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La qualité de l'air dans les espaces fréquentés par les enfants

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 560 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 23/05/2023
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Bien que la qualité de l'air se soit progressivement améliorée dans l'Union européenne, elle ne correspond pas encore aux normes recommandées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

    Dans son dernier rapport, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a pointé les conséquences des concentrations en polluants atmosphériques sur la santé infantile.

    Plus vulnérables que les adultes, les enfants sont également plus sensibles à la pollution de l'air et aux risques sanitaires que cette dernière entraîne.

    Il nous appartient dès lors d'agir sur la qualité de l'air dans les espaces fréquentés par les enfants : les écoles, la cour de récréation, les jardins d'enfants ou encore les lieux d'activités extrascolaires.

    Afin de garantir des lieux où l'air est sain pour les enfants, les scientifiques recommandent d'y restreindre la circulation des véhicules thermiques, de multiplier les rues scolaires, de multiplier les zones de « basses émissions » ou d'interdire de fumer aux abords des écoles. Il serait également profitable à la qualité de l'air aux abords des lieux fréquentés par les enfants de rappeler aux conducteurs que, depuis le 1er mars 2019, laisser tourner son moteur alors qu'on est à l'arrêt constitue une infraction environnementale au Code de la route.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance du dernier rapport de l'Agence européenne pour l'environnement sur la qualité de l'air ?

    Quelle est son analyse des mesures proposées par l'AEE pour respecter les lignes directrices sanitaires de l'OMS sur la qualité de l'air ?

    Une campagne de sensibilisation des conducteurs de véhicules thermiques à la préservation de la qualité de l'air aux abords de lieux fréquentés par les enfants est-elle à l'ordre du jour ?

    Par quels moyens propose-t-elle d'agir sur la qualité de l'air aux abords des lieux fréquentés par les enfants ?
  • Réponse du 24/07/2023
    • de TELLIER Céline
    Les chiffres avancés par le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement sont en effet toujours alarmants concernant l’impact de la pollution sur la santé. Les nouvelles normes publiées par l’OMS témoignent de la préoccupation majeure sur le sujet.

    Mon administration et moi-même sommes actifs dans les groupes de travail belges ou européens afin de plaider pour des seuils ambitieux, en concordance avec les nouveaux seuils de l’OMS, lors de la révision de la directive sur la qualité de l’air ambiant. Mon objectif est d’atteindre ces seuils en 2050, tout en étudiant la faisabilité de les atteindre déjà en 2040.

    Les seuils proposés pour 2030 par la Commission européenne dans la proposition de directive sur la qualité de l’air actuellement en discussion entre les États membres sont moins ambitieux, mais représentent une première étape dans la bonne direction.

    La qualité de l’air dans ou à proximité des écoles et crèches fait l’objet d’une attention particulière depuis plusieurs années. Plusieurs campagnes d’études ont déjà eu lieu en ce sens. Le dernier en date, le projet Air-Ecoles, piloté par l’ISSeP en 2019-2020, a permis de mesurer différents polluants, notamment les COV, le NO2, les aldéhydes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur dans 20 écoles wallonnes. Les résultats ont montré que côté trafic, 50 % des écoles, pendant la courte période de mesure, dépassaient la norme OMS de 10 µg/m³ pour le NO2.

    Par ailleurs, suite au travail de mon équipe et des équipes de mon collègue Philippe Henry, le nouveau Plan Air Climat Énergie a été adopté par le Gouvernement wallon ce 21 mars.

    Des mesures ambitieuses sont prévues afin d’agir à la source et de réduire les émissions notamment dans le secteur du transport et de la mobilité, via des mesures visant à la réduction du nombre de véhicules roulants, le transfert de la mobilité vers des modes de transports actifs et/ou publics, et des technologies plus performantes.

    Enfin, le concept de rue scolaire mérite d'être soutenu. Il permet d'améliorer la qualité de l'air aux abords des écoles en y limitant l'accès aux véhicules motorisés.