/

L'exploitation de sablières en Wallonie et la suffisance d'approvisionnement

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 613 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/06/2023
    • de ANTOINE André
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En Belgique, la consommation de sable s'élève à 4 millions de m³ dont 1,5 million pour la maintenance des plages et 2,5 millions pour la construction. Malheureusement, le sable, une fois dans le béton ou le bitume, n'est pas récupérable. Ce n'est donc une ressource ni recyclable ni renouvelable !

    Rappelons que dans les années 80, il y avait au bas mot 80 sablières. Aujourd'hui, il n'y en a plus que 5 dont 3 en BW. D'ailleurs, l'extension de la sablière des sociétés "Les Trois Foncières" et "Hoslet" sur Chaumont-Gistoux et Walhain devrait bientôt se confirmer. Les conseils communaux des deux communes ont approuvé trois conventions pour encadrer son exploitation moyennant certaines conditions relatives aux nuisances sonores et au trafic des camions. L'exploitation de Mont-St-Guibert pourra donc s'étendre de 47 hectares, ce qui donnera une pérennité de 25 ans encore d'exploitation.

    A la lumière de cette décision, quelle est désormais l'analyse de Madame la Ministre de la situation de l'exploitation du sable en Wallonie ?
    Disposons-nous de suffisamment de ressources locales pour les 20 prochaines années ?

    Dès lors que le sable est primordial, que compte-t-elle mettre en place afin d'assurer des conditions d'exploitation compatibles avec une gestion optimale des ressources et le respect d'éventuels riverains ?

    Dispose-t-elle d'un inventaire des sites d'exploitation potentielle ?

    Est-elle saisie de nouvelles demandes d'extension de sablière ? Si oui, pour quelles capacités ?

    Enfin, soutient-elle financièrement ou accompagne-t-elle des recherches de nouveaux gisements de sable en Wallonie ?
  • Réponse du 18/07/2023
    • de TELLIER Céline
    Concernant les différents flux de sable, selon une étude menée par la FEDIEX, la Wallonie produit 3 millions de tonnes de sable naturel wallon et 4 millions de tonnes de sable de concassage de roches dures. De plus, la Belgique extrait du plateau continental 2 millions de tonnes de sable pour un usage en construction et la Flandre en produit 7 millions de tonnes. Enfin, la Belgique importe plus de 8 millions de tonnes provenant des Pays-Bas, d’Allemagne et du Royaume-Uni.

    Les 80 sablières qui étaient connues dans les années 1980 étaient surtout des exploitations de taille réduite, desservant un marché local. La plupart de ces zones d’extraction sont aujourd’hui épuisées.

    Aujourd’hui, il reste 9 sablières disposant de permis : 3 en Hainaut, 3 en Brabant wallon et 3 dans le Luxembourg. À souligner que 4 de ces permis ont été octroyés récemment.

    Presque toutes ces grandes sablières assureront l’approvisionnement des marchés locaux pendant 10 à 15 ans.

    Le recyclage du sable libre ne permet que rarement de fabriquer des produits nécessitant des sables de qualité. Les sables présents dans les bétons et les enrobés ne sont pas recyclables : l’utilisation de béton ou d’enrobés recyclés permet toutefois de réduire l’utilisation de sable, en particulier pour les remblais ou en sous-couches.

    Les zones de présence de sables de qualité peuvent être aisément déduites des données de la Carte géologique de Wallonie. Ces données, gérées par le Service géologique de Wallonie, sont à disposition des exploitants. De plus, une étude très complète de la FEDIEX a été éditée en 2011 et renseigne qu’il existe de nombreux travaux sur les gisements de sables wallons, leurs localisations et leurs utilisations, ce qui permet de cibler d’éventuelles prospections.

    La définition de sites d’extraction reste toutefois complexe. En effet, il convient de disposer d’une surface suffisante pour assurer une production homogène, si possible de différentes qualités, à moyen et long termes, sans découverture trop importante. Par ailleurs, d’autres contraintes sont à souligner comme le coût du transport et la densité d’occupation du sol par d’autres activités.

    Le niveau de qualité attendu d’un sable a aussi augmenté depuis les années 1980 : l’approvisionnement auprès de plusieurs petites carrières locales garantirait plus difficilement le respect des normes pour les matériaux et notamment les bétons.

    Mes services ne m’ont pas signalé de nouveaux projets depuis la délivrance des récents permis.