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L'association de John Cockerill avec Technip Energies pour une nouvelle entreprise d'hydrogène

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 675 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 17/05/2023
    • de BIERIN Olivier
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le groupe d'ingénierie belge John Cockerill et le français Technip Energies ont annoncé début mai la création d'un géant de l'hydrogène vert, sous le nom de Rely. L'objectif est de fournir des solutions intégrées et compétitives pour les industries ayant besoin de se décarboner massivement.

    C'est plutôt une bonne nouvelle, d'autant plus que l'entreprise sera basée en Belgique. Quels sont les opportunités et les risques que Monsieur le Ministre identifie pour une telle association de la part d'un gros acteur économique wallon ?

    L'entreprise Rely sera détenue à 60 % par le groupe français Technip, a-t-il les garanties qu'elle continuera à investir en Wallonie ou risque-t-elle de se détourner vers la France ?

    John Cockerill est un acteur important de la stratégie hydrogène de la Région, et est associé à certains projets du plan de relance du Gouvernement wallon, comment Monsieur le Ministre a-t-il agi pour pérenniser l'ancrage local de ces projets ?

    Nous avons abordé récemment l'attitude de John Cockerill par rapport au projet de reprise de Halo Steelrings, entreprise wallonne au savoir-faire précieux. A-t-il agi auprès de John Cockerill pour faciliter ce partenariat ? A-t-il contribué à une autre solution pour cette entreprise ?
  • Réponse du 15/06/2023
    • de BORSUS Willy
    L’opération que l’honorable membre évoque est une chance pour la Belgique et pour la Wallonie. Elle est le fait d'entreprises privées qui ont agi de manière autonome, mais qui ont eu à cœur de, non seulement tenir informés les gouvernements wallons et fédéraux, mais également de discuter avec eux d'engagements concrets de nature à protéger dans la durée l'intérêt de la Belgique et de la Wallonie.

    De ce fait, nous pouvons noter en premier lieu que l'opération Rely constitue un ajout, une activité nouvelle, sans transfert depuis John Cockerill Hydrogène. En effet, John Cockerill Hydrogène conserve l'ensemble de ses prérogatives (technologie, R&D, propriété intellectuelle, activité manufacturière pour les électrolyseurs).

    De plus, l'activité Hydrogène de John Cockerill disposera au travers de Rely d'une alliance avec une des plus grosses structures d’ingénierie européennes qui sécurisera ses volumes et facilitera son accès au marché.

    En effet, Rely aura toutes les compétences pour réaliser de très gros projets de production d'hydrogène « clé en main », intégrant les composants fournis par John Cockerill Hydrogène.

    Il pourra s'agir soit de projets de décarbonation de l'industrie (raffineries, engrais, aciéries, et cetera) de plusieurs centaines de MW, soit de projets de production d'énergie de plusieurs milliers de MW, dans lesquels l'hydrogène (ou ses dérivés plus aisément transportables : ammoniac, méthanol, carburants de synthèse) joueront un rôle de vecteur énergétique destiné à se substituer aux énergies fossiles. Il s'agira d'activités nouvelles qui viendront s'ajouter à la fabrication des électrolyseurs de John Cockerill.

    Ces projets joueront un rôle important dans la décarbonation de l’industrie, et aussi dans l’émergence de nouveaux approvisionnements énergétiques qui sécuriseront l’Europe, notamment dans le contexte géopolitique et climatique qui doit nous pousser à remplacer progressivement le gaz, par exemple. Il s’agira donc de projets qui feront rayonner la Wallonie et la Belgique, en raison du rôle que nous pourrons jouer dans les échanges internationaux sur des produits stratégiques.

    En termes de mise en œuvre, des garanties ont été obtenues à plusieurs niveaux : entre autres, Rely aura son siège en Belgique, et sans doute la plus grande partie de sa R&D en Wallonie, puisqu'elle s'appuiera sur les compétences historiques de la Wallonie en termes de métallurgie. De même, la R&D de John Cockerill sur l'hydrogène est en Wallonie et y restera, notamment en raison de la force des partenariats de R&D avec les acteurs locaux, comme le CRM ou les universités.

    De plus, en termes de gouvernance, l’honorable membre peut observer par exemple que Rely ne détient que 10 % de John Cockerill hydrogène. Ces participations croisées entre John Cockerill, Rely, et John Cockerill hydrogène montrent la relation partenariale et renforcent le projet de John Cockerill hydrogène dans sa relation avec les investisseurs par exemple, pour financer sa croissance industrielle. Mais en même temps, il voit que John Cockerill s’est donné les moyens de limiter sa dépendance et de rester maître de son destin.

    Concernant les projets ICPEI, effectivement, John Cockerill intervient soit en tant que bénéficiaire, dans le projet JCH2, soit comme contractant, dans le projet Columbus. Dans tous les cas, les projets se déroulant sur des sites wallons, leur ancrage local est induit. Les conventions de subvention et développements mentionnés précédemment permettent de renforcer la garantie d’un développement et d’un maintien local des activités.

    Pour ce qui concerne Halo Steelrings, je le renvoie aux réponses apportées lors de questions parlementaires spécifiques.