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La formation au métier de puéricultrice

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 497 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 13/06/2023
    • de SAHLI Mourad
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Depuis de nombreux mois, la presse et les échos de terrain nous montrent à quel point il est difficile de répondre aux demandes des parents de jeunes enfants en termes de place en crèche.

    En première ligne durant la crise sanitaire, ce secteur a payé un lourd tribut et peine notamment à recruter du personnel compétent et qualifié. Or, nous connaissons le rôle essentiel de ces acteurs pour d'une part, assurer le développement social et cognitif des enfants et d'autre part, permettre aux parents qui le désirent de reprendre le chemin du travail. Ce sont en grande majorité les mères qui, en attente de place pour leur enfant, mettent leur carrière professionnelle entre parenthèses, et ce alors que ce n'est pas leur volonté.

    Bien que nous ne parlions pas encore de pénurie, comme c'est le cas en région bruxelloise par exemple, les établissements scolaires tirent la sonnette d'alarme. Ils constatent un déficit en termes d'inscriptions dans cette filière pourtant indispensable au bon fonctionnement de la société et à l'épanouissement de nos enfants.

    Pour répondre à la demande, la Wallonie, au travers de son Plan Équilibre, s'est engagée à créer, d'ici 2026, 3 143 places supplémentaires en crèche. Or, pour atteindre cet objectif dans trois ans, la formation de personnel qualifié est indispensable et doit être pensée collectivement dès aujourd'hui.

    Ainsi, des concertations à ce sujet ont-elles eu lieu récemment avec les collègues de Madame la Ministre des entités fédérées ?

    Des mesures et actions de sensibilisation à ce secteur sont-elles prévues ?
    Si oui, pourrait-elle nous les expliquer ?
  • Réponse du 12/07/2023
    • de MORREALE Christie
    Le secteur de la petite enfance représente plus de 10 000 postes de travail en Wallonie, en grande majorité (95 %) occupés par des femmes. Sur base des dernières données ONSS connues, ce volume d’emploi salarié reste stable au cours des 5 dernières années (+1,8 % entre 2015 et 2020). Il est cependant difficile de circonscrire précisément le volume d’emploi de ce secteur organisé tant au sein des services publics (et donc en partie déclaré dans le secteur d’activité des pouvoirs locaux) que des services privés dits non marchands.

    Bien qu’exigeant l’obtention de diplômes/formations spécifiques, les métiers du secteur ne font l’objet d’aucun agrément ou visa spécifique pour pouvoir être exercés (tels que ceux délivrés dans le secteur de la santé ou de l’aide sociale).

    Les offres d’emploi connues du FOREm en Wallonie dans le secteur de la petite enfance sont de l’ordre de quelques centaines d’opportunités d’emploi par an. Ainsi, entre janvier et septembre 2022, le FOREm a eu connaissance de quelque 850 opportunités d’emploi émanant du secteur des services à l’enfance.

    Le métier le plus recherché reste le métier d’accueillant.e d’enfants.

    Une spécificité du secteur est de proposer principalement des postes à temps partiel et des contrats à durée déterminée ou de remplacement. Mais d’autres secteurs recherchent également ce profil : les services publics locaux, l’aide sociale, les hôpitaux, l’enseignement. Pour chacun de ces secteurs, le FOREm a connaissance de quelques dizaines d’opportunités d’emploi par an.

    Via le FOREm et ses partenaires, les professionnels de l’accueil des enfants sont recherchés sur l’ensemble du territoire wallon, avec cependant une demande plus importante dans les bassins de Namur et du Brabant wallon.

    Le métier d’accueillante d’enfants n’était pas pointé par le FOREm comme une fonction critique, ni comme étant en pénurie dans la liste 2022 des fonctions critiques. Si la liste 2023 n’est pas encore établie, la tension semblerait toutefois s’être accrue en 2023, pour le métier d’auxiliaire de l’enfance (nouvelle nomenclature métier adoptée par le FOREm à partir d’octobre 2023 comprenant un ensemble de fonctions telle que accueillant d’enfants à domicile, accueillant d’enfants en milieux collectifs, assistant maternel)) sans pour autant apparaître en pénurie au regard de la situation du volume de la réserve de main-d’œuvre inscrite dans le métier.

    En effet, le volume actuel de la réserve en personnel apparaît plus que suffisant : en 2022, plus de 3 000 personnes sont positionnées sur le métier d’accueillante d’enfants en Wallonie (moyenne mensuelle).

    Près de 60 % d’entre elles disposent d’un diplôme leur permettant d’exercer le métier. Début juin 2023, encore 3 000 personnes sont positionnées sur le métier d’auxiliaire de l’enfance dont au moins 40 % disposent d’un diplôme dans le domaine de l’action sociale (Depuis septembre 2022, le FOREm a mis en œuvre de nouveaux outils digitaux pour l’enregistrement de la réserve de main-d’œuvre. À l’heure d’écrire ces lignes, tous les dossiers ne sont pas complets en matière de diplôme et les informations disponibles ne permettent pas une analyse fine de la réserve de main-d’œuvre.).

    Au regard de l’évolution de ce secteur (la professionnalisation, les niveaux de qualification), du Plan « Équilibre 2021 – 2026 » (ouverture et subventionnement de 3.143 nouvelles places de crèches en Wallonie pour faire face au manque prégnant de places d’accueil) et des difficultés de recrutement énoncée par une partie des employeurs du secteur tant auprès du FOREm que de l’ONE, plusieurs échanges ont été initiés entre ces deux organismes.

    Au travers de ces échanges, un réel besoin d’initier une réflexion commune, portant sur l’ensemble du secteur et regroupant l’ensemble des parties prenantes qui y sont actives dans le champ de l’emploi (ONE + fédérations d’employeurs représentatives du secteur + FOREm), est constaté.

    À cette fin, une première réunion regroupant l’ensemble des représentants du secteur s’est déroulée courant avril 2023. Celle-ci a permis de clarifier les attendus et de valider la création d’un groupe de travail « Comité WCA « Petite Enfance » » visant à coordonner la coopération entre notre administration et le secteur.

    Ce Comité se donne pour objectif d’effectuer un travail tant stratégique qu’opérationnel permettant de couvrir les problématiques évoquées par le secteur.

    Il a donc été décidé d’élaborer un plan d’action commun sur base des souhaits émis par les acteurs du secteur. Il est attendu des partenaires qu’ils réfléchissent individuellement aux thématiques et/ou actions stratégiques importantes à initier afin de les partager lors d’une prochaine rencontre (date à confirmer) qui aura pour objectif de définir un plan d’action stratégique.

    Dans ce plan d’action, il sera nécessaire de prendre en compte les enjeux généraux auxquels doit faire face le secteur (dont les deux dernières cités concernent des domaines du ressort des missions du FOREm) :
    - l’offre d’accueil des 0-3 ans qui est insuffisante pour répondre à la demande des familles et aux objectifs européens de taux de couverture ;
    - le financement des activités du secteur ;
    - la qualité de l’accueil ;
    - les conditions de travail (surcharge de travail, emplois CDD, gestion des remplacements) ;
    - la formation du personnel ;
    - les difficultés de recrutement énoncées par certains employeurs.

    Il devra également être tenu compte d’un enjeu pour le FOREm :
    - le maintien d’un niveau de qualification adéquat pour les personnes diplômées et déjà inscrites dans la réserve de main-d’œuvre ;
    - l’insertion de celles-ci dans l’emploi.

    En résumé, ce Comité/groupe de travail a pour objectif de travailler les problématiques connues dans ce secteur sous un angle systémique.