/

Les hébergements conventionnés pour l'accueil des réfugiés ukrainiens

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 451 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/06/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    Pour faire face à la diminution de l'offre d'hébergements de personnes réfugiées auprès des particuliers et offrir des solutions alternatives, des centres d'hébergement conventionnés ont été ouverts en Wallonie afin de proposer un logement de transition aux réfugiés.

    Afin de faciliter la gestion des places d'hébergement conventionné, une plate-forme informatique appelée TempHoWal a été créée. Elle permet aux parties prenantes d'accéder aux informations sur les offres et demandes d'hébergement et de faciliter l'attribution des logements. Cette plate-forme peut également être adaptée en fonction de l'évolution du conflit.

    Monsieur le Ministre pourrait-il dresser l'état des lieux de la situation et nous indiquer sur cette base si le nombre de places en hébergement s'avère suffisant au regard du nombre de réfugiés requérants ?

    Quelles sont par ailleurs les mesures mises en place pour assurer la sécurité et le bien-être des personnes hébergées dans ces logements collectifs ou individuels ?

    Envisage-t-il de nouvelles dispositions pour soutenir l'intégration des ressortissants ukrainiens une fois leur séjour temporaire dans les hébergements conventionnés terminé ?

    En concertation avec la Ministre de l'Emploi et de la formation, réfléchit-il à développer des programmes d'accompagnement spécifiques en vue de faciliter leur intégration sociale et professionnelle sur le territoire régional ?

    Une évaluation de la plate-forme TempHoWal est-elle réalisée et le cas échéant quelles sont les pistes d'amélioration envisagées en termes de fonctionnalité et d'adaptation aux besoins changeants des réfugiés afin de favoriser l'attribution efficace des logements ?

    A combien s'élève le budget alloué à ce jour ?

    Plus généralement, comment le Gouvernement wallon collabore-t-il avec les autorités locales, les CPAS et d'autres acteurs pour assurer une gestion efficace de l'hébergement conventionné des bénéficiaires de la protection temporaire en provenance d'Ukraine ?
  • Réponse du 07/07/2023
    • de COLLIGNON Christophe
    Depuis le début de la guerre en Ukraine, 38 hébergements conventionnés ont été déployés sur le territoire wallon. Au 8 juin, 29 hébergements sont ouverts et comptabilisent ensemble 1 207 places.

    Plus de 1 100 réfugiés ont pu y être accueillis jusqu’à présent. Il est difficile d’estimer les besoins de logements dans le futur, ceux-ci étant largement dépendants de l’évolution du conflit et liés à l’incertitude sur les futurs flux entrants et sortants de réfugiés ukrainiens. Cependant, nous avons jusqu’à présent pu répondre à toutes les demandes qui nous ont été adressées. Nous monitorons l’évolution des demandes sur la plate-forme de matching entre les besoins et les offres « TempHoWal » pour identifier des tendances et nous continuons à varier l’offre d’hébergements pour offrir des solutions aux différents profils (aux personnes qui cherchent à se rapprocher d’une grande ville pour y travailler, aux familles qui cherchent un hébergement proche de celui de leur famille d’accueil pour que les enfants puissent restent dans la même école, aux très grandes familles qui ne souhaitent pas être séparées, aux personnes à mobilité réduite qui veulent une chambre au rez-de-chaussée, ...).

    Tous les coordinateurs locaux des communes et CPAS wallons qui le souhaitent peuvent avoir accès à la plateforme de réservation TempHoWal. Celle-ci est en évolution constante en fonction des retours des utilisateurs. La plupart la trouvent très intuitive et facile d’usage. Des séances de formations, un guide d’utilisateurs et une FAQ ont été réalisés. Si nécessaire, l’utilisateur peut joindre le helpdesk par téléphone ou par email.

    Dans le cadre des missions qui leur ont été confiées relativement à la stratégie régionale d’accueil des réfugiés ukrainiens, les gouverneurs de province doivent animer et coordonner l’information au départ de et vers les pouvoirs locaux. Cela implique notamment qu’à chaque conventionnement d’infrastructures, le gouverneur doit informer les autorités de la commune et du CPAS du lieu où se situe l’hébergement, afin que l’ensemble des acteurs locaux soient informés de l’accueil prochain de réfugiés dans le centre et puissent agir de concert avec le gestionnaire de l’hébergement pour assurer l’accompagnement des résidents, notamment pour leur situation administrative et l’accès aux droits auxquels ils peuvent prétendre compte tenu de leur statut.

    En matière d’accompagnement, le Service public de Wallonie a édité pour les gestionnaires d’hébergement conventionné un « guide pratique pour l’accompagnement des réfugiés ukrainiens en hébergement conventionné », contenant notamment des fiches de recommandations permettant au personnel d’encadrement d’accompagner les résidents en fonction des besoins qu’ils peuvent avoir.

    Vous savez certainement que dans le cadre d’un marché public de service, le Gouvernement wallon a désigné un prestataire – PROFIRST – chargé de l’encadrement des réfugiés ukrainiens accueillis au sein des hébergements conventionnés sur le territoire wallon.

    Ce prestataire doit, entre autres missions, s’assurer de la sécurité des lieux, des résidents et de son personnel. Dans le respect des prérogatives et missions de chacun et en collaboration avec ceux-ci (les travailleurs sociaux des CPAS, les PCS, les sociétés de logement de service public et/ou le monde associatif local, ...), le prestataire veille à l’accompagnement administratif des bénéficiaires et à l’orientation vers les services administratifs compétents en ce compris en matière de logement, d’emploi et de formation.

    Il veille également à l’orientation des personnes, selon leurs besoins, vers les services médicaux et psycho-sociaux et ce en collaboration avec l’équipe mobile spécifique de la Fédération des Maisons Médicales. Il veille aussi à l’orientation des enfants et adolescents vers les établissements d’enseignement susceptibles de les accueillir ou encore vers les services associatifs qui peuvent venir en appui aux réfugiés.

    Ce prestataire réalise un travail important pour favoriser l’intégration et le bien-être des résidents, en partenariat avec les acteurs compétents, en particulier les Centres Régionaux d’Intégration, le FOREm, l’équipe mobile de la Fédération des Maisons Médicales, les Maisons Croix-Rouge, et cetera.

    A titre d’exemple, en matière d’insertion socioprofessionnelle des résidents, PROFIRST développe des synergies avec le FOREm (ex : organisation de séances collectives d’inscription et d’information sur le marché du travail, en présence d’interprètes, Jobday), a des contacts avec les MIRE (missions régionales pour l’emploi), mais aussi des agences d’intérim pour soumettre les profils de personnes en recherche d’emploi et créer des rendez-vous. Il encourage aussi fortement le parcours d’intégration et les cours de français (des cours étant organisés dans certains centres et, si ce n’est pas possible, en virtuel). Il accompagne des résidents pour la rédaction de leur CV ou pour les démarches de relogement. Il facilite le changement d’hébergement conventionné pour les résidents afin de faciliter leur insertion socioprofessionnelle. Il met à disposition, pour chaque hébergement, un fascicule sur mesure sur les cours de français, l’emploi et le logement, comprenant des contacts locaux et des informations clés dan

    Aussi longtemps que les hébergements conventionnés sont déployés et que les bénéficiaires de la protection temporaire qui y résident en ressentent le besoin, ces derniers peuvent rester au sein de l’hébergement. Celles et ceux qui souhaitent en sortir par souci d’autonomisation sont, comme l’illustrent les initiatives mises en place que je viens d’évoquer, accompagnés au mieux pour cette transition d’un hébergement conventionné vers le marché du logement classique. Une fois sorti d’un hébergement conventionné, ce sont les opérateurs traditionnels en matière d’intégration et les intervenants sociaux qui peuvent continuer à proposer l’accompagnement de la personne.