/

L'usage du Cobol dans les transactions commerciales du Service public de Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 384 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/06/2023
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Si aujourd'hui, retirer de l'argent à un distributeur automatique semble désuet, notamment au regard des évolutions technologiques, il apparait que ce simple geste fait appel à une technologie spécifique qui si l'on n'y prend garde risque demain de paralyser bien des secteurs. En effet, un retrait d'argent au distributeur, la réservation d'un vol d'avion, la déclaration d'un sinistre ou l'impression d'un ticket de caisse en grande distribution demande l'usage d'un programme rédigé en cobol qui tourne en continu. Ce code informatique vieux de 64 ans connait une perte des connaissances, car un grand nombre des programmeurs qui le maîtrisent arrivent à l'âge de la retraite et qu'il n'intéresse pas les jeunes. C'est ce que l'on pouvait apprendre à la lecture d'un article paru dans le journal Le Monde, ce mardi 23 mai 2023. Si certains secteurs, notamment les banques et assurances cherchent des alternatives, il apparait que celles-ci sont souvent coûteuses et non sans risque. Si le numérique aujourd'hui est un secteur d'activités orienté sur l'avenir, il convient aussi de se préoccuper de l'architecture historique des systèmes d'informations et de gestion qui façonnent notre société.

    Le SPW est un organisme complexe qui bien souvent utilise des applications diverses pour remplir les missions qui lui sont dévolues. Certaines de ces applications sont probablement anciennes et font appel à des systèmes informatiques devenus aujourd'hui obsolètes pour les grands opérateurs dans le domaine. Si tel est le cas, le danger de faire face à des bugs irrésolubles est important.

    Madame la Ministre a-t-elle été informée des risques liés à l'usage et à la disparition éventuelle de ressources humaines maitrisant le Cobol ou d'autres programmes devenus obsolètes ?

    Quelles sont les réponses envisagées au niveau du SPW ?

    Est-ce que le DTIC est informé de ces situations et quelles réponses y sont apportées ?

    Qu'en est-il du renouvellement de certaines de ces applications ?

    Est-ce qu'un budget est dédié à cette problématique ?

    Est-ce que des réponses sont éventuellement envisagées au niveau régional à travers la formation professionnelle ?
  • Réponse du 03/07/2023
    • de DE BUE Valérie
    Je peux déjà rassurer l’honorable membre et confirmer que les services du SPW n’utilisent plus d’applications codées dans le langage COBOL, technologie obsolète et à laquelle le SPW n’avait d’ailleurs fait appel que pour ses applications comptables et budgétaires, depuis peu remplacées par SAP.

    Les étapes préliminaires à la création du SPW Digital ont mis en avant la problématique de l’obsolescence logicielle et de la gestion de la dette technologique, qu’il soulève dans la seconde partie de sa question. Une des analyses menées dans ce contexte a mis en évidence qu’une partie du portefeuille d’applications du SPW concernait des applications peu standardisées, spécifiques à des besoins ad hoc et parfois proches de la fin du support par leurs éditeurs, ce qui va de pair avec une augmentation importante des risques pour les systèmes concernés (bugs, difficultés de maintenance, impossibilité d’évolution, sécurité précaire, et cetera)

    Les solutions à cette situation sont connues et correspondent aux axes prioritaires de la nouvelle stratégie portée par le SPW Digital : réduction du nombre global des applications, mise en avant des composants transversaux réutilisables, achat de solutions standards du marché, anticipation des besoins métiers ainsi que la promotion de l’approche Agile pour une approche collaborative entre les métiers et l’IT.

    Différentes actions ont d’ores et déjà été lancées : mise en place d’un comité d’architecture IT au sein du SPW Digital, définition d’une feuille de route technologique, lancement d’un projet visant l’internalisation de la maîtrise d’œuvre des développements informatiques, mise en place d’une base de données « référentiel des applications du SPW » et enfin plusieurs chantiers importants pour des développements transversaux dont les résultats sont destinés, à terme, à remplacer de nombreuses applications participant à la mise en œuvre de macro-processus génériques communs (ex : la plateforme « Aides Financières » devant remplacer plusieurs dizaines d’applications dont la finalité est d’octroyer des subsides).

    Ces activités visent à ancrer le réflexe « gestion du cycle de vie » applicatif et technologique pour les nouveaux projets de développements. Toutefois, elles ne permettront évidemment pas à elles seules de résorber rapidement la dette technologique sur le portefeuille applicatif existant, celui-ci continuant à absorber une charge de travail importante non productive et à présenter des risques importants.

    Ainsi j’ai demandé et obtenu du Gouvernement wallon le financement d’un projet « résorption de l’obsolescence applicative » dans le cadre du Plan de relance pour la Wallonie (Plan de Relance de la Wallonie, Axe 5 – Garantir une gouvernance innovante et participative – projet 296). Ce projet vise à analyser une à une les applications du portefeuille SPW en vue de donner un diagnostic d’obsolescence et de proposer ensuite des mesures de remédiation allant du décommissionnement à la réécriture complète, en passant par des mises à jour ciblées sur les composants problématiques. La première partie de cette analyse a déjà été finalisée en 2022 sur les applications dont le développement était antérieur à 2010 et les actions de remédiation sont en cours. En parallèle, une phase 2 de ce projet vient d’être entamée en 2023 pour les applications développées de 2010 à 2021.

    Je confirme que cette problématique d’obsolescence a donc bien été identifiée et que toute une série d’actions correctives sont en cours afin d’une part, de résorber la dette technologique existante et d’autre part, d’adopter une approche Agile afin d’assurer un cycle de vie des applications garantissant le maintien à jour global du système d’informations.