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Les rôles des centres d'insertion socioprofessionnelle (CISP) dans la mise en œuvre du Plan Genre

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 446 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 25/05/2023
    • de MENGONI Sophie
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    L'une des priorités du Plan Genre concerne précisément l'orientation, l'accompagnement et la formation la plus inclusive possible, de tous les publics, notamment des jeunes femmes, vers les métiers d'avenir, en particulier les métiers techniques, technologiques et scientifiques (STEM). À cet égard, j'aurais souhaité attirer l'attention de Madame la Ministre sur le rôle que peuvent jouer les centres d'insertion socioprofessionnelle (CISP) en la matière, en amont de l'action des acteurs que Madame la Ministre a cités, à savoir nos centres de formation et de compétences, le FOREm et l'IFAPME.

    En effet, afin de lutter contre les stéréotypes de genre dans l'orientation professionnelle ou la formation, notons que de nombreux opérateurs d'insertion socioprofessionnelle wallons ont développé, dans leur offre structurelle d'orientation et de formation préqualifiante, des modules mettant en avant les métiers porteurs, en particulier pour les femmes.

    Je pense notamment à des opérateurs tels que Mode d'emploi (avec leur projet « renforcement des compétences numériques ») ou bien encore, toujours dans le Hainaut, d'opérateurs comme le Germoir, très attentifs à la question de l'émancipation des femmes et de leur insertion.

    Ces centres revendiquent la nécessité d'organiser des formations adaptées - ciblant pour certains les femmes en particulier-, en raison des inégalités flagrantes qui persistent encore en matière d'insertion socioprofessionnelle.

    La palette d'objectifs travaillés individuellement ou collectivement est très large : mettre en place des « projets de vie » en meilleure connaissance de soi, se trouver une orientation professionnelle, mieux appréhender le secteur d'emploi exploré, mais aussi, et surtout, mettre en pratique les compétences acquises et se confronter - à travers des immersions ou des stages- à des environnements de travail principalement – voire exclusivement – masculins, pour casser certains stéréotypes dont sont victimes les femmes aspirant à exercer ces métiers.

    Madame la Ministre le sait, dans ce domaine, les CISP font preuve de créativité et démontrent leur capacité à prendre en compte des méthodologies innovantes d'accompagnement et de formation. Pour ces acteurs d'insertion, le groupe est un élément moteur constitutif de solidarité et de soutien mutuel et les formations sont également adaptées aux parcours particuliers des stagiaires souvent plus vulnérables ou confrontés à de multiples freins à l'emploi, de manière à viser leur émancipation sociale et professionnelle.

    Des contacts sont-ils en cours également avec l'Interfede CISP pour la mise en place de tels projets, orientant vers des métiers technologiques ou scientifiques, ou d'autres métiers d'avenir, dans lesquels des poches d'emploi existent ?

    Les secteurs professionnels sont-ils conscients de l'importance de mener des partenariats avec ces acteurs, pour la féminisation des métiers techniques et technologiques notamment ?

    Comment tenir compte de cette offre de formation existante, comment la valoriser et mieux la mettre en visibilité ?

    Le travail mené en coordination avec le réseau des Cités des métiers (et du FOREm) tient-il compte de la multiplicité de ces acteurs et de leur offre adaptée ?
  • Réponse du 26/06/2023
    • de MORREALE Christie
    En effet, une quinzaine d’associations, agréées et subventionnées en tant que CISP, orientent leur action vers des publics de femmes peu qualifiées et éloignées de l’emploi dans un processus d’insertion socioprofessionnelle. Il s’agit par exemple des associations Mode d’emploi, CVFE, la Bobine, le Collectif des femmes, Femmes actives. La Région wallonne a reconduit l’agrément de ces opérateurs au 1er janvier 2023.

    Il n’en reste pas moins que les femmes sont encore bien trop peu représentées dans les métiers techniques, technologiques et scientifiques, porteurs d’emplois de qualité et les filières de formation et d’enseignement qui y conduisent. C’est pourquoi les actions de sensibilisation mises en œuvre par la Région ou par des opérateurs dont les projets sont soutenus financièrement par celle-ci doivent comporter un axe « déségrégation des orientations professionnelles ». De la même manière, les opérateurs d’orientation du réseau des Cités des métiers, subventionnés par la Région, développent une approche, des méthodologies, une communication visant à lutter contre les a priori genrés, en particulier dans le champ des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) et du numérique, et ce dans le but d’en améliorer l’attractivité.

    En matière de promotion des métiers, filières et compétences porteurs d’avenir, et en particulier des STE(A)M, deux initiatives sont menées en parallèle : la première initiée fin 2020 au niveau de la Belgique francophone vise la mise en place d’un Comité STEAM chargé de définir une stratégie à moyen terme en matière de promotion des STEAM, en y intégrant une dimension genre de manière transversale ; la seconde est le déploiement d’un plan coordonné de promotion des métiers à l’échelle de la Wallonie, dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie.

    De manière ciblée, le Gouvernement wallon a décidé, en septembre 2021, de mettre en place une stratégie wallonne d’intégration des femmes dans le secteur de la construction. Cette stratégie intègre différentes actions, dont une forte sur l’image des métiers. Il s’agit d’assurer une représentation des femmes dans les campagnes de communication, qu’elles soient régionales ou du secteur, à concurrence d’au moins 40 %, de veiller à ce qu’elles ne soient pas représentées dans une position de subordination par rapport à un homme et capitaliser sur les « success stories » wallonnes de femmes dans ce secteur. Le Gouvernement a, en outre, décidé de conditionner les subsides régionaux affectés à la promotion du secteur (jobdays et autres…) à garantir une représentation d’au moins 40 % de femmes.