Les inégalités de genre dans l'exposition aux dangers des pesticides
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 449 (2022-2023) 1
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Question écrite du 26/05/2023
- de RYCKMANS Hélène
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Notre vision de l'agriculture un peu stéréotypée où l'homme cultive les champs et sa femme gère la maison et la comptabilité n'est certes pas la plus répandue, et elle tend à changer même en Wallonie. Les femmes sont les plus actives dans l'agriculture au niveau mondial. Et la répartition des tâches et le manque d'alphabétisation les fragilisent encore davantage en les exposant plus que les hommes aux pesticides.
Les femmes, le rappelle l'étude, sont aussi plus vulnérables biologiquement. Cette inégalité de genre face aux dangers des pesticides est une sérieuse problématique de santé parce que le corps d'une femme n'est pas exposé de la même manière que celui d'un homme.
L'impact sur la santé des femmes est en outre transgénérationnel.
Quelle analyse Madame la Ministre fait-elle de cet élément important repris dans l'Atlas ? Dispose-t-elle de données permettant d'évaluer l'ampleur de ce phénomène en Wallonie ?
Ni le Plan wallon de promotion de la santé et de prévention ni sa programmation n'évoquent ces enjeux. Ne pense-t-elle pas essentiel de faire collecter et analyser des données à ce sujet ?
Qu'a-t-elle mis en œuvre pour assurer la prévention à cette exposition ?
Peut-elle obtenir auprès de ses collègues les données et des politiques pour faire avancer les connaissances des faits, mais aussi, partant, mettre en oeuvre des actions de protection des femmes des catégories vulnérables ?
Réponse du 23/06/2023
- de MORREALE Christie
Pour les données wallonnes, je prie l’honorable membre de bien vouloir s’adresser à ma collègue, Ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, qui a en charge le plan Envies (Plan ENVIeS (wallonie.be) pp 13-14) 2019-2023, sur les résultats des études concernant les substances préoccupantes, notamment les pesticides et les perturbateurs endocriniens.
Néanmoins, je la rejoins sur l’importance de mieux prendre en compte l’exposition d’un public plus large que les agriculteurs à ces substances nocives.
Des études montrent évidemment l’impact des facteurs environnementaux sur le développement des maladies chroniques. C’est dans ce cadre et via cette approche socioécologique de la santé qu’il y a corrélation entre le Plan Envies et la Programmation wallonne de promotion de la santé et prévention.
C’est pourquoi le pont entre ces 2 plans pourra s’installer de manière durable grâce au Comité de pilotage du Plan promotion de la santé et de la prévention (Plan WAPPS) qui se veut intersectoriel. En effet, ce Comité, qui se mettra en place le 27 juin, est constitué des nombreuses compétences wallonnes, y compris celle de l’environnement où le Service public de Wallonie Agriculture, Ressources naturelles et Environnement aura un siège de membre effectif. Cette proximité dans le pilotage de la promotion de la santé et de la prévention des maladies est une plus-value certaine pour la mise en place de la « Santé dans toutes les politiques » y compris dans ses aspects de gestion des différents risques sanitaires potentiels.
En outre, pour maîtriser les risques et gérer les crises, y compris ceux liés à l’environnement, l’Agence s’est dotée notamment d’une cellule de crise et, sur ma proposition, a recruté une équipe dédiée à la surveillance des maladies infectieuses en charge de la surveillance des risques sanitaires émergents. Un représentant de cette équipe est membre du comité de pilotage du plan WAPPS.
De plus, le Haut Conseil Stratégique (Haut Conseil stratégique (wallonie.be)) pourrait réaliser des analyses d’impact des politiques publiques (Quel positionnement pour le Haut Conseil stratégique ? Midi du HCS – 4 octobre 2022 (wallonie.be)) du Gouvernement wallon, car cette thématique rejoint les 3 objectifs wallons sur le climat, l’emploi et la pauvreté.
À travers le Plan national environnement santé (NEHAP) auquel je contribue en tant que Ministre wallonne de la Santé, un plan d’action (Plan d'action national sur les perturbateurs endocriniens (NAPED) 2022-2026 | SPF Santé publique (belgium.be)) sur les perturbateurs endocriniens (PEs) a été mis en place en juin 2022.
Pour la prévention, 3 axes de travail ont été déterminés dans ce plan :
- accroître la sensibilisation des autorités compétentes et du monde politique à la problématique des PEs ;
- coordonner et renforcer les actions de sensibilisation à destination du grand public, et plus particulièrement des publics vulnérables ;
- sensibiliser les acteurs professionnels de la chaîne de production et de distribution à l’identification et la substitution des PEs, afin de réduire leur utilisation.
Les travaux sur les futures campagnes de sensibilisation sont en cours.