/

Le marché de l’insecte en Région wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 757 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/06/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En l'espace de trois ans, la Commission européenne a accordé plusieurs autorisations pour produire et commercialiser des insectes destinés à l'alimentation humaine, sous différentes formes, aussi bien congelés que séchés ou en poudre.

    Le marché de l'insecte semble être en plein essor dans l'Union européenne (UE). Les insectes, peu consommés jusqu'à présent en Europe, pourraient progressivement s'installer dans nos assiettes. Riches en protéines (jusqu'à 70 %), ils sont très intéressants d'un point de vue environnemental.

    Le marché de l'insecte a un fort potentiel pour les objectifs de durabilité de l'UE. Depuis 2021, plusieurs pays dont la France et les Pays-Bas sont à la pointe dans le développement de cette filière naissante.

    Aujourd'hui, de nombreuses questions se posent du fait de la réglementation drastique de l'UE, en lien avec le travail de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qui s'occupe d'évaluer les demandes d'autorisation. Selon l'EFSA, sept nouveaux produits d'insectes sont en cours d'évaluation. En plus de ces études, sept autres demandes sont également en attente de traitement par l'autorité sanitaire.

    Selon l'IPIFF, le représentant européen de la filière, les législations et réglementations devraient être plus favorables dans l'avenir, et rappelle que selon la FAO, il existe plus de 1900 espèces d'insectes comestibles dans le monde. Selon elle, la production devrait connaître « une croissance rapide au cours des prochaines années » et atteindre 260 000 tonnes d'ici à 2030.

    Les Européens pourraient alors être 390 millions à consommer des insectes dans leur alimentation !

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance des évolutions de cette filière agroalimentaire en plein essor au sein de l'Union européenne ?

    Qu'en est-il de la commercialisation des insectes destinés à l'alimentation humaine, sous différentes formes, en Région wallonne ?

    Pourrait-il nous transmettre des chiffres concernant la commercialisation de cette filière en Région wallonne ?

    Quelle est sa position concernant cette filière en plein essor ?

    Qu'en est-il concernant les barrières culturelles en Région wallonne, ainsi que la compétition qui peut se mettre en place ou non avec d'autres aliments ?

    Qu'en est-il concernant les possibles inquiétudes de nos agriculteurs ?

    A-t-il pris contact avec les acteurs concernés qui pourraient exprimer certaines inquiétudes et critiques ?

    Qu'en est-il, selon lui, des considérations environnementales de cette filière et de son potentiel de durabilité ?

    Qu'en est-il concernant des perspectives d'avenir pour cette filière en Région wallonne ?
  • Réponse du 27/06/2023
    • de BORSUS Willy
    La consommation d’insectes commence à se développer en Belgique même si elle reste très marginale. Le développement de l’entomophagie reposera sur l’adhésion d’un nombre suffisant de consommateurs dont il faudra forcer les barrières psychologiques et culturelles. En effet, l’acceptabilité est fortement réduite pour l’espèce humaine si ce n’est sous forme de petits snacks occasionnels. C’est pour cela que les scientifiques sont plutôt passés à la nutrition animale en produisant des animaux de rente classique (porcs et volaille principalement) nourris aux insectes.

    D’un point de vue durabilité, on estime que les insectes ont moins besoin d’eau et d’espace et convertissent mieux la nourriture donnée que les animaux de rente classiques. Néanmoins, il faut rester vigilants sur la ressource en énergie nécessaire puisqu’il faut au moins 24° degrés pour élever du ver de farine par exemple. Il existe des systèmes intégrés avec panneaux solaires notamment qui permettent de compenser les besoins énergétiques. Un deuxième point est la source de leur nourriture qui peut entrer en concurrence avec les aliments des animaux de rente si l’on ne considère par des co-produits/déchets végétaux d’industrie peu valorisée à l’heure actuelle pour les nourrir. Le projet ASTIPPOR financé par la Région tente de répondre à cette problématique.

    Pour ce qui concerne la production, celle-ci relève d’initiatives privées qui pourraient être soutenues le cas échéant dans le cadre des aides aux investissements que la Wallonie a mis en place soit en matière agricole, soit en faveur des entreprises. Ces producteurs n’étant pas différenciés d’autres élevages, il est difficile d’évaluer leur nombre.