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Le pompage dans les nappes phréatiques par des entreprises

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 610 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 12/06/2023
    • de KELLETER Anne
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Selon leur type d'activité, plusieurs entreprises ont des autorisations de pomper de l'eau dans les nappes phréatiques de notre Région. À Baelen, l'entreprise Cold Water a voulu installer un élevage de saumons qui aurait pompé jusqu'à 100 mètres cubes par heure dans la nappe concernée, soit une consommation équivalente à celle de 19.200 ménages belges.

    Vu les périodes de sécheresse auxquelles la Wallonie fait face et qui ne vont faire qu'augmenter dans les années à venir, quelles sont les lignes rouges de Madame la Ministre en ce qui concerne le pompage des nappes phréatiques ? Quel type d'installation devra être privilégié ?

    Considérant le dérèglement climatique qui nous touche désormais ici et maintenant, ne serait-il pas judicieux de mettre en place un moratoire sur les nouvelles installations de pompage dans les nappes phréatiques pour des installations à partir d'une certaine taille, afin d'éviter l'épuisement de nos ressources en eau souterraines et de protéger les prises d'eau qui sont déjà en place ?

    Considérant la difficulté de réinjecter de l'eau dans les nappes et les risques sanitaires que cette technique représente, est-ce que cette réinjection, qui est évoquée dans le Plan sécheresse, reste une piste pour les installations telles que l'élevage de saumon qui a été refusé à Baelen ?

    Je pense ici en particulier aux agriculteurs qui sont souvent les premières victimes d'un abaissement de la nappe, car leurs prairies et leurs champs sèchent plus rapidement et l'alimentation en eau du bétail peut être mise en péril si un puits s'assèche.
  • Réponse du 07/09/2023
    • de TELLIER Céline
    En Wallonie, un certain nombre d’entreprises prélèvent de l’eau souterraine en quantité plus ou moins importante pour les besoins de leurs activités.

    Le projet de Cold Water à Baelen en est un exemple.

    Chaque nouveau forage pour prise d’eau souterraine nécessite préalablement un permis d’environnement de classe 2. Lorsque les débits souhaités sont importants, l’hydrogéologue de la Direction des Eaux souterraines émet un avis qui propose de délivrer un permis de durée limitée dans le temps, généralement un ou deux ans, afin de réaliser des essais de pompage qui permettront d’identifier les caractéristiques de la nappe à cet endroit, et l’impact des prélèvements sur l’environnement aux alentours.

    Ces essais permettent ensuite de fixer les débits maximums autorisés en exploitation.

    Les ressources en eau souterraine sont importantes en Wallonie, mais elles ne sont pas réparties de manière uniforme. Certaines nappes plus fortement exploitées méritent ainsi une attention particulière. Toutefois, une seule masse d’eau est déclarée actuellement en mauvais état quantitatif : les calcaires carbonifères du Tournaisis.

    Il n’y a pas d’installation privilégiée mis à part la distribution publique, et chaque dossier de demande de permis est traité individuellement.

    Dans un projet comme celui de Baelen, la réinjection des eaux usées et épurées n’est pas envisageable et les eaux usées d’aquaculture devraient être rejetées au réseau hydrographique pour autant qu’elles n’aient pas d’impact sur les écosystèmes aquatiques.

    Les nappes d’eau souterraine sont généralement assez profondes, et la végétation en surface n’est pas alimentée par ces eaux, mais bien par les eaux pluviales. Les niveaux d’eau peuvent être très fluctuants d’une saison à l’autre, et il arrive en effet que des puits insuffisamment profonds soient secs en période estivale, lors d’épisodes de sécheresse, ceci indépendamment des prélèvements.

    Cette question du pompage des nappes phréatiques par les entreprises est évidemment essentielle pour la préservation de nos ressources en eau, et au cœur du projet de décret relatif à la priorisation des usages de l’eau dont nous aurons l’occasion de débattre très prochainement.