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La recharge par induction des véhicules électriques et l'aménagement du territoire

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 689 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/05/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En Suède, à Göteborg, un projet pilote de recharge stationnaire par induction est mené depuis un an avec 20 taxis de la marque Volvo.

    L'expérience semble extrêmement concluante. Cela permet de ne pas devoir installer des bornes de recharges qui encombrent les centres-villes. Qui plus est, la recharge s'effectue de manière bien plus rapide.

    Du côté des inconvénients, il y a évidemment l'installation des chargeurs en voirie.

    Des projets de recharge dynamique sont également menés, mais paraissent moins avancés que ceux de recharge stationnaire.

    Des projets pilotes sont-ils menés en Wallonie sur la recharge stationnaire ?

    Des projets de recherche sont-ils soutenus ?

    Un grand plan de déploiement de bornes électriques est en cours. Les pouvoirs publics comme les communes et les intercommunales s'y attèlent, mais cela ne risque-t-il pas de devenir obsolète ?

    Au niveau de l'aménagement du territoire, Monsieur le Ministre travaille-t-il à un cadre légal spécifique pour ces nouveaux dispositifs ?
  • Réponse du 14/06/2023
    • de BORSUS Willy
    Des projets pilotes et de recherche sont en cours dans de nombreux pays pour développer la recharge des véhicules électriques par induction.

    En Suède, c’est le système stationnaire qui fait l’objet d’un projet pilote : dans le sol d’une place de parking est placé un chargeur par induction. Le véhicule est équipé d'une plaque spéciale de recharge en dessous du moteur électrique. La voiture se charge automatiquement, sans la brancher, dès qu’elle est placée correctement sur la place de parking et à l’arrêt. En matière de sécurité, des caméras sur le bas de la voiture désactivent immédiatement la charge si quelque chose s'approche de la plaque de recharge.

    Ce type de recharge est développé avec pour objectif de l’utiliser, pour certains véhicules, comme des taxis ou des ambulances, pour lesquels se déplacer à distance des zones de forte affluence afin d’effectuer une recharge rapide n'est pas vraiment adapté.

    En Italie, la recherche d’un constructeur automobile s’applique aux routes de recharge dynamiques : la recharge a lieu lorsque le véhicule est en mouvement. Il s'agit d'une technologie basée sur une succession de boucles placées sous l'asphalte qui transmettent l'énergie directement aux véhicules qui roulent dessus. Ceux-ci ne consomment alors pas l'énergie stockée dans leur batterie. Chaque véhicule doit être équipé d'un « récepteur » chargé de transférer l'énergie provenant de l'infrastructure routière directement vers le moteur électrique. L'intensité du champ magnétique est inoffensive pour le conducteur et ses passagers. Cette technologie est particulièrement intéressante pour les poids lourds, notamment les camions et les bus. À Karlsruhe, en Allemagne, c'est tout un pan de route qui va être équipé, sur quelques centaines de mètres, afin de fournir de l'énergie aux bus électriques de la ville pendant qu'ils roulent.

    Ce type d'infrastructure dynamique est cependant très couteux et son développement paraît encore lointain.

    La Région de Bruxelles-Capitale, dans son plan « La stratégie de déploiement de l'infrastructure de recharge dans la Région de Bruxelles-Capitale » de novembre 2022, aborde la question de la recharge par induction. Compte tenu de l’état d’avancement de cette technologie, elle prévoit cependant l’utilisation de câbles de recharge (recharge par conduction) pour au moins les 5 à 10 prochaines années.

    Concernant la Wallonie, les thématiques soutenues s’inscrivent majoritairement dans une démarche bottom-up. Ainsi, le projet REMOHUB, projet de recherche conjoint entre la SPRL Enersol, la SA CMI (John Cockerill) et CE+T, s’inscrivait comme un des moyens de développer l’implantation de la voiture électrique en général. Il évaluait notamment la charge intelligente (système belge Neofleet déjà en service) d’une flotte d’une vingtaine de voitures.

    Mentionnons également que le financement de ce type de projets nécessite un dépassement de l’état de l’art ce qui n’est pas toujours le cas dans les projets visant à optimiser les technologies existantes.

    Des premiers éléments rassemblés, il semble que ces technologies alternatives de recharge par induction fassent effectivement l’objet d’expérimentations un peu partout en Europe, mais qu’elles ne semblent pas encore convaincantes (complexité, coûts, pertes, besoins en cuivre, et cetera). L’adaptabilité à tous types de batteries de voiture reste également à évaluer.

    Il ne semble pas non plus avéré qu’elles soient destinées à remplacer les bornes avec fils tandis qu’il y a également beaucoup de développements en cours dans l’automobile pour rendre les charges à fils plus efficientes (rapidité/puissance).

    Comme l’honorable membre le relève, il s’agit toujours d’un arbitrage suivant l’application visée.

    Compte tenu de ces éléments, au niveau de l'aménagement du territoire, établir un cadre légal spécifique pour ces nouveaux dispositifs n’est pas encore d’actualité.

    En ce qui concerne le plan de déploiement de bornes électriques en cours en Wallonie, je la renvoie à Monsieur le Ministre, Philippe Henry, qui a l’énergie dans ses attributions.