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Les chiffres de la lutte contre la pauvreté

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 205 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 13/06/2023
    • de DESQUESNES François
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    En réponse à mon interpellation du 17 avril dernier sur « la première annonce d'un objectif chiffré de réduction de la pauvreté », Monsieur le Ministre-Président m'avait répondu ceci :
    « Nous travaillons à la finalisation du rapport d'activités 2022 de ce plan, qui sera communiqué au Parlement dès que nous l'aurons. Le but est de faire le point sur l'état d'avancement des projets. Le rapport reprendra également les indicateurs les plus récents en matière de pauvreté. Ceux-ci sont élaborés par l'IWEPS et constituent un début de réponse pour évaluer les impacts de nos politiques publiques. »

    Où en est-il dans la finalisation de ce premier rapport d'évaluation du plan adopté en novembre 2021 ?

    Les objectifs chiffrés des indicateurs prévus par le Plan wallon de sortie de la pauvreté en novembre 2021 sont-ils enfin fixés ?

    Dans son discours sur l'état de la Wallonie de ce 31 mai, il a indiqué ceci : « En 2018, avant la formation du Gouvernement, le risque de pauvreté était d'environ 22 %. Fin 2022, il a reculé de plus de 4 % pour atteindre 17,8 %. Bien entendu, c'est encore trop. D'ici à 2030, l'objectif est de réduire de moitié, par rapport à 2015, le nombre de Wallonnes et Wallons exposés à un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. »

    Sur le site de l'IWEPS, on peut également lire ceci : « Le taux de risque de pauvreté est relativement stable en Wallonie : les variations annuelles sont inférieures aux intervalles de confiance et aucune tendance structurelle ne se dégage. Il faut noter que la forte baisse en 2019 peut s'expliquer par une importante réforme de l'enquête (révision de la pondération, recours à des données administratives pour mesurer certains revenus et modification du questionnaire). »

    Le 5 avril dernier, en conférence de presse, il a évoqué un autre paramètre comme macro-objectif du PRW : « La part des Wallons exposés à un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale aura diminué de moitié par rapport à 2015 (26,5 % à 13,25 %) ». Selon l'IWEPS (données au 01/06/2023), « En Wallonie, un habitant sur quatre (25,8 %) vit dans un ménage en situation de risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. »

    Quel est le paramètre précis du macro-objectif du Gouvernement wallon en matière de réduction de la pauvreté ? Taux de pauvreté ou risque de pauvreté ou d'exclusion sociale ? Ou un autre paramètre ?

    Peut-il m'expliquer ce qui motive le choix du Gouvernement quant à ce critère précis ?

    Enfin, par rapport à ce paramètre choisi par le Gouvernement, peut-il m'indiquer quelles sont les données pour les 5 dernières années connues et quelle en est la source ?

    Y a-t-il eu un changement méthodologique ?
  • Réponse du 25/07/2023
    • de DI RUPO Elio
    Je confirme avoir présenté le rapport annuel 2022 du Plan de sortie de la pauvreté au Gouvernement.

    Celui-ci a été transmis au Parlement en date du 13 juin.

    Comme l’honorable membre aura pu le constater, le rapport présente un tableau de bord d’indicateurs élaborés par l’IWEPS.

    Cette diversité d’indicateurs est nécessaire, car la pauvreté est une réalité plurielle qui ne peut se réduire à un chiffre.

    Ce tableau de bord reprend les indicateurs les plus récents en la matière en fonction de la disponibilité des données.

    Concernant sa question sur les objectifs fixés dans le Plan de sortie de la pauvreté, ils sont clairs, il s’agit d’éliminer progressivement la pauvreté en agissant sur l’émancipation de la personne par l’accès :
    • à un emploi correctement rémunéré ;
    • au logement ;
    • et enfin par le rétablissement d’une santé physique et mentale satisfaisante.

    Dans le cadre du Plan de sortie de la pauvreté, il ne s’agit pas de choisir entre l’un ou l’autre indicateur, mais de les combiner pour chercher à mieux appréhender la réalité.

    Les indicateurs qu’il reprend dans sa question constituent donc un début de réponse pour évaluer les impacts des politiques publiques en matière de lutte contre la pauvreté, dans un contexte national et européen, où la Wallonie n’est pas la seule compétente.

    Il faut à cet égard distinguer la portée des indicateurs qui tentent d’embrasser cette question complexe qu’est la pauvreté. Ainsi, le « taux de risque de pauvreté » mesure le pourcentage de la population vivant dans un ménage dont le revenu disponible équivalent est inférieur à 60 % du revenu médian national (seuil de pauvreté). Selon les dernières données de l’enquête européenne, le taux est de 17,8 % en Wallonie (revenus 2021).

    Et en effet, si ce taux a diminué au cours des 5 dernières années, il est à noter que sur les 20 dernières années, le taux de risque de pauvreté est relativement stable en Wallonie.

    En revanche, il ne faut pas confondre ce taux avec le « taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale ». Ce dernier comprend l’ensemble des personnes qui sont en risque de pauvreté, qui sont en situation de privation matérielle et sociale sévère et/ou qui vivent dans un ménage à très faible niveau d’intensité de travail. Il s’agit donc d’un indicateur composite regroupant l’ensemble de la population touchée par au moins l’une de ces trois dimensions de la pauvreté. Les dernières données disponibles sur le site de l’IWEPS indiquent un taux de 25,8 %. À noter que ce taux est issu de l’enquête européenne sur les revenus et les conditions de vie (SILC).

    C’est cet indicateur composite qui a été choisi par le Gouvernement, en parfaite intelligence avec les interlocuteurs sociaux et environnementaux, comme macro-objectif du PRW. Il englobe en effet plus de dimensions de la pauvreté que le « taux de pauvreté ».