nous inscrire dans une démarche de résilience : nous sommes obligés de travailler avec les hypothèses de climat évolutives établies par le Giec. Les hypothèses changent, donc les conclusions aussi, et la réalité sera encore probablement différente de ce que l’on imaginait. L’évaluation devra donc être continue, et c’est pour cela que l’on essaye de prendre la maîtrise des outils pour pouvoir faire cette évaluation continue, et non plus se contenter de rapports ponctuels, car l’évolution sera constante.

    Rappelons d’ailleurs que toute une série d’actions a été entreprise au sein de l’administration pour opérationnaliser les conclusions de la commission parlementaire qui a suivi les inondations dramatiques vécues en Région wallonne en 2021.

    Les incitants à l’utilisation du transport fluvial sont de multiples ordres :
    - information/communication/accompagnement des entreprises avec un plan d’aide dédié qui s’adresse directement aux entreprises wallonnes, un événement annuel, du conseil personnalisé ;
    - soutien et accompagnement aux projets de développement des Ports autonomes wallons avec une enveloppe annuelle de 4 000 000 d’euros hors budgets extraordinaires et européens ;
    - l’ensemble des développements du réseau fluvial dont la modernisation massive a été initiée au début des années 2010 avec la construction de la quatrième écluse de Lanaye et se poursuit depuis lors, année après année, sur l’ensemble du territoire ;
    - au-delà de l’infrastructure proprement dite, c’est également l’exploitation du réseau qui fait désormais d’une modernisation importante avec la téléconduite des ouvrages au départ du centre Perex…

    La coopération internationale pour la gestion de l’eau quant à elle s’opère dans différentes commissions internationales : Commission de l’Escaut, de la Meuse, des Grands barrages, dans lesquelles la Région wallonne est très active ou encore par la défense des intérêts wallons dans les grands programmes d’investissement tels que le mécanisme pour l’interconnexion en Europe qui finance le développement du réseau transeuropéen de transport. Ce mécanisme a notamment permis de cofinancer les travaux mentionnés précédemment.

    On peut encore citer la volonté commune des partenaires du projet Seine-Escaut (France, Flandre, Wallonie) de renforcer leur coopération directe autour de la gestion de l’eau à travers un groupe de travail dédié dans le pilotage transnational du projet.