/

L'impact de l'e-commerce sur l'économie wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 785 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/06/2023
    • de DODRIMONT Philippe
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    D'après une enquête d'Ipsos à la demande de Comeos, l'e-commerce tend à poursuivre son développement.

    Notons cet exemple : 9 Belges sur 10 ont effectué au moins un achat en ligne durant l'année écoulée. Le consommateur recherche des prix compétitifs ou la livraison gratuite. L'étude révèle aussi que le Belge aime être livré à domicile.

    L'e-commerce est-il un frein à l'économie wallonne ou cette dernière s'est-elle adaptée ces dernières années ?

    Les petits indépendants peuvent-ils aujourd'hui concurrencer les grandes chaînes et les sites commerciaux bien connus pour maintenir leurs activités ?

    Est-ce que des accompagnements pour les indépendants en difficultés existent afin de les aider à développer leur réseau en ligne ?

    Quels sont les secteurs les plus touchés ?

    Parallèlement, de quelle manière Monsieur le Ministre soutient-il l'e-commerce en Wallonie ?

    Quelles sont les perspectives de développement de l'e-commerce en Wallonie ces prochaines années ?
  • Réponse du 06/07/2023
    • de BORSUS Willy
    On l’observe partout en Belgique, et bien entendu en Wallonie, l’e-commerce se renforce de façon exceptionnelle, malgré la crise énergétique et une inflation historiquement élevée. En 2022, l’activité de la vente en ligne a représenté 14.7 milliards d’euros. Par rapport à l’année précédente, on a observé une hausse de 22 % d’achats en ligne supplémentaires.

    Au vu de ce potentiel, il est d’une importance stratégique cruciale pour nos PME de saisir les opportunités que représente le commerce en ligne. Pourtant, en Wallonie, seulement 19 % des entreprises emploient au moins un profil spécialisé en numérique. Ce sont d’ailleurs les grands acteurs de l’e-commerce étrangers, comme Amazon ou Coolbue, qui répondent en grande partie à la demande des consommateurs belges. En effet, 2.6 % des commerçants en ligne pèsent à eux seuls 84 % du chiffre d’affaires global. Parmi les 10 sites e-commerce les plus fréquentés, aucun n’est belge.

    Ces gros acteurs disposent de ressources financières considérables, d’une notoriété établie et de vastes réseaux de distribution, leur conférant un avantage compétitif significatif. Or, il est difficile pour nos commerçants wallons d’assurer ce virage numérique en raison de divers obstacles comme la fracture numérique, le manque de personnel compétent en la matière, le manque de temps, la nécessité d’investissements importants en termes d’infrastructures technologiques, de développement de stratégies commerciales digitales ou encore de gestion de la logistique.

    Nos petites entreprises ont donc besoin de formation et de soutien pour se familiariser avec les meilleures pratiques de l’e-commerce. Sans soutien approprié de la part des pouvoirs publics, elles risquent d’être marginalisées et de voir leurs parts de marché diminuer, ce qui pourrait nuire, à moyen terme, à la diversité économique et à l’innovation en Wallonie. De plus, les perspectives ouvertes par l’IA en matière de personnalisation de l’offre, d’optimisation de la relation client et de la chaîne de valeur ne font que renforcer ce besoin de soutien.

    Face à constat, en tant que Ministre de l’Économie et du Numérique, j’ai pris toute une série de mesures, à travers le Plan Horizon Proximité, afin d’accompagner nos PME et commerçants wallons dans leur transition digitale, de les aider à se différencier par rapport à la concurrence et de rendre accessible en ligne le savoir-faire wallon.

    Tout d’abord, j’ai amplifié le dispositif Digital Commerce jusque 2024, en augmentant son budget à hauteur de 1 million d’euros par an grâce aux moyens du Plan de Relance de la Wallonie. Mon objectif est qu’un maximum de commerçants de proximité, professions libérales et acteurs du tourisme et de l’HORECA puissent, par différents outils et formations, renforcer concrètement leur visibilité sur le web, atteindre de nouvelles marges ou de nouveaux publics et offrir un même niveau de service que les gros acteurs du secteur. À mi-parcours, les résultats du programme sont positifs avec 3 695 acteurs touchés.

    Ensuite, je cite également le programme Smart Commerce, véritable soutien aux communes pour que celles-ci deviennent des écosystèmes porteurs pour le commerce local en activant les opportunités offertes par le numérique en matière de dynamisation commerciale. Cette nouvelle dynamique se concrétisera au travers du nouvel appel à projets Smart Région.

    Enfin, pour permettre aux PME wallonnes d’amorcer ou d’amplifier leurs activités en ligne, grâce à 23 millions d’euros provenant des fonds européens, j’ai lancé le nouveau chèque entreprise « Relance par le Numérique » qui s’ajoute aux autres chèques maturité, croissance numérique et cybersécurité. Concrètement, cet outil offre une approche complète et structurée pour concrétiser, en trois étapes, le projet de numérisation d’une entreprise : un diagnostic de maturité, l’élaboration d’un plan d’action stratégique et l’implémentation des solutions.

    En conclusion, il faut poursuivre, approfondir et amplifier toutes nos actions afin de faire de l’e-commerce une opportunité d’ouverture pour le secteur économique wallon vers d’autres clients, vers d’autres zones géographiques et vers de nouvelles parts de marché.