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La maladie hémorragique épizootique

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 719 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/05/2023
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La maladie hémorragique épizootique est une maladie virale, détectée pour la première fois en Europe fin 2022. Plusieurs troupeaux de bovins ont été touchés en Italie et en Espagne. L'Anses a contribué à identifier et à surveiller la propagation du virus, qui est transmis par des moucherons piqueurs.

    Découvert pour la première fois aux États-Unis en 1955, le virus de la maladie hémorragique épizootique affecte principalement les cerfs de Virginie et les bovins domestiques. Chez les bovins, cette maladie potentiellement mortelle se traduit par de la fièvre, de l'anorexie, des boiteries et une détresse respiratoire. Le virus ne se transmet pas à l'être humain.

    Le virus est transmis par des moucherons piqueurs du genre Culicoides dont la propagation est une conséquence directe du changement climatique, qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions.

    Aucun vaccin contre ce sérotype n'est disponible. En attendant, la seule mesure pour freiner la propagation du virus est de tester les animaux et d'interdire le transport de ruminants depuis les zones infectées, mais son efficacité reste faible.

    Comment les services de Monsieur le Ministre assurent-ils le suivi de ce risque émergent?

    Quelles mesures prophylactiques seraient de mise ?

    Est-on en mesure de tester les animaux en Wallonie ?
  • Réponse du 22/06/2023
    • de BORSUS Willy
    S’agissant d’une question sanitaire, le suivi de cette pathologie est une compétence fédérale.

    En Belgique et donc en Wallonie, des mesures « génériques » de vigilance évènementielle sont d'application. Si des signes cliniques sont relevés par le détenteur, il doit appeler son vétérinaire. Si ce dernier ne peut exclure la maladie épizootique hémorragique (EHD) sur la base des signes cliniques, il doit obligatoirement notifier cela à l'AFSCA. Des prélèvements seront faits sur les bovins suspects et seront analysés par le Laboratoire National de Référence (Sciensano).

    Cette maladie appartient à la liste A de la loi de santé animale qui précise les mesures de lutte contre l’EHD qui sont d'office d’application dans tous les États membres de l’Union européenne.

    Ces mesures concernent principalement la mise en place d'une zone de 150 km autour des foyers, zone au départ de laquelle aucun bovin ne peut être sortir vers une zone indemne.

    Même s’il s’agit d’une compétence fédérale, j’encourage activement la surveillance des maladies du bétail, dont les maladies émergentes en Wallonie, notamment par le biais d'une convention-cadre avec l'ARSIA.

    L'ARSIA (Association régionale de santé et d'identification animale) située à Ciney participe à la surveillance des maladies du bétail en Wallonie, notamment via la réalisation d'autopsies et d’analyses menées grâce à une équipe de vétérinaires spécialisés et un laboratoire d’analyses.

    Ce sont ainsi plus de 7 000 autopsies qui sont réalisées chaque année et permettent notamment de surveiller l’émergence d’une éventuelle pathologie sur le territoire wallon. Cette convention-cadre avec l'ARSIA permet de réduire fortement les coûts d'autopsie et d'analyses, ce qui facilite l'accès au diagnostic pour les éleveurs et explique la forte adhésion des éleveurs à ce service. Il s’agit d’un gage d'une bonne surveillance épidémiologique en Wallonie, en particulier chez les ruminants.

    Quant à la question de l’honorable membre relative à la capacité de test en Wallonie, cela étant une compétence fédérale, ce rôle est endossé par le laboratoire de référence Sciensano.

    Dans le cadre de la collaboration entre l'ARSIA et Sciensano et d'une navette quotidienne entre les 2 laboratoires, les éventuels échantillons wallons suspects à tester seraient dès lors facilement et rapidement transmis vers Sciensano. Il n'y en a pas eu à ce jour.

    Si le risque d'introduction venait à augmenter ou s’il fallait mettre en place un contrôle à l'achat ou l’importation, le laboratoire de l’ARSIA pourrait alors facilement réaliser les tests dans ce contexte. En effet, l'ARSIA dispose déjà d'une liste des tests ELISA et PCR utilisables pour cette maladie. Le laboratoire maîtrisant parfaitement ces techniques, elles pourraient être très rapidement implémentées en cas de nécessité.

    Il est clair que l’EHD est une maladie qui doit retenir toute notre attention dans l’avenir et même si c’est une compétence fédérale, je suis et reste très soucieux d’œuvrer à une bonne coordination et une bonne complémentarité avec les autorités sanitaires fédérales en la matière.