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Le rechargement sans câble des véhicules électriques

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1111 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 26/05/2023
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Un projet-pilote de recharge stationnaire par induction fait fonctionner 20 taxis électriques Volvo depuis 1 an en Suède.

    Des parkings en rue consacrés à cette technologie sont caractérisés par un carré bleu et une ligne blanche sur le sol, au-dessus du chargeur à induction placé dans le sol qui permet une recharge sans branchement. Les véhicules concernés sont équipés d'une plaque de recharge en dessous du moteur électrique.

    Cette solution technique évite l'encombrement du trottoir puisque la box électrique est placée plus loin et propose une charge à 43 kWh, c'est-à-dire 4 fois plus rapides qu'à une borne normale. En outre, les pertes d'énergies sont faibles, car de moins de 1%.

    Si la phase test est prévue sur 3 ans, l'expert technique de la mobilité électrique de Volvo indique déjà que « l'expérience est très positive, les taxis ont parcouru des distances équivalentes à 25, voire 30 fois le tour de la Terre en se chargeant par induction ».

    Concernant la sécurité, Volvo renseigne que « rien ne dépasse les standards préconisés », des caméras désactivant la charge si la plaque de recharge est approchée.

    Genesis, BMW, Mercedes et Tesla travaillent aussi à cette technologie. La recharge par induction propose des chargeurs rapides et permet une bonne gestion de l'espace dans des zones denses.

    Quelle prise en considération proactive Monsieur le Ministre fait-il de celle-ci dans le cadre de projets wallons ? S'il n'y en a pas, pour quelles raisons ?

    Quelles plus-values identifie-t-il quant à l'intégration de cette solution à la mobilité wallonne ?

    Le but est de commercialiser ces solutions dans d'autres villes. Volvo renseigne que « 300 villes en Europe et 300 villes aux États-Unis ont une taille similaire à Göteborg ».

    Prend-il des initiatives de contacts et de prise d'informations dans ce cadre pour la Wallonie ?

    Au vu de la rapidité de recharge qu'offre cette solution, quel constat fait-il de son intérêt pour notre Région ?

    Quelle suite lui réserve-t-il ?
  • Réponse du 27/07/2023
    • de HENRY Philippe
    Le rechargement de la voiture via la technologie d’induction est très prometteur à première vue :
    • pas besoin de câbles pour se charger ;
    • la recharge commence avant même de sortir de son véhicule ;
    • le rendement du chargement est très bon. Comme l’honorable membre le cite, on peut atteindre des rendements de 99 %.

    Cependant, la borne par induction n’est seulement compatible que pour les voitures qui possèdent un récepteur approprié. Ce récepteur est aussi doté de technologie de pointe et il a donc un certain coût. Ce récepteur coûte environ 1 000 euros. De plus, afin de guider la voiture pour aligner le récepteur avec l’émetteur, il faut compter un système d’assistance au parking, 1 000 euros plus chers qu’un système standard.

    Les citoyens sont-ils prêts à payer leur voiture électrique 2 000 euros plus chers, sans certitude de pouvoir la recharger avec cette technologie ?

    De plus, même si cette solution technique évite l'encombrement du trottoir puisque la box électrique est placée dans la chaussée, l’installation de ce système nécessitera le câblage dans la rue pour amener l’électricité de recharge des véhicules électriques, tout comme pour le système avec borne. Mais ce système demandera surtout l’ouverture de la chaussée pour y placer une bobine émettrice, puis la réfection de la chaussée, ce qui entraînera un surcoût certain par rapport au placement de bornes de chargement.

    Concernant la sécurité, Volvo renseigne que « rien ne dépasse les standards préconisés ». Mais quels sont ces standards ?

    Du point de vue du rendement, il faut faire attention que le 1 % de perte ne correspond qu’à celle liée à l’induction.

    À ces pertes, il faut ajouter, comme pour les systèmes de rechargement classique, les pertes dues aux câblages. De plus, avec le système d’induction, il faut ajouter un récepteur supplémentaire qui a un certain poids. La consommation en kWh/km parcouru de la voiture électrique est donc légèrement diminuée avec ce type de système.

    Même si ce système innovant pourrait certainement être prometteur, je ne pense pas que c’est aujourd’hui la priorité du Gouvernement de favoriser cette technologie. Il faut plutôt mettre la priorité sur le déploiement de bornes de rechargement standard sur l’entièreté du territoire wallon.

    Pour la problématique de l’encombrement des bornes de rechargement dans les villes à forte densité, il existe des expériences pilotes plus accessibles comme l’intégration des bornes aux lampadaires ou aux trottoirs (pour son information, l’honorable membre peut regarder les solutions proposées par la société allemande Rheinmetall).