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Le projet 16 du Plan de relance de la Wallonie intitulé "Définir une stratégie wallonne de formation professionnelle"

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 474 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 06/06/2023
    • de LIRADELFO Julien
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le projet 16 du Plan de relance intitulé « Définir une stratégie wallonne de formation professionnelle » a pour objectif à mener une réflexion globale sur la vision de la formation professionnelle à l'horizon 2030 en Wallonie, en se basant sur les recommandations européennes (Déclaration d'Osnabrück, Cedefop…), la Déclaration de politique régionale (DPR), le rapport d'évaluation du Réseau des centres de compétences, les diverses recommandations dont la formation en milieu de travail, les besoins des secteurs et des entreprises et les analyses et contributions de Wallonie Compétence d'Avenir. La réflexion portera également sur les liens avec l'éducation. Il sera alors possible de construire le plan de transformation et de changement pour faciliter l'implémentation de cette nouvelle vision et mettre en œuvre la réforme.

    Madame la Ministre peut-elle nous expliquer où elle en est dans la réalisation de ce projet ?
  • Réponse du 23/06/2023
    • de MORREALE Christie
    En ce qui concerne le projet 16 du Plan de relance de la Wallonie ayant pour objet de définir une stratégie wallonne de formation professionnelle, le Gouvernement en a jeté les bases en commanditant deux études.

    La première, confiée à l’association « Agir pour l’Enseignement » conjointement avec le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (projet P1 du Plan de relance), a permis de dresser un état des lieux de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, avec un focus sur l’alternance. Cet état des lieux circonstancié, étayé par de nombreuses données, a été présenté récemment aux gouvernements conjoints.

    En ce qui concerne la seconde, prévue dans la Déclaration de politique régionale, elle porte sur le positionnement des Centres de compétence dans le paysage de la formation professionnelle. Ses conclusions en sont attendues incessamment ; elles seront présentées au Comité de gestion du FOREm début juillet puis au Gouvernement wallon.

    Il reviendra aux prochains gouvernements de se saisir également des constats et des recommandations issus de ces deux études, étant entendu que les enjeux qui les sous-tendent revêtent un caractère stratégique et que la mise en œuvre des orientations et recommandations qui en découlent ne peut s’envisager dans un temps court. Pour cette raison, l’avancée de ce projet sera liée à la prise en compte des constats et recommandations dans les prochaines DPR et DPC.

    Néanmoins, en ce qui concerne les défis mis en lumière dans l’état des lieux réalisé par Agir pour l’Enseignement, j’ai pris sans délai certaines initiatives dont la mise à en œuvre semblait possible à court terme.

    Ainsi, à ce jour, les actions suivantes sont en cours :

    1. Difficulté croissante à attirer des apprenants (dans les filières STEAM) : appels à projets STEAM (P12) + convention wallonne de promotion des filières ;

    2. Taux de décrochage dans le qualifiant : intégration de l’indicateur dans les réflexions en cours en matière de dialogue de performance avec les centres de formation / de compétence ;

    3. Maîtrise des compétences comportementales et des savoir-être professionnels de base : mise en place des savoir-faire comportementaux (SFC) dans les formations métiers au FOREm (identification des SFC les plus importants par métier et intégration dans les parcours de formation) ;

    4. Evolution de l’offre de formation en fonction de la réalité du métier : maintien et développement d’une offre de formation modulaire et évolutive à côté des parcours métiers « SFMQ » + une offre sur mesure dans le cadre du dispositif « coup de poing pénuries » ;

    5. Rapprochement de l’enseignement qualifiant avec le monde du travail : ce défi concerne plus particulièrement mon homologue à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est néanmoins prévu de déployer, à titre expérimental, des formations dites triales entre école, centre de compétence et entreprise, dans le cadre de l’activité 3 du projet 2 du Plan de relance (Formations pour l’Enseignement dans le Centre de compétence). Ce projet est en cours de négociation avec les partenaires sociaux;

    6. Assurance qualité externe : les opérateurs de formation professionnelle disposent en général d’un système qualité (certification ISO 9001 pour le FOREm) - il s’agit d’un critère d’obtention de certains financements, européens notamment. En outre, l’Agence Qualité est développée au sein de FormaForm ; elle sera chargée de garantir la qualité des processus d’évaluation et de certification mis en place par les opérateurs de la formation professionnelle ;

    7. Stages et apprentissage en milieu de travail : le Gouvernement wallon a approuvé la note relative à la formation en milieu de travail (P25 du Plan de relance) qui concerne les quatre dispositifs suivants : (nouveau) stage sous contrat de formation professionnelle, formation alternée (new FALT), plan formation insertion (new PFI) et « coup de poing pénuries ». Les textes relatifs aux dispositifs FALT (deuxième lecture) et PFI (première lecture) poursuivent leur circuit législatif ;

    8. Pénurie d’enseignants dans certaines fonctions : le secteur de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle fait face aux mêmes pénuries que celles qui frappent bon nombre de secteurs professionnels. Au niveau de la formation professionnelle, outre les mesures mises en place pour accompagner les nouveaux formateurs dans le développement de leurs compétences pédagogiques, la validation des compétences est désormais reconnue, à l’instar des diplômes et expériences professionnelles ;

    9. Accès à des équipements d’apprentissage du métier de haute qualité : cet enjeu est la base de l’Accord de coopération entre la Communauté française et la Région wallonne portant sur la refondation de l’enseignement qualifiant que je soutiens avec Willy Borsus, est passé en seconde lecture le 15 juin dernier. Cet accord entend permettre un large accès des publics de l’enseignement qualifiant aux Centres de compétence et aux centres de technologies avancées, dans une logique de mutualisation des équipements, des infrastructures et ses expertises.

    Au travers de la création de la plateforme Wallonie Compétences d’Avenir (WCA), également soutenue par le Plan de relance (P22), je vise à permettre de donner une/des réponses aux besoins de main-d’œuvre des entreprises non ou insuffisamment rencontrées par les opérateurs en place. Et ce, avec une attention particulière, accordée aux métiers porteurs, aux fonctions critiques et/ou métiers en pénurie.

    Le développement de WCA s’effectue non pas en se substituant aux opérateurs, mais bien en générant avec eux une offre de formation professionnelle initiale et continue de qualité, coordonnée et coconstruite au niveau des partenaires de la plateforme.