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Le développement de l'apiculture

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 722 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/05/2023
    • de SCHYNS Marie-Martine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    L'apiculture connait un succès croissant dans notre pays. Ainsi la barre des 10.000 professionnels et amateurs a été franchie en 2022. Le secteur demeure fragile et confronté à un taux de mortalité qui demeure élevé, en particulier en raison du varroa.

    À l'instar d'autres branches de notre monde agricole, l'apiculture nécessite une attention des pouvoirs publics afin de se développer et de permettre la constitution d'une véritable filière.

    À l'initiative de Monsieur le Ministre ou avec son accord, les services publics wallons travaillent-ils au développement d'une véritable filière wallonne du miel ? Quels sont les axes qu'il entend développer ?

    Le collège des producteurs a-t-il été sollicité afin d'émettre des propositions pour développer cette filière ?

    Le programme apicole wallon 2020-2022 avait été approuvé par la Commission européenne. Un bilan en a-t-il été dressé ? Une suite lui est-elle donnée ? Des objectifs mesurables sont-ils fixés ?

    Le budget du programme apicole était fixé en 2022 à 160.237.34 euros. Vu la croissance du nombre d'apiculteurs, ces moyens sont-ils revus à la hausse ?

    Les moyens pour combattre la mortalité sont-ils augmentés ? Une coopération au niveau européen est-elle mise en œuvre ?
  • Réponse du 22/06/2023
    • de BORSUS Willy
    La filière apicole wallonne fonctionne actuellement essentiellement en circuit court, les apiculteurs vendant directement aux consommateurs à domicile ou sur des marchés. Une analyse du secteur apicole wallon réalisée en 2021 par le CARI a permis de faire émerger le potentiel de ce qui demeure une « micro-filière » en dépit de tous les atouts qui sont les siens.

    Tout en conservant l’identité de l’apiculture wallonne, principalement basée sur un modèle économique de type « économie ménagère », il est important de lever aujourd’hui les barrières qui se dressent devant les apiculteurs qui souhaiteraient s’installer dans une démarche économique plus ambitieuse. Par exemple, les mécanismes d’accès aux aides agricoles et aux aides à l’installation ne sont pas des outils adaptés aux particularités de l’apiculture. C’est ainsi que le Plan de développement stratégique 2022-2031 pour l’apiculture en Wallonie, visible sur www.beewallonie.be, possède un volet « orientation économique » qui identifie des enjeux spécifiques, déclinés en actions qui vont d’initiatives visant la simplification et la clarification administrative à la mise en place de formations continues spécifiques visant au développement de nouveaux produits. Ces actions sont actuellement menées par le CARI au sein du projet Bee Wallonie.

    Par ailleurs, dans le cadre d’un soutien général au secteur, plusieurs axes de travail sont mis en œuvre, avec du budget 100 % régional ou avec des budgets cofinancés. Dans le cadre des mesures financées à 100 % par la Wallonie, citons, par exemple, le volet formation, les projets « Bee Wallonie » (CRA W et CARI), « Quali Wax » (ULg FMV), de développement d’abeilles résistantes au varroa (a.s.b.l. ARISTA Bee Research Belgium). Dans les mesures cofinancées se trouve le nouveau Programme apicole wallon (PAW) qui fait partie du Plan stratégique PAC pour les années 2023 à 2027.

    Le secteur apicole n’est pas représenté au sein du Collège des Producteurs. Le secteur est en effet très spécifique, constitué majoritairement d’hobbyistes et déjà bien structuré et encadré. Dans le cadre de l’élaboration du PAW 2023-27, le SPW a consulté le secteur, y compris le Collège, en vue d’établir une analyse SWOT (forces/faiblesses) afin de cibler des mesures qui cherchent précisément à combler les faiblesses du secteur, comme le problème de la varroase, la caractérisation des miels, l’information et l’accès aux services de consultance spécifique, etc. Cette analyse SWOT et les mesures qui en découlent sont le résultat d’une dizaine de réunions conduites de février à octobre 2022, date à laquelle le nouveau programme a obtenu le feu vert de la Commission.

    Le précédent PAW s’est terminé le 31 décembre 2022. Actuellement, les services de l’Organisme payeur de Wallonie sont en train d’effectuer les contrôles administratifs et sur le terrain en vue de liquider les aides.

    Les indicateurs montrent une tendance à la hausse du nombre d’apiculteurs encadrés, mais également une augmentation du nombre d’organisation de réunions, de formations spécifiques (exemple : varroase), de congrès et de forums. Ces indicateurs ont été communiqués à la Commission européenne qui est quant à elle en train d’analyser leur progression. La suite du PAW est logiquement inscrite dans le Plan stratégique PAC de la Wallonie 2023-27, plus concrètement à la section 5.2. du Plan.

    Le budget du PAW 2023-27 est à la hausse, pour atteindre une somme de 422 967,00 euros, financée à hauteur de 50 % par l’Union européenne. En accord avec la Commission, la Wallonie n’a pas inscrit de nouvelles mesures pour le PAW 2023-27 ; la priorité a été donnée (comme dans presque tous les États membres) au renforcement des mesures déjà en place.

    L’augmentation de l’allocation dédiée spécifiquement à la lutte contre la varroase a permis d’engager du personnel supplémentaire, d’augmenter le nombre de personnes encadrées, d’augmenter les séances d’informations et d’effectuer une série d’investissements en lien avec la création de lignées résistantes au varroa, tout cela, en coopération avec d’autres institutions au niveau européen.