/

La sensibilisation des citoyens au port du casque à vélo

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 402 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/06/2023
    • de FONTAINE Eddy
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    En Wallonie, le port du casque pour les cyclistes n'est pas obligatoire mais il est fortement recommandé surtout pour les enfants et les personnes âgées.

    Cette mesure a été remise en question après la chute de notre Premier Ministre le week-end du 4 juin. L'accident aurait pu avoir des conséquences graves si ce dernier ne portait pas de casque. Le port du casque lors d'un accident empêcherait 70 % de traumatismes crâniens chez les cyclistes.

    Vias, l'institut indépendant de sécurité routière, préconise la mise en place du port du casque obligatoire pour les jeunes cyclistes uniquement. L'institut est plutôt nuancé pour les autres utilisateurs de peur de dissuader certaines personnes de prendre le vélo.

    Pour les défenseurs des cyclistes, la sécurité des cyclistes passe par des infrastructures adaptées et ils considèrent que le port du casque doit rester un choix personnel et ne doit pas représenter une politique de prévention des accidents.

    Madame la Ministre est-elle favorable à une obligation totale ou partielle du port du casque ?

    Lorsque l'on sait les dégâts que peut causer une chute à vélo sans casque, et que de plus en plus de citoyens se tournent vers le vélo pour leur déplacement privé ou professionnel et que donc cela augmente la probabilité d'accidents, ne faudrait-il pas aller plus loin en termes de réglementation ?

    Compte-t-elle renforcer ses politiques en termes de sensibilisation ?
  • Réponse du 07/07/2023
    • de DE BUE Valérie
    Personnellement, je regrette, comme l’honorable membre le souligne très justement, que la question du port obligatoire du casque pour les usagers des deux roues, cyclistes certes, mais aussi trottinettistes, soit un sujet qui apparaît comme controversé.

    S’il est indéniablement prouvé que l'utilisation d'un casque réduit la gravité des blessures à la tête des cyclistes en cas de collision ou de chute, certaines associations de promotion des deux roues font état d’études concluant qu’imposer son port pourrait potentiellement avoir un impact négatif, à court terme, sur la popularité du vélo et l'utilisation des services de vélos partagés.

    Il ne me semble pas opportun de réduire ce débat à une vision binaire, car ce dont il doit être réellement question, c’est la sécurité des cyclistes, jeunes ou moins jeunes.

    Certains pays européens se sont déjà positionnés sur le port du casque. Ainsi, le port du casque vélo est obligatoire pour tous en Slovaquie et en Espagne hors agglomération. 13 pays européens l’ont par ailleurs imposé pour les enfants (âge variant entre 10 et 18 ans) : Autriche, Croatie, Espagne, Estonie, France, Islande, Lettonie, Lituanie, Malte, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède.

    Comme je l’indiquais, d'un point de vue scientifique, l'efficacité du casque dans la prévention des blessures à la tête et au cerveau est attestée.

    Le port d’un casque vélo lors d’une chute ou collision permet en effet de réduire :
    - à hauteur de 65 %, les risques de blessures graves ou mortelles à la tête ;
    - à hauteur de 50 % les risques de commotions cérébrales ;
    - les risques de fracture du crâne.

    Pour ces raisons, je me suis déjà positionnée favorablement à l’instauration de l’obligation du port du casque pour les cyclistes de moins de 12 ans. Rappelons par ailleurs que le port du casque était plébiscité par les citoyens lors de la consultation organisée dans le cadre des États généraux de la sécurité routière en 2020.

    C'est pourquoi, l’organisme wallon en charge de la sécurité routière, l’AWSR prend soin d’ajuster ses communications en tenant compte du fait que le port du casque est bénéfique en cas d’accident ou de chute.

    Via ses actions, campagnes de sensibilisation et formations, il insiste sur le fait qu’il s’agit d’un équipement de sécurité efficace et indispensable, quel que soit l’âge de l’usager de la route.

    Outre l’incitation au port du casque, l’utilisation d’un véhicule en bon état (pneus, freins, éclairage, chasuble …), la visibilité et le respect du Code de la route (notamment les distances de sécurité) par l’ensemble des usagers favorisent une cohabitation sereine entre les usagers.

    Dans ce contexte, je prévois, en collaboration avec l’AWSR, une large campagne de communication à destination des modes actifs autour de ces différentes thématiques en vue de renforcer leur sécurité.