/

La place de l'hydrogène en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1195 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 13/06/2023
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    L'hydrogène vert est un élément essentiel de la transition énergétique et climatique. Il doit permettre à terme la décarbonation de secteurs dont on pensait qu'ils étaient impossibles à décarboner. L'hydrogène va prendre une place dominante dans le mix énergétique à l'avenir. Mais il reste des obstacles à surmonter, notamment technologiques. La volonté politique de développer un marché de l'hydrogène en Wallonie est reflétée dans la Déclaration de politique régionale pour la Wallonie 2019-2024, qui affirme que « le Gouvernement prendra des initiatives pour poser les bases de l'économie de l'hydrogène ».

    Le Plan de relance de la Wallonie définit les contours de la politique régionale wallonne visant à déployer une filière wallonne hydrogène ». Avec un budget de presque 120 millions d'euros pour la période 2020-2024, le déploiement d'une filière wallonne d'hydrogène vert devrait se réaliser.

    L'enjeu est aujourd'hui de définir, d'un point de vue juridique, technique et économique, une stratégie et un cadre réglementaire qui permettront de dynamiser le potentiel de production, d'importation et de gestion de l'hydrogène en Wallonie.

    Monsieur le Ministre peut-il me faire la synthèse des actions qui sont en cours ?

    À quoi sera consacrée l'enveloppe prévue dans le Plan de relance de la Wallonie ?

    Va-t-il mandater les clusters, réseaux de distribution de gaz, intercommunales de développement territorial, etc. afin de développer un programme de soutien des filières intégrées d'hydrogène propre ?
  • Réponse du 04/08/2023
    • de HENRY Philippe
    L’hydrogène « vert » représente effectivement un élément essentiel de la transition énergétique. Et pour surmonter les obstacles liés à son intégration dans le mix énergétique, le Gouvernement wallon a besoin d’un cadre d’action cohérent. Le Plan stratégique wallon pour l’hydrogène définira ce cadre ; il est actuellement en cours d’élaboration.

    Le 24 mai a eu lieu à Namur une journée de travail avec près d’une cinquantaine de parties prenantes représentatives de la société wallonne. Cette journée, élément majeur de la première phase de l’élaboration du Plan, leur a permis de partager leur opinion sur ce que devrait être la vision de la Wallonie en matière d’hydrogène aux horizons 2030 et 2050 et sur les objectifs stratégiques qui devraient la constituer. Un premier draft de ce rapport sera présenté aux parties prenantes ce 28 juin. La proposition finalisée issue des réflexions de cette journée, en cours de finalisation, sera soumise après l’été 2023 au Gouvernement.

    Lors de la seconde phase du Plan, qui sera confirmée lors de la validation de la vision et des objectifs stratégiques par le Gouvernement, des objectifs opérationnels seront définis. Des actions plus concrètes seront alors envisagées, comme les actions à entreprendre avec les clusters, les réseaux de distribution de gaz et bien d’autres partenaires (dont ceux s’occupant de formation afin de bénéficier aussi des compétences nécessaires au fonctionnement de l’ensemble de la filière). C’est également dans ce plan que seront déterminés les secteurs aptes à bénéficier de l’hydrogène vert, énergétiquement coûteux à fabriquer. Corrélativement, des programmes de soutien adaptés et ciblés seront mis en œuvre.

    L’adoption des objectifs opérationnels du Plan est prévue au printemps 2024.

    L’élaboration du Plan stratégique wallon (qui correspond au projet N°46 du PRW, sur le budget de fonctionnement de l’Administration qui a mandaté la firme DELOITTE en appui) n’est actuellement pas la seule action en cours.

    Synthétiquement, voici les autres projets du PRW à rappeler :
    • Projet PRW N°47 : Ce projet, qui relève de la compétence de mon homologue le Ministre Borsus, vise à soutenir le déploiement d'une filière wallonne hydrogène et concerne plus particulièrement la recherche, la production renouvelable et les applications sectorielles. Il a consisté en un appel à projets (IPCEI et R&I) qui :
    1. couvrent l'ensemble de la chaîne de production d'hydrogène vert ;
    2. permettront le développement de multiples applications de l'hydrogène ;
    3. permettront l’adaptation de dispositifs (moteurs, réservoirs à hydrogène, piles à combustibles, entre autres) pour permettre son utilisation et sa valorisation.
    Dans ce cadre, deux IPCEI ont été sélectionnés par le Gouvernement et sont en cours :
    • Colombus, qui vise à utiliser le CO2 émis lors de la production de chaux dans un processus de biométhanisation d’un nouveau type pour obtenir un carburant de synthèse ;
    • John Cockerill, qui vise à produire en UE des électrolyseurs de très grande taille (100 MW ou plus) ;
    • Projet PRW N°48 : Ce projet vise à soutenir l’intégration sectorielle d’hydrogène renouvelable dans les secteurs du transport ou de l’industrie au sein d’une chaîne énergétique liant la production, éventuellement le transport local et l’utilisation ciblée. Ce projet a pris la forme d’un appel à projets de démonstration ciblés lancé en 2021, comportant à la fois production et consommation d’hydrogène vert, réunissant des consortiums sectoriels qui travailleront ensemble pour assurer un optimum économique et quantifier l'impact carbone des projets. Dans ce cadre, 4 projets sont gérés par le SPW Territoire, Logement, Patrimoine, Énergie. Les 3 projets WalHyCo, H2C Mouscron et W2T utiliseront l’hydrogène vert produit au sein de leur projet pour alimenter des véhicules lourds (semi-remorques, camions poubelles). Le projet ZELLIE utilisera l’hydrogène qu’il produit dans des barges fluviales rétrofitées avec des moteurs à hydrogène ;
    • Parallèlement au PRW, le SPW Mobilité et Infrastructure poursuit une étude sur les carburants alternatifs dans le domaine fluvial. L’hydrogène y figure en bonne place. Cette étude, en cours de finalisation, d’une durée de 24 mois, devrait notamment déboucher en 2024 sur l’installation d’une station de production et d’approvisionnement en hydrogène le long de la voie d’eau, mais accessible également au trafic routier lourd.