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L'insertion des personnes atteintes d'un trouble du langage sur le marché de l'emploi wallon

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 461 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 31/05/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les personnes atteintes de dysphasie connaissent de grandes difficultés afin de pouvoir s'accomplir dans leur vie professionnelle. Les jeunes adultes concernés n'ont bien souvent pas de travail. Une situation préoccupante puisqu'ils veulent aussi pouvoir s'émanciper par le travail.

    La fiche AViQ concernant les troubles du langage a été rédigée d'ailleurs en collaboration avec le président d'une association française dont l'objet est de promouvoir l'usage du numérique pour les personnes dyslexiques.

    Comment Madame la Ministre évalue-t-elle l'inclusion des personnes atteintes d'un trouble du langage dans le marché de l'emploi wallon ?

    Quelles sont les priorités quant aux moyens que le FOREm souhaite mettre à disposition à la fois en numérique, mais aussi en physique à l'attention des personnes atteintes d'un trouble du langage ?

    Quelles collaborations similaires à la fiche AViQ évoquée précédemment pourraient-elles être menées à l'échelle du territoire wallon ?

    Sous réserve de respecter certaines conditions, le travailleur en situation de handicap peut-il bénéficier d'un bilan des aptitudes professionnelles ? Quelles évaluations Madame la Ministre fait-elle des conditions d'accès actuellement en vigueur ?

    Enfin, quelles mesures envisage-t-elle pour élargir les profils des entreprises sollicitant l'intervention ?
  • Réponse du 04/09/2023
    • de MORREALE Christie
    Parmi le public accompagné par le FOREm, il est important de noter que le trouble dysphasique constaté est de nature et de profondeur variable. Toutes les personnes concernées ne sont pas diagnostiquées au même moment ni de la même manière et toutes ne reçoivent pas les mêmes techniques de rééducation et aménagements. Le FOREm fait ainsi face à une grande hétérogénéité de profils.

    Les personnes présentant une dysphasie peuvent également avoir un parcours scolaire variable : enseignement ordinaire versus spécialisé, général, technique ou professionnel.

    Lorsque ces personnes sortent du contexte scolaire et paramédical qui tient normalement compte de leurs difficultés et de leurs besoins, elles sont confrontées à un « monde » qui méconnaît leur trouble et ne propose pas forcément d’adaptations tels que de longs formulaires complexes ou des entretiens oraux sans support d’aide à la compréhension, ce qui peut en effet les mettre en situation de handicap.

    Le FOREm développe son activité en respectant les valeurs de l’accompagnement Orienté Coaching et Solutions des chercheurs d’emploi qui permet d’organiser des parcours d’accompagnement adaptés aux profils et aux besoins de chaque demandeur d’emploi.

    Le FOREm peut s’appuyer sur un dispositif d’opérateurs externes afin d’apporter la réponse la plus adéquate aux besoins de chacun.

    Le FOREm dispose également de conseillers en entreprises particulièrement sensibilisés à la diversité et qui ont pour mission, entre autres, de :
    - déployer une approche spécifique et proactive des entreprises qui sont en capacité d’engager les profils de demandeurs d’emploi accompagnés par les équipes socioprofessionnelles et soutenir la démarche inclusive ;
    - travailler essentiellement en mode « push », en partant des profils des demandeurs d’emploi concernés et en leur proposant des opportunités d’emploi, une fois que les freins à l’insertion sont levés (« Job First ») ;
    - faciliter les interfaces entre les équipes socioprofessionnelles et les équipes sectorielles afin de développer l’intermédiation pour les demandeurs d’emploi accompagnés en socioprofessionnel vers tous les secteurs d’activités ;
    - gérer un portefeuille adapté d’entreprises, susceptibles de recruter ces profils (économie sociale, entreprises de travail adapté, entreprises d’insertion …) et le développer afin de détecter des opportunités adaptées.

    En termes de moyens physiques, il s’agit avant tout de former les agents aux techniques d’entretien (reformulation, adapter le débit et la complexité, utiliser des supports …).

    Les fiches « déficience et emploi » de l’AViQ sont intégrées dans un des modules de formation interne, à destination des agents du FOREm. Ces fiches permettent de documenter les agents qui rencontrent des personnes en situation de handicap. Elles permettent de comprendre la problématique, le vécu des personnes concernées et proposent des pistes intéressantes en matière d’insertion socioprofessionnelle.

    L’AViQ a par ailleurs développé le projet Ergojob. Ce projet européen vise à promouvoir l’adaptation des situations de travail des personnes en situation de handicap. La base de ressources Ergojob propose un ensemble de fiches explicatives de bonnes pratiques en matière d'aménagement (organisationnels ou/et matériels) de poste de travail en fonction de problématiques et de déficiences. Ces fiches sont destinées aux professionnels de l'insertion, aux entreprises et aux conseillers en prévention. L’ensemble des conseillers socioprofessionnels du FOREm sont formés à l’utilisation de cet outil.

    Comme stipulé dans la Fiche AViQ relative aux « Troubles DYS », et selon sa situation et ses besoins, le travailleur en situation de handicap peut avoir recours à un bilan de ses aptitudes professionnelles. Ce bilan, complété par la précision d'un projet professionnel, peut s’organiser en concertation, entre les services de l'AViQ, du FOREm, et/ou un opérateur d’orientation, qui aideront la personne à réaliser un bilan de son parcours scolaire et professionnel ainsi que de ses compétences actuelles. Ils encadreront ensuite le candidat dans l'identification de pistes professionnelles pertinentes compte tenu du marché de l'emploi.

    En termes de collaboration, un accord-cadre de coopération publique FOREm-AViQ est en préparation et ambitionne de développer une complémentarité entre les deux organismes sur les questions de l’insertion professionnelle au service du public commun.

    D’autres initiatives pourraient être envisagées pour le public « DYS », avec par exemple l’Union professionnelle des logopèdes francophones, l’Association de parents d'enfants aphasiques et dysphasiques ou encore l’Apeda : l’Association belge pour les enfants en difficulté d'apprentissage.

    À l’heure actuelle, l’information spécifique sur l'inclusion des personnes atteintes d'un trouble du langage dans le marché de l'emploi wallon n’est pas collectée.