/

La consommation en eau de la centrale nucléaire de Tihange

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 586 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 31/05/2023
    • de DEMEUSE Rodrigue
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Selon le Ministère français de la Transition écologique, le refroidissement des centrales électriques représente la deuxième activité la plus consommatrice d'eau en France (31 %), derrière l'agriculture (45 %) et devant l'eau potable (21 %).

    En Wallonie, quelle est la consommation totale d'eau de la centrale nucléaire de Tihange ?

    Le refroidissement des centrales nucléaires représente-t-il également l'une des activités les plus consommatrices d'eau de la Région ? À hauteur de quel pourcentage ?

    Quel est le volume d'eau consommée (en mètres cubes) par notre centrale nucléaire wallonne sur une année ?

    En dehors du refroidissement, d'autres activités de la centrale sont-elles consommatrices d'eau ?

    Quel est le pourcentage de l'eau prélevée par la centrale restitué en milieu naturel ?

    En cas de fortes sécheresses, des alternatives sont-elles prévues pour le refroidissement de la centrale nucléaire ?
  • Réponse du 20/07/2023
    • de TELLIER Céline
    Selon les chiffres de l’état de l’Environnement wallon pour la période 2016-2020, la Wallonie couvre essentiellement ses besoins en eau par des prélèvements dans ses cours d’eau (79 %) et ses nappes d’eau souterraine (21 %). Les prélèvements totaux s’élevaient à près de 1 757 millions de m³/an sur la même période. Le plus gros consommateur est le secteur de l'énergie pour le refroidissement des centrales électriques thermiques (67 % des prélèvements totaux), suivi par le secteur de la production d'eau potable (22 %) et le secteur industriel (hors centrales énergétiques – 10 %).

    À noter, qu’en 2020, le taux d’exploitation des ressources en eau de la Wallonie (WEI+) était estimé à 3,7 %, une valeur inférieure au seuil européen de stress hydrique fixé à 20 %.

    Ces six dernières années, les différentes unités de Tihange représentent une consommation moyenne annuelle de 1 milliard de m³. La quasi-totalité de l’eau consommée est prélevée dans la Meuse (99.9 %). 97 % des prélèvements effectués par Tihange sont restitués à la Meuse.

    Le refroidissement représente 97.4 % de l’utilisation de l’eau effectuée par la centrale. Le reste de la consommation est liée à des usages domestiques et industriels (circuit d’eau déminéralisé, circuit de nettoyage industriel).

    Pour la production électrique de la Centrale de Tihange, l’eau de la Meuse est indispensable comme source froide du cycle de production. Cependant les besoins en eau peuvent être ajustés dans une certaine mesure en fonction du débit d’eau disponible en Meuse et des rejets thermiques autorisés. Les limites de rejets thermiques de la Centrale de Tihange sont fixées dans son permis d’environnement.

    Lorsque l’unité est en fonctionnement, l’eau est prélevée en Meuse et passe dans un échangeur de chaleur (le condenseur) pour condenser la vapeur du circuit secondaire. Ensuite, l’eau de Meuse échauffée passe dans la tour de réfrigération où, par échange de chaleur avec l’air, l’eau est refroidie. Avant l’ouvrage de rejet en Meuse, l’exploitant peut orienter une partie de l’eau qui revient de la tour de refroidissement vers le condenseur afin de limiter le besoin de pompage en eau fraîche. L’eau qui revient de la tour est rejetée en Meuse.

    En période de sécheresse, l’exploitant va faire recirculer une plus grande proportion d’eau pour respecter les normes de rejets thermiques en Meuse. Dans les cas extrêmes, si ce n’est pas encore suffisant, l’exploitant devra baisser la production électrique.

    En matière de sûreté nucléaire, en cas de perte de l’eau de Meuse (rupture du barrage par exemple), la Centrale de Tihange a la possibilité de recourir à de l’eau souterraine pour le refroidissement des réacteurs à l’arrêt. 15 puits de secours qui ont été creusés dans la nappe alluviale de la Meuse sont ainsi disponibles pour l’ensemble des unités de la centrale. Ils sont également utilisés pour des tests afin de vérifier périodiquement le bon fonctionnement du système de secours.