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L'appel à l'action pour préserver la biodiversité

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 592 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 31/05/2023
    • de SCHONBRODT László
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le WWF-Belgique estime que la Belgique n'en fait pas assez en termes de préservation et le développement de la biodiversité dans son rapport sur la biodiversité publié ce lundi. Et l'ONG pointe notamment un manque de moyens dans les compétences d'agriculture de Madame la Ministre ou encore de recherche.

    Dans ce rapport, l'organisation de protection de la nature estime que, "si la Belgique veut remplir ses engagements, notre pays doit investir 16,3 milliards d'euros dans la biodiversité entre 2021 et 2030". En se basant sur les calculs réalisés par le bureau de consultance Trinomics, le WWF-Belgique estime à 855,5 millions d'euros le montant investi par la Belgique dans la biodiversité pour l'année 2020.

    Au niveau régional, ça serait environ 728 millions d'euros dans des secteurs aussi divers que la gestion des déchets, la protection de la biodiversité et des paysages, la lutte contre la pollution, les matières d'agriculture, de sylviculture et de pêche, la protection de l'environnement au sens large ou encore la recherche et développement dans ce cadre précis.

    Mais pour le WWF, ces dépenses seraient encore largement insuffisantes et ajoute que "si la Belgique veut honorer ses engagements en matière de conservation et de restauration de la biodiversité, notre pays devra passer à la vitesse supérieure".

    Le WWF-Belgique établit dans son rapport "un déficit de financement de la biodiversité en Belgique de quelque 6,03 milliards d'euros entre 2021 et 2030. Sur cette période, la Belgique devrait donc investir en moyenne 603 millions d'euros supplémentaires par an dans la biodiversité. Notre biodiversité traverse une crise sans précédent. Des espèces disparaissent à un rythme inédit. Les populations d'animaux sauvages vertébrés ont chuté de 69 % entre 1970 et 2018. Et c'est l'humanité qui est à la source de ce drame", conclut l'organisation.

    Pourquoi n'a-t-elle pas mis les moyens dans la biodiversité à hauteur de ce que demande le WWF ?
  • Réponse du 27/07/2023
    • de TELLIER Céline
    Le défi auquel notre société doit faire face pour gérer la crise de la biodiversité est sans précédent. La biodiversité, c’est notre assurance-vie, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons. Les constats alarmants doivent nous pousser à accélérer nos efforts pour la protéger. À ce titre, je salue le rapport du WWF, un rappel précieux pour certains, qui met en lumière la nécessité d’agir de manière urgente et d’accélérer nos efforts, sans faire aucune pause dans la protection et la restauration de la biodiversité.

    L’honorable membre le sait, ce Gouvernement n’a pas attendu ce rapport du WWF pour mobiliser des moyens inédits en faveur de la biodiversité. À travers le Plan de relance tout d’abord, j’ai obtenu des budgets conséquents pour de nombreux projets.

    Par exemple, nous avons permis la création de deux parcs nationaux, dotés d’un budget de 28 millions d’euros. Ces parcs permettront de valoriser nos espaces naturels exceptionnels. Des actions ambitieuses de restauration, d’amélioration et de protection de la biodiversité sont prévues. Il s’agit notamment d’acquérir et de mettre en réserves naturelles de nouveaux territoires. Des actions ciblées en faveur d’espèces emblématiques, comme le lynx, la loutre ou la cigogne blanche seront aussi réalisées.

    J’ai également obtenu près de 62,5 millions d’euros, via le Plan de relance, pour 4 appels à projets, portés conjointement avec le Ministre Henry en charge du climat, qui favorisent la Nature dans nos villes et nos villages et y multiplient la présence d’espaces verts. Ce sont ainsi 17 nouveaux parcs urbains ou encore 16 projets de renforcement des trames vertes et bleues qui ont déjà bénéficié de ces moyens.

    Aussi, depuis le début de la législature, nous avons créé plus de 1 000 hectares de réserves naturelles chaque année. Afin de continuer à renforcer le réseau d’aires protégées, grâce à un budget de 32 millions d’euros provenant du Plan de relance, nous garantissons que nos efforts seront poursuivis au-delà de la législature.

    Quant au budget fonctionnel en matière de biodiversité, il a été multiplié par trois par rapport aux précédentes législatures. Il s’agit de moyens inédits, par exemple, pour les projets des communes en faveur de la Nature. Par ailleurs, le compteur de « Yes We Plant » indique que nous avons déjà planté plus d’un million d’arbres et 2 500 km de haies !

    Comme il le constate, je n’ai pas ménagé mes efforts pour offrir à la biodiversité les moyens qu’elle mérite. Afin de structurer ces ambitions, des plans d’action comme la Stratégie Biodiversité 360° s’alignent sur les objectifs supra-régionaux et mettent en œuvre les engagements internationaux. L’ambition est d’enrayer le déclin de la biodiversité dès 2030, et à long terme, de restaurer et de préserver les écosystèmes. Un enjeu est aussi de sensibiliser à la prise en compte de la biodiversité dans tous les secteurs, pas uniquement celui de conservation de la nature.

    En conclusion, l’état de notre biodiversité est alarmant : nous le savons depuis des dizaines d’années. Et je regrette qu’en 2023, le WWF soit encore obligé de tirer la sonnette d’alarme. Nous avons parfois la sensation que la nature serait quelque chose d’extérieur à nous. Au contraire : nous faisons pleinement partie de la nature. Préserver l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, c’est donner une chance aux générations futures d’avoir une vie décente.