/

Les actions visant à lutter contre la baisse de la création d'entreprises en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 723 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/05/2023
    • de JANSSEN Nicolas
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Les chiffres récents, de l'UCM notamment, indiquent une diminution du nombre de nouvelles entreprises créées, ainsi qu'une augmentation des cessations d'activités. Cette tendance préoccupante suscite des inquiétudes quant à l'évolution de l'entrepreneuriat dans notre pays.

    Si 2021 fut une année record en termes de créations de start-up en Belgique, le nombre de créations d'entreprises et de « starters » a diminué en 2022, aussi bien en Belgique qu'en Wallonie, signalant un possible ralentissement de l'entrepreneuriat. Les chiffres provisoires du premier trimestre de cette année indiquent une poursuite de cette tendance.

    En outre, il est préoccupant de constater que le nombre d'entreprises mettant fin à leurs activités a augmenté de 19% en 2022. Cette tendance se poursuit en 2023, ce qui pourrait conduire à une quasi-stagnation de l'entrepreneuriat si elle persiste. Malgré la fin de la crise du coronavirus, d'autres facteurs tels que les tensions internationales, l'inflation et la hausse des coûts énergétiques ont pu influencer ces chiffres.

    Dans ce contexte, il est essentiel que des mesures soient prises pour soutenir et encourager l'esprit d'entreprise en Wallonie, en particulier auprès des jeunes entrepreneurs. La promotion de l'entrepreneuriat est cruciale pour stimuler l'économie, créer des emplois et favoriser l'innovation.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il cette tendance en Wallonie ? Quels obstacles empêchent la création d'entreprises, en particulier pour les jeunes entrepreneurs ? Par quelles mesures impliquera-t-il les jeunes, afin de renverser cette tendance à la baisse?

    À cette fin, l'outil Wallonie Entreprendre porte-t-il ses fruits ? Comment s'assurer que la situation soit conjoncturelle aux difficultés actuelles et non pas symptomatiques d'un mal plus profond dans notre Région ?
  • Réponse du 15/06/2023
    • de BORSUS Willy
    D’après Graydon, la Belgique a créé 115 645 nouvelles entreprises en 2022. Cela représente une baisse de 3,5% par rapport à 2021, mais cela constitue toutefois la deuxième meilleure année depuis la création du rapport Graydon, l’année 2021 ayant été très fructueuse en termes de création d’entreprises.

    Dans le même temps, 92 384 entreprises belges ont cessé leur activité en 2022. La croissance nette du nombre d’entreprises a donc été l’année dernière de 23 261 entreprises. Rapporté à l’ensemble de la population des entreprises, cela représente donc une augmentation de 1,84 %. Graydon précise ainsi que c’est un chiffre en phase avec les observations annuelles de la dernière décennie.

    De plus, en termes de survie à 5 ans, la situation ne s’est pas détériorée par rapport à l’avant-crise Covid. En effet, sur les 100 113 entreprises qui ont été créées en Belgique début 2018, 66 % sont encore actives début 2023. Ce taux de survie est comparable à ce qu’on observait en 2019. La survie des entreprises est du reste très comparable d’une région à l’autre.

    On constate également au niveau des trois régions une hausse du taux de cessation, mais les créations d’entreprises compensent toujours ces cessations. En Wallonie, 25 880 entreprises ont été créées en 2022 tandis que 19 037 cessaient leur activité. Cela représente une hausse nette du nombre d’entreprises de 2,2 %. En Flandre la croissance nette est de 3 %.

    En 2022, il y a eu moins de créations en Wallonie (-2,57 %) et en Flandre (-3,58 %) tandis qu’il y a une relative stabilité dans le cas de Bruxelles (-0,37 %). Il faut préciser dans le cas de Bruxelles que cette stabilité fait suite à un recul du nombre de créations dû à la crise Covid en 2020 très important (-11,16 %). Ce recul des créations s’observe dans toutes les provinces.

    Au niveau des provinces, ce sont le Brabant flamand et le Brabant wallon qui sont les plus dynamiques en termes de densité de nouvelles entreprises (densité mesurée par le nombre de nouvelles entreprises par habitant).

    Au vu de ces tendances, le développement d’une politique active de promotion et de facilitation de l’entrepreneuriat est dès lors effectivement essentiel. À cet égard, Wallonie Entreprendre pilote le réseau des opérateurs dont la mission sur le terrain partout en Wallonie est de favoriser l'entrepreneuriat, la croissance et l’innovation par des activités de sensibilisation et d’accompagnement économique.

    Qu’il s’agisse de projets innovants ou du lancement d’activités plus traditionnelles, l’offre normalisée et accessible à travers toute la Wallonie - et dont la qualité est particulièrement suivie au niveau de WE et de la Région - permet aux porteurs de projets de recevoir un diagnostic 360° de leur projet comprenant un plan d’action esquissant déjà, le cas échant, l’orientation vers les financements adéquats. Un suivi précréation puis, si nécessaire, un suivi post-création sont également accessibles ensuite, améliorant clairement la pérennité des entreprises ainsi lancées.

    Wallonie Entreprendre s’identifie déjà comme futur partenaire des entrepreneurs bien en amont. La sensibilisation des jeunes à l’esprit d’entreprendre et l’accompagnement des étudiants dans leur première réalisation entrepreneuriale avant la fin de leurs études, en tant qu’étudiants-entrepreneurs, sont en effet bien présents dans la stratégie de Wallonie Entreprendre. Près de 70.000 jeunes wallons, aux deux tiers dans l’enseignement supérieur, ont ainsi bénéficié l’an dernier d’une des possibilités offertes par le programme « Générations entreprenantes », qu’il s’agisse de rencontre d’entrepreneurs inspirants, de mise en place de projet voire de gestion d’entreprises « fictives » comme les bien connues « Mini-entreprises ». Ces actions visent explicitement à travailler les freins à l’entrepreneuriat que sont essentiellement la peur de l’échec, le manque de confiance en soi et la faible conscience des jeunes en leurs propres capacités. Lors du second semestre 2023, j’accompagnerai d’ailleurs plusieurs experts de « Générations entreprenantes » au sein des établissements scolaires afin de promouvoir l’entrepreneuriat auprès de l’ensemble de nos jeunes.

    Le travail de sensibilisation ainsi réalisé est efficace puisque fleurissent dorénavant rapidement – avant la fin des études ou rapidement après l’obtention du diplôme - des dizaines d’entreprises portées par des jeunes. Ces jeunes veulent donner du sens à leur vie au travers de projets d’entreprises dont la racine remonte régulièrement aux grands enjeux de la Société actuelle. Associant « people » « profit » et « planet », de plus en plus de jeunes se sentent ainsi à l’aise dans un statut d’entrepreneur, perçu naturellement comme favorable et respectable. Cette tendance peut dès lors être considérée comme encourageante sur le long terme.