Le label régional de certification "Qualité-Alimentation-Nutrition" pour les maisons de repos
- Session : 2022-2023
- Année : 2023
- N° : 484 (2022-2023) 1
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Question écrite du 09/06/2023
- de FONTAINE Eddy
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Ces maisons de repos ont répondu à une charte reprenant 7 critères à respecter autour de l'alimentation des aînés afin de lutter contre la dénutrition. Ces critères invitent notamment à la création d'un environnement agréable lors des repas et à garantir l'accès à une alimentation saine et équilibrée.
La dénutrition des personnes âgées est un problème majeur de santé publique. Un résident sur 5 s'alimente mal et subit une perte involontaire de poids avec pour conséquence l'apparition de fragilités notamment sur les défenses naturelles, la force musculaire et la mobilité. Elle peut aussi provoquer des risques d'infection et provoquer des complications médicales et chirurgicales.
Les maisons de repos entrent de manière volontaire dans la démarche. Lancé en 2020, le label a pour objectif de changer les habitudes et le mode alimentaire des personnes âgées. Une évaluation à trois ans est prévue.
D'autres maisons de repos sont-elles entrées dans la démarche Nutrition Santé à l'image de ces 5 premières maisons de repos labellisées ? Comment se réalisera l'évaluation du respect des critères du label prévue à l'échéance de 3 ans ? Quel est l'état des lieux du Plan wallon nutrition santé et bien-être des aînés dans lequel est inscrit le label Qualité Alimentation Nutrition ?
Réponse du 10/07/2023
- de MORREALE Christie
Une fois accordé, le certificat est valable 3 ans. Le renouvellement du certificat doit se faire au minimum 6 mois avant l’expiration des 3 ans. Il équivaut à une nouvelle demande de candidature.
Outre le label, le Plan wallon nutrition santé et bien-être des aînés (PWNS-be-A) est actuellement composé de plusieurs projets menés de front :
1. Formations nutritionnelles destinées au personnel en maison de repos :
Ces formations sont organisées et financées en collaboration avec l’Enseignement de promotion sociale de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis le début de l’année 2019.
Une subvention globale de 60.000 euros par an pendant 4 ans est prévue pour financer ces formations.
Ce montant permet de couvrir les frais d’inscription des participants et d’honorer les prestations des formateurs. À charge pour les institutions de libérer leur personnel.
Ces formations consistent en 3 ensembles de modules adaptés à trois publics cibles :
• personnel infirmier et personnel médico-psycho-social ;
• personnel aide-soignant ;
• personnel de cuisine.
Chaque ensemble de modules (unité d’enseignement) spécifiques à son public cible comporte 24 périodes de 50 minutes dispensées sur 3 journées complètes. Dans la mesure du possible, les 3 journées seront réparties sur 3 mois.
Les cours contiennent une partie de pratique générale et technique et une partie de pratique professionnelle (mises en situation) et donneront lieu après évaluation à la délivrance d’un brevet.
Les modules ont été élaborés en collaboration avec des diététiciennes spécialisées en gériatrie de l’UPDLF (Union professionnelle des diététiciens de langue française, partenaire du PWNS-be-A).
L’UPDLF fournit le corps professionnel (diététicien(ne) gériatrique ou diététicien(ne) disposant d’un titre pédagogique) pour garantir la qualité de la formation et standardiser son contenu.
L’objectif est de former 3 membres de personnel, un par public cible (infirmier ou médico-psycho-social, aide-soignant et cuisinier) par +/- 100 résidents de maison de repos. Ces participants peuvent alors partager leurs connaissances au sein de leur institution.
À l’heure actuelle, près de 800 personnes provenant de plus de 540 établissements ont déjà pu bénéficier de ces formations gratuites dans près de 30 écoles réparties sur le territoire wallon.
2. Accompagnement des maisons de repos par un(e) diététicien(ne) :
Lorsqu’un établissement a envoyé ses 3 membres de personnel à ces formations nutritionnelles et afin d’aider les personnels à implémenter leurs acquis dans leur institution, l’AVIQ offre la possibilité de bénéficier gratuitement d’un accompagnement d’un minimum de deux demi-journées par un(e) diététicien(ne) spécialisé(e) en gériatrie de l’UPDLF.
Cet accompagnement peut également être sollicité dans le cadre de la candidature à la certification lorsque l’auto-évaluation prévue dans le cahier spécial de charges atteste de la mise en œuvre de minimum 8 des 15 critères absolus.
3. PWNS-be-A au domicile de nos aînés :
Conformément à la note au Gouvernement wallon du 2/09/2010 relative à la dénutrition des aînés et portant la création du PWNS-be-A, le Gouvernement wallon souhaite, sur la base de l'expérience menée au sein des maisons de repos, porter une attention à l'état nutritionnel de tous les aînés à domicile.
L’objectif principal du PWNS-be-A à domicile est d’offrir aux seniors la possibilité de vieillir en bonne santé tout en restant plus longtemps à domicile.
De nombreux travaux mettent aujourd'hui en avant le rôle déterminant des facteurs nutritionnels pour retarder le vieillissement usuel et prévenir, ou du moins, limiter la survenue des pathologies liées au vieillissement. D’où l’importance d’un statut nutritionnel préservé et de la nécessité absolue d’une réhabilitation nutritionnelle et physique dès l’apparition d’un seul critère de fragilité pouvant rapidement mener à la dénutrition, phénomène aussi répandu que sous-estimé, qui est associé à une augmentation de la morbidité, de la mortalité, de la durée d'hospitalisation et du coût des soins.
Pour cela, les professionnels de la santé et les acteurs du soin et de l’aide à domicile sont les mieux placés pour déceler, dès leur survenue, les signes d’alerte de fragilité.
En vue de généraliser la lutte contre la dénutrition à domicile, l’objectif sera de diffuser des bonnes pratiques via les services d’aide et de soins à domicile en Wallonie et les professionnels qui y interviennent, en particulier les médecins généralistes.
Dans un premier temps, il s’agit de promouvoir le dépistage des aînés à risque et puis, dans un deuxième temps, mettre en place une pratique de prise en charge.
Le projet en cours est de réaliser un test opérationnel avec les Services d’aide aux familles et aux aînés (SAFA) du CPAS de Charleroi puis l’étendre ensuite à d’autres SAFA et à une maison médicale.
Il est clair que la mise en place de l’organisation de la première ligne d’accompagnement et de soins sera un facteur déterminant pour le développement de telles initiatives.