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L'augmentation des revenus dans le secteur agricole en 2006.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 59 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 10/01/2007
    • de KUBLA Serge
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Suivant un article récemment paru dans un quotidien néerlandophone, il apparaîtrait que l'année 2006 a été une année faste pour les revenus agricoles.

    Selon un expert agricole flamand, il semblerait que le revenu moyen des exploitations en 2006 ait connu une augmentation de 17 % par rapport à l'année précédente. Une telle augmentation serait inédite depuis les dix dernières années. Les éleveurs de porcs, de bœufs et le secteur horticole seraient particulièrement satisfaits. A l'inverse, les agriculteurs travaillant dans le secteur de la volaille ou dans celui des vaches allaitantes connaîtraient une diminution de revenus.

    Peut-on dégager des tendances similaires pour les exploitations wallonnes ?

    Monsieur le Ministre dispose-t-il pour l'heure de chiffres précis quant aux revenus agricoles ? Des différences importantes sont-elles à noter entre les sous-secteurs ?

    A-t-on pu noter, en 2006, une diminution du nombre de faillites dans le secteur agricole ou horticole ?
  • Réponse du 31/01/2007
    • de LUTGEN Benoît

    C'est en effet dans un article publié le 13 décembre 2006 qu'un « premier bilan » est présenté pour les principales productions belges.

    Contrairement à ce que votre question peut laisser croire, l'estimation d'une hausse de 17 % des revenus se réfère au secteur des grandes cultures (15 % du total) et non à l'ensemble de l'agriculture. La hausse pour le secteur est due, entre autres, aux prix élevés des céréales et des pommes de terre.

    En raison d'éléments parfois purement conjoncturels, il arrive relativement souvent que des variations de revenus assez importantes apparaissent pour certains secteurs : les secteurs les plus connus pour les variations de revenus sont ceux des pommes de terre et de la viande porcine (cycle des prix). C'est aussi parfois le cas pour d'autres productions de viande, les fruits et les légumes et, depuis la réforme de la Politique agricole en 1992 amplifiée en 2000 et en 2003 par le découplage des aides de la production, les céréales et le sucre. Ainsi, le prix du sucre a connu une très forte hausse ces derniers mois à la suite d'une demande importante en bioéthanol. Mais, depuis quelques semaines, le prix du pétrole est en chute et le prix du sucre suit cette évolution.

    En décembre également, Eurostat a présenté, comme chaque année, une première estimation des évolutions moyennes des revenus agricoles pour chacun des pays. Pour la Belgique, la variation du revenu agricole réel par actif augmente de 2,6 % (« réel » = hors inflation ; par actif = en tenant compte de l'évolution de la main-d'œuvre). Cette estimation a été réalisée par le SPF « Economie » (INS). On est «loin » d'un 17 %.

    Au début du mois de janvier, un autre journal (agricole) a publié un autre bilan « 2006 » de l'agriculture de la Région flamande. Selon cet article, le revenu global 2006 de l'agriculture flamande est en léger recul par rapport à 2005 alors que, calculé par unité de travail, c'est une légère hausse qui apparaît (+ 1,2 %). Les céréales, les pommes de terre, les légumes de pleine terre, les fruits (sauf les fraises), la viande bovine, la viande porcine et les œufs sont des secteurs en hausse alors que les betteraves, les légumes sous verre et la viande de volaille sont en baisse. Les produits non comestibles restent globalement stables. L'estimation de la hausse des coûts de production est de 3%.

    En Région wallonne, la situation des différents secteurs est pratiquement semblable à celle des secteurs flamands correspondants.

    Malgré le recul de la production de céréales et les problèmes importants de qualité pour la partie récoltée au mois d'août, on a enregistré une hausse sensible des prix due à la faible production mondiale. Le revenu global dégagé par la production est en hausse. Cette tendance est observée pour les pommes de terre, pour lesquelles on observe un recul de la production ( rendements), de nombreux problèmes de stockage mais une hausse importante des prix du marché, tempérée toutefois par une grosse partie de la production qui est commercialisée sous contrats « stables ».
    On observe une certaine stabilité de la production de viande bovine avec une hausse appréciable des prix.

    On observe par contre un recul de la production de betteraves sucrières avec la mise en pratique de la réforme. La production et les prix de la viande de volaille sont en baisse.

    De manière générale, les coûts de production sont en hausse comme, par exemple, le coût du gasoil qui a connu une hausse de 15% en 2006.

    En ce qui concerne l'évolution globale de l'ensemble des secteurs, sans avoir actuellement de chiffres précis, on pourrait peut-être s'attendre à une hausse légère du revenu. Beaucoup d'éléments sont positifs et quelques uns négatifs. Il reste des inconnues importantes, entre autres, les fins de campagnes, la récolte « finale » des céréales et des betteraves, les dégâts dans le stockage des pommes de terre, l'impact des coûts de production, etc., qui peuvent encore influencer l'estimation finale.

    Après les « bonnes » années 2003 et 2004 (par rapport aux précédentes), on a assisté à une certaine amélioration en ce qui concerne les engagements des agriculteurs, avec nettement moins de dénonciations de contrats de prêts de la part des banques. Cette tendance s'est poursuivie en 2006.