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La prévention contre l’excision

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 492 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 13/06/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    À l'approche des vacances (et des retours au pays), le Groupe pour l'Abolition des mutilations sexuelles (GAMS) a lancé une campagne de prévention contre l'excision (l'ablation partielle ou intégrale du clitoris et des petites lèvres). 12 000 filles vivant en Belgique sont à risque d'excision, « si aucun travail de prévention n'est mené » selon l'ASBL.

    Si des cas d'excision sont toujours possibles en Europe, « le risque le plus important concerne les retours au pays pendant les vacances"  note le GAMS.

    Selon l'Unicef, au moins 200 millions de filles et femmes vivant actuellement dans 30 pays d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie ont subi une forme de mutilation génitale.
    En tant que pays d'accueil de femmes et de filles qui fuient la guerre, la Belgique est elle aussi concernée par les violences liées au genre. Les appels au GAMS pour des situations à risque sont d'ailleurs en hausse.

    Malheureusement, le sujet reste encore tabou.

    Que fait Madame la Ministre concernant la prévention sur l'excision ?

    Comment la Wallonie est-elle associée à des actions sur le terrain à ce sujet ?

    A-t-elle été contactée par le GAMS ?
    Le cas échéant, qu'est-il ressorti de leurs échanges ?
    Dans le cas contraire, prévoit-elle de le faire ?
  • Réponse du 10/07/2023
    • de MORREALE Christie
    La prévalence des mutilations génitales féminines (MGF), à savoir le nombre de femmes excisées et des filles et femmes à risque de l’être, est malheureusement en hausse constante. Ainsi, en 2016, on estimait que 25 917 filles et femmes excisées (dont 8 342 à risque) vivaient sur le territoire belge, alors qu’elles étaient 35 459 (dont 12 064 à risque) en 2020.

    Ce phénomène peut s’expliquer par l’augmentation de l’accueil, entre 2016 et 2020, de femmes originaires de pays où se pratiquent les MGF et par les naissances de petites filles au sein des communautés concernées.

    Cette pratique est inacceptable et constitue une violence de genre qu’il y a lieu de combattre sans relâche dès lors qu’elle a des conséquences très lourdes et irréversibles sur la santé physique et mentale des filles et des femmes qui la subissent.

    Ainsi, dès le début de la législature, j’ai octroyé deux agréments à durée indéterminée au GAMS en tant que service d’accompagnement des violences entre partenaires et violences fondées sur le genre pour ses antennes de Liège et de Namur. Le financement du GAMS en Wallonie a donc été pérennisé et considérablement augmenté, ce qui a permis de renforcer les équipes, puisqu’il est passé de 40 000 euros en 2019 à un peu plus de 200 000 euros en 2022, auxquels il faut ajouter les subventions dans le cadre des accords du non marchand. Les missions de ces services agréés comprennent l’accompagnement psychosocial et juridique des femmes victimes de MGF et de leurs filles, la formation des professionnels sur ces thématiques et des actions de sensibilisation visant d’une part les communautés concernées et d’autre part le grand public.

    Par ailleurs, la Wallonie s’est dotée, pour la première fois, d’une programmation en promotion de la santé et prévention permettant de fixer un réel fil conducteur pour les acteurs agissant dans le domaine. Parmi ses axes prioritaires se retrouve la prévention des maladies infectieuses intégrant l’importance de l’EVRAS. De plus, l’axe 5 de la programmation se concentre sur la prévention des traumatismes et la promotion de la sécurité comprenant les mutilations génitales féminines. Par conséquent, cette problématique est pleinement dans les priorités de santé de la Région.

    Depuis le début de la législature, nous soutenons financièrement les actions du GAMS. En outre, les décisions relatives aux demandes d’agréments en promotion de la santé ont bien été prises en mars 2023. Le GAMS est agréé en tant qu’opérateur en promotion de la santé, et ce, pour une durée de 5 ans dans le cadre de l’axe 5 de la programmation. Cet agrément lui a permis d’augmenter sa subvention passant de 47 500 euros à 72 500 euros.

    Les opérateurs, dont le GAMS, étaient invités à rendre leurs programmes d’actions coordonnées pour la mi-juin, comprenant les actions concrètes qu’ils comptent mener sur le terrain pour atteindre les objectifs choisis. Il s’agit maintenant d’entreprendre l’analyse de ces différents programmes. L’opérationnalisation du dispositif poursuit donc son cours. Par ailleurs, ce sera au Comité de pilotage du plan de suivre les actions menées et d’analyser le travail réalisé.

    Ajoutons que la sensibilisation à la problématique des MGF est incluse dans le « Guide pour l’EVRAS : Balises et apprentissages ». Les professionnels s’appuient sur cet outil pour élaborer et mettre en œuvre les animations EVRAS qui ont notamment comme objectif de : « prévenir la violence sous toutes ses formes dans tout type de relation affective et sexuelle ».