Les data centers et les nuisances causées aux riverains
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 759 (2022-2023) 1
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Question écrite du 06/06/2023
- de CRUCKE Jean-Luc
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Ces centres se développent de plus en plus et sont notamment très présents en Virginie du Nord, là où ils semblent générer certaines nuisances pour les riverains proches de ces centres. Citons entre autres un « vacarme causé par les milliers de ventilateurs qui refroidissent en permanence les installations, forçant certains à dormir dans leur sous-sol plutôt que dans leur chambre… ».
Au niveau légal en Belgique, rien ne semblerait empêcher la construction de data centers aux abords d'habitations.
Même si, comme le rappelle M. Nicolas Coppée, data center manager pour LCL Wallonia One à Gembloux, tous les centres ne sont pas à mettre dans le même panier, et même s'il est évident qu'il existe une différence entre des centres XXL tels que ceux de Microsoft ou Amazon et les data centers qui sont des colocations et permettent à des entreprises et PME de mutualiser les infrastructures, les riverains pourraient craindre de voir s'installer de tels centres près de chez eux.
Il semblerait pourtant que ces data centers peuvent procurer certains avantages, ce que souligne Nicolas Coppée, dans un article de la Libre Eco du 24 mai dernier.
Un premier élément serait de considérer que ces centres vont s'inclure dans un mix énergétique plus large. En effet, ceux-ci produisent des émissions de chaleur, qui pourraient être réutilisées dans un réseau de chaleur, sur le même principe que la géothermie. D'autre part, M. Coppée souligne le fait qu'économiquement l'installation de ces centres peut se révéler être intéressante puisqu'elle peut générer des revenus via des taxations sur la valeur des équipements informatiques contenus dans les bâtiments, c'est en tout cas ce que révèle l'analyse du Washington Post, relativement aux data centers de Virginie du Nord.
À la suite de la question écrite que j'adressais à Monsieur le Ministre le 17 novembre 2022, il me répondait que Google entendait poursuivre en Wallonie et que l'entreprise s'était positionnée pour la création d'un second data center d'une très grande capacité sur le site de l'Ecopôle de Farciennes et maintenant dans le parc d'activités économiques de Feluy-Ecaussinnes.
Quel regard Monsieur le Ministre porte-t-il sur la mise en place de ces data centers ainsi que sur les avantages que ceux-ci peuvent procurer en termes énergétiques notamment ?
A-t-il connaissance d'un quelconque projet de mise en place de nouveaux data centers en Région wallonne ?
Une réflexion est-elle entamée, au sein de son administration, relative à ces data centers et les potentielles nuisances que celles-ci pourraient générer ?
Que pense-t-il de la taxation de ces centres et de l'avantage financier que cela pourrait représenter ?
Pourrait-il préciser l'état d'avancement du projet de Google concernant les communes de Farciennes et Feluy-Ecaussinnes ?
Réponse du 28/06/2023
- de BORSUS Willy
- création d’emplois directs et indirects ;
- contribution au développement d’une expertise régionale dans la transformation digitale ;
- création de nouvelles filières d’apprentissage ;
- positionnement et la renommée de la Wallonie dans le secteur Digital.
Les centres de données sont un maillon important de la chaîne de valeur d’une économie numérique, pour le secteur des entreprises numériques bien entendu, mais aussi pour l’ensemble des organisations faisant appel aux services de celles-ci (hébergement de données, d’applications informatiques, et cetera).
Une localisation adéquate de ces centres de données permet aux fournisseurs de services d’hébergement (« cloud computing ») de pouvoir garantir une souveraineté géographique en Europe, en Belgique, et en Wallonie. La Région doit donc continuer à s’inscrire dans une démarche volontariste d’attrait de ces infrastructures. Elles font partie de la compétitivité territoriale au même titre, entre autres, que les réseaux fixes et mobiles de connectivité numérique et des compétences numériques des citoyens.
En ce qui concerne les éventuelles nuisances, il est important de noter que les datas centers installés en Wallonie (par Google, l’honorable membre l’a dit) n’ont à notre connaissance encore rencontré aucun problème de ce genre : aucune plainte pour nuisances sonores n’a été enregistrée, ou en tout cas ne m’est connue.
Les différents terrains utilisés à cette fin par Google se situent tous dans des parcs d’activités économiques dédiés à des implantations industrielles, qui sont généralement très éloignés de potentiels riverains. L’entreprise respecte par ailleurs évidemment toutes les normes en vigueur, ainsi que les impositions formulées dans les différents permis uniques.
Du point de vue énergétique, Google, OvH ainsi que les autres acteurs majeurs de ce secteur, investissent beaucoup dans l’intelligence environnementale et est souvent à la pointe de la technologie dans ses installations. Ils développent par exemple des politiques de production verte pour l’énergie consommée dans leurs centres, avec la volonté de se fournir à 100 % en énergie verte la plus locale possible, ils recyclent leurs équipements, ils optent de préférence pour la technique de refroidissement par eau, et cetera. À chaque nouvel investissement du groupe, le choix de la meilleure technologie environnementale est étudié, dans leur propre intérêt, mais aussi pour se mettre en conformité avec le code de conduite pour l’efficacité énergétique des centres de données installés en Europe publié par l’Union européenne.
Enfin, concernant le projet de Google à Farciennes et à Feluy-Ecaussinnes, l’entreprise qui a bien acquis les deux terrains réalise actuellement différentes études techniques en vue de son installation à cet endroit. Aucune demande de permis unique n’a été déposée pour l’instant, mais ce n’est pas une surprise : les études sont très larges et nécessitent de nombreux mois.
En dehors de Google, l’AWEx ne travaille pas activement sur des projets d’implantation de data centers à capitaux étrangers en Wallonie.