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La reconnaissance et la promotion des fraises wallonnes

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 778 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 09/06/2023
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La saison des fraises est officiellement lancée depuis quelques semaines. L'occasion de revenir sur le fruit le plus apprécié des Belges à en croire plusieurs études sur la consommation.

    En Wallonie, la culture se passe sous des tunnels, c'est-à-dire sous des protections en plastique dont certains d'entre eux peuvent atteindre 300 mètres de long. Le fraisier est une petite plante qui produit près de 500 grammes de fraises par plant en moyenne. Sur un hectare, on peut planter 40.000 plants, pour une récolte de 20 tonnes de fraises à l'hectare.

    Le prix de la fraise est plutôt stable d'année en année. Il faut compter en moyenne 10 à 11 euros le kilo.

    Malheureusement, les criées ont plutôt tendance à disparaître en Wallonie. Celle de Wépion a d'ailleurs déménagé à Gerpinnes. Beaucoup de producteurs préfèrent vendre directement aux consommateurs ou à des commerces locaux.

    Au sein du Groupement des fraisiéristes wallons, qui représente à peu près 200 exploitations, une appellation a été créée sous le nom de "Fraises de Wallonie". Elle fédère plus de 50 fraisiéristes qui s'engagent à produire en pleine terre, en agriculture raisonnée et au juste prix pour obtenir une bonne rémunération. Cette association est bien nécessaire dès lors que la concurrence avec les fraises flamandes et espagnoles est rude !

    Quelle est l'évaluation de Monsieur le Ministre de la situation pour les fraises wallonnes ?

    Quelle est sa stratégie pour accentuer le développement de cette filière ? Une promotion à grande échelle de nos fraises wallonnes serait la bienvenue !

    De quel soutien financier bénéficient nos producteurs wallons ?
    Compte-t-il revoir cette aide ?

    Via le Plan de relance à l'initiative du Gouvernement wallon, 45 millions d'euros ont été injectés dans 57 projets concrets de relocalisation alimentaire en Wallonie. Certains d'entre eux concernent-ils des producteurs de fraises ?
  • Réponse du 04/07/2023
    • de BORSUS Willy
    Le secteur de la fraise en Wallonie subit effectivement la concurrence de la Flandre (90 % de la production belge) et de l’Espagne.

    Les caractéristiques des secteurs fraisiers wallons diffèrent de celles de ses concurrents. Tout d’abord, la culture de la fraise en Wallonie, qui concerne environ 200 producteurs, constitue majoritairement une activité de diversification agricole. Les producteurs dédient une surface relativement réduite à cette culture, par ailleurs très exigeante en main-d’œuvre. Ensuite, les fraises wallonnes arrivent plus tard dans la saison sur les étals des négociants, car les producteurs wallons cultivent les fraises en pleine terre (90% de la production wallonne), de manière traditionnelle. Enfin, la Wallonie se distingue également par le choix variétal : les producteurs travaillent avec des variétés gustatives, cueillies à maturité. Les producteurs flamands, eux, cueillent leurs fraises à sous-maturité, car elles sont vendues en grandes et moyennes surfaces, où elles doivent être stockées parfois plusieurs jours.

    Pour un producteur wallon, il est donc difficile d’entrer dans un créneau de vente en grandes et moyennes surfaces, car il est freiné par le volume et les prix fixés sur base des productions flamandes, mais aussi espagnoles.

    Malgré la concurrence, le secteur de la fraise wallonne se porte bien. C’est une culture qui reste rentable pour les producteurs wallons, qui privilégient la vente directe.

    Je finance l’encadrement technique des producteurs via les centres pilotes : la FWH (Fédération Wallonne Horticole) et le GFW (Groupement des Fraisiéristes Wallons). Outre leur rôle d’encadrement des producteurs, ces structures assurent également la publicité du secteur des fraises wallonnes auprès des consommateurs. Ainsi, la FWH organise annuellement la journée Hortidécouvertes et publie trimestriellement sur son site l’agenda « Au fil des saisons », qui répertorie les événements horticoles à destination du grand public. Le GFW est partenaire dans l’organisation de la journée « Hortifolies », destinée tant aux horticulteurs qu’aux consommateurs. Il faut y ajouter le stand regroupant tous les Centres Pilotes et la FWH à la Foire de Libramont.

    Le GFW est en outre à l’origine du ravier « Fraises de Wallonie », créé en 2020 afin de mettre en valeur la fraise pleine terre wallonne. Il regroupe pour l’instant 51 producteurs.

    L’appellation « Fraises de Wallonie » offre une identité régionale à la production de fraises en Wallonie. Et nous ne pouvons que nous en réjouir. Cette initiative relève toutefois d’une initiative privée et commerciale. Il n’appartient donc pas au service public d’y consacrer directement des moyens budgétaires, en l’occurrence en matière de promotion.

    Néanmoins, des initiatives sont prises par l’APAQ-W pour soutenir et promouvoir les productions maraichères et fruitières locales sous l’angle de la durabilité et de la saisonnalité. Ces initiatives sont prises dans le cadre général de la charte #jecuisinelocal, durable et de saison.

    Enfin, dans le cadre du Plan de relance, la Wallonie finance le projet de relocalisation alimentaire Walhorti. Ce projet a pour objectif la création d’un hall commercial regroupant le commerce et l’encadrement des différents secteurs horticoles, pour permettre aux producteurs d’atteindre des marchés exigeant de plus grands volumes par le regroupement des récoltes en provenance de plusieurs producteurs. Ce projet pourrait bénéficier au secteur de la fraise également.