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Les emplois verts en Région wallonne

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 494 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 13/06/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Sur le papier, la transition climatique a le potentiel de créer un peu plus d'emplois qu'elle n'en détruira.

    Cependant « l'impact positif net sur l'emploi n'est possible que si sont mis en place le bon cadre, une intensification de la coordination ainsi que des mesures et politiques d'accompagnement », souligne une étude réalisée par le cabinet Climact, avec la KULeuven et l'ULiège, qui vise à évaluer la transformation du marché du travail belge face à la transition climatique.

    Pour que la transition crée plus d'emplois qu'elle n'en détruira en Belgique, il faut encadrer et coordonner l'évolution des compétences.

    Au cours de cette décennie, la transition climatique devrait peser sur des secteurs qui représentent près de la moitié de l'emploi en Belgique : 25 % seront directement impactés, 20 % indirectement, évalue l'étude commandée par l'administration fédérale du Climat.

    Ce sont notamment les domaines de l'énergie, de l'agriculture, des transports et de communication qui sont concernés.

    La transition peut être freinée ou encouragée par certaines tendances de fond. Le vieillissement de la population ne va par exemple pas faciliter la mobilité professionnelle et les reconversions. A contrario, la numérisation de l'économie fait disparaître des emplois qui pourraient être absorbés par la demande d'emplois « climatiques ».

    Dans certains cas, des ponts peuvent être créés pour opérer des transitions professionnelles : la science, l'ingénierie, les compétences techniques sont très demandées tant pour les professions « brunes » que les professions « vertes », ce qui facilite la « transférabilité » des emplois.

    Madame la Ministre a-t-elle eu écho de cette étude fédérale ?

    Quels sont son accueil et son opinion quant à celle-ci ?

    Quels sont les efforts entrepris par son administration pour contribuer à la mise en place d'un cadre évolutif et constructif pour le développement des « emplois verts » ?

    Quelles sont les politiques publiques mises en place pour permettre la transition et la réalisation du potentiel des différents secteurs concernés ?

    Qu'en est-il de la reconversion, de la mobilité, et des transitions professionnelles en la matière ?

    Quels sont les défis pour la Région wallonne face aux perspectives d'évolution dans le domaine des « emplois verts » ?
  • Réponse du 13/07/2023 | Annexe [PDF]
    • de MORREALE Christie
    J’ai effectivement pris connaissance de cette étude. Le FOREm a participé à sa présentation au SPF et a contribué aux trois focus groupes sur l’économie circulaire, la rénovation et la logistique.

    La situation en ce qui concerne le nombre de demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers en lien avec la transition énergétique est la suivante :
    • fin avril 2023, 6.458 demandeurs d’emploi étaient positionnés sur des métiers en lien avec la transition énergétique ;
    • top 15 métiers sur lesquels les demandeurs d’emploi se sont positionnés : voir tableau en annexe.

    Ainsi, le FOREm a diffusé, durant le premier trimestre de l’année 2023, 4 364 opportunités d’emploi qui concernent des métiers en lien avec la transition énergétique, sur son site internet (y compris les offres reçues des partenaires et les offres des autres SPE).

    En ce qui concerne le développement des « emplois verts » :

    a) L’activité de formation/orientation déployée au Centre de compétence FOREm Environnement :

    En Wallonie, le Centre de compétence FOREm Environnement est actif dans le secteur de la gestion environnementale, la gestion des déchets et la gestion des énergies, autrement dit l’utilisation rationnelle de l’énergie (URE) et les énergies renouvelables.

    Il est installé sur deux sites, l’un à Mons, l’autre à Froyennes.

    Le Centre forme en moyenne annuelle 500 demandeurs d’emploi, 400 travailleurs et 300 étudiants. Il dispose de plus de 25 formations actives, dont 11 sont des formations qualifiantes/professionnalisantes, le reste de l’offre étant des modules de spécialisation ou transversaux à d’autres formations (ex : thermographie, applicatif drone au domaine de l’environnement, agréments…).

    Parmi les formations en cours, je peux citer : « Technicien de maintenance en HVAC (génie climatique) », « Business analyst en énergie », « Facilitateur en Economie Circulaire », « Conseiller énergie tertiaire » ou encore « Technicien en assainissement des sols ».

    Deux nouvelles formations orientées énergies renouvelables ont vu le jour en cette année 2023 : Technicien polyvalent en énergies renouvelables et Conseiller en énergies renouvelables.

    Un modèle d’orientation « découverte des métiers de l’environnement » a également été organisé au centre de formation de Nivelles en février 2023.

    b) Implication du FOREm dans la transition au travers du domaine d’activités stratégique « Construction » :

    Le FOREm et l’IFAPME, à travers la plateforme Wallonie Compétences d’Avenir et les SCES sont des acteurs fortement impliqués dans les travaux de l’alliance Climat-Emploi Rénovation. Ces travaux portent pour le secteur de la construction sur une stratégie d’orientation, de sensibilisation et de formation à la Rénovation durable. Dans ce cadre, plusieurs travaux sont en cours ou vont être lancés dans les prochains mois dont le déploiement et la généralisation d’une formation sur les

    principaux enjeux environnementaux du secteur de la construction et les réponses que la construction peut apporter pour les demandeurs d’emploi, les travailleurs, mais aussi les élèves qui viennent se former dans les Centres de compétence actifs dans le secteur de la construction (ex. CDC Environnement) ou encore la création des webinaires de sensibilisation/information pour les acteurs du secteur avec une attention pour les bacheliers en construction et les chefs de chantier qui sont des profils clefs pour conduire la transition sur le terrain.

    c) Le dispositif chèque formation :

    L’acquisition par les travailleurs wallons de compétences liées à la transition climatique est aujourd’hui soutenue à travers le dispositif des chèques-formation.

    Depuis plusieurs années, les entreprises bénéficient d’un quota supplémentaire de 200 chèques-formation Eco-climat par an pour suivre des formations en matière d’environnement et d’efficience énergétique. Il existe actuellement en Wallonie, 359 modules de formation éligibles à ces chèques Eco-climat. Dans le cadre de la prochaine réforme des incitants publics à la formation continuée des travailleurs, cette dynamique de soutien des entreprises pour des besoins prioritaires, parmi lesquels les aspects de transition climatique, sera amplifiée. Plusieurs pistes sont actuellement en discussion avec les partenaires sociaux réunis au sein du GPS-W.

    d) La poursuite de ce que j’avais déjà initié en prévision du développement de ce champs d’action :

    - l’intégration des circuits courts et circulaires dans la rénovation du bâti ;
    - le développement de l’offre de formation de la plateforme technologique « Habitat Durable» ;

    Enfin, le FOREm, en partenariat avec l’UMons, et les centres de recherche actifs dans le domaine de la construction et le développement de nouveaux matériaux est porteur du projet Plan de relance (financement PNRR) du Centre Eco-Technologies contemporaine et de la formation continue (Jemappes).

    À l’horizon 2025, ce Centre aura pour mission de répondre aux besoins en main-d’œuvre dans des métiers émergents en lien avec la construction circulaire, la mise en œuvre de nouveaux matériaux d’isolation, le recycling des matériaux (déconstruction, transformation…), l’utilisation des énergies renouvelables, la construction durable, les innovations dans les modes de production des matériaux.

    L’objectif est d’orienter au plus juste des demandeurs d’emploi désireux de s’orienter ou se réorienter vers un métier de l’environnement. Au programme : initiation, témoignages d’anciens stagiaires, visite d’entreprises … Des modules très en phase avec l’Accompagnement adapté.