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La hausse des faillites dans l'HORECA

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 802 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 14/06/2023
    • de DI MATTIA Michel
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le secteur de l'HORECA a été durement touché ces derniers mois et enregistre une importante augmentation du nombre de faillites. Les restaurateurs font face à de nombreux défis tels que l'augmentation des prix ou les dettes contractées pendant la crise de la Covid-19 à l'heure où les aides gouvernementales ont été levées.

    On a d'ailleurs récemment découvert le record de faillites enregistrées dans l'HORECA via Statbel, a contrario des autres secteurs. Quelles mesures mettre en place pour freiner cette baisse du secteur ?

    Tout en soulignant la capacité d'adaptation du secteur, force est de constater que sa dépendance à la météo et le contexte économique difficile impactent inexorablement la fréquentation.

    Compte tenu de l'augmentation des faillites enregistrées dans le secteur de l'HORECA et des difficultés financières rencontrées par les restaurateurs, quelles mesures concrètes le Gouvernement compte-t-il prendre pour soutenir le secteur et éviter une crise plus profonde dans le contexte de relance économique ?

    Des actions sont-elles mises en place pour renforcer la formation et le développement des compétences des travailleurs de l'HORECA, notamment afin de les aider à s'adapter à la mutation du secteur ?
  • Réponse du 06/07/2023
    • de BORSUS Willy
    Tout comme l’honorable membre, je constate que, depuis un an, le nombre de faillites baisse dans tous les secteurs d’activités sauf dans celui de l’HORECA. Cependant, il y a lieu de mettre ces chiffres en perspective. En effet, tout d’abord, le moratoire des faillites décidé par les pouvoirs publics pour limiter les arrêts d’activité dans les secteurs contraints de rester fermés dans le cadre de la crise liée au Covid-19 a, de facto, limité les arrêts d’activité dans le secteur. Rappelons que le secteur de l’HORECA a été l’un des secteurs plus durement touchés par les mesures prises pour limiter la propagation de la pandémie, au cours des années 2020 et 2021.

    Selon les chiffres de l’Atlas du créateur 2023 (Graydon- UNIZO -UCM), l’année dernière, le secteur de l’HORECA enregistrait un taux de survie à 5 ans supérieur à 85,0 %. Alors que le taux de survie global à cinq ans est situé à 60,9 % (en Belgique). La croissance nette du secteur de l’HORECA au niveau belge est de -0,76 % toujours selon l’Atlas du créateur 2023. Elle est de 1,49 % pour la Wallonie.

    Par ailleurs, on constate tout de même une progression lente, mais constante du nombre d’établissements HORECA en Wallonie ces dix dernières années (+4.6 %). J’ajoute également que ce niveau élevé de faillites est relativement bas si l’on compare au niveau antérieur à la pandémie.

    L’activité du secteur HORECA reste fortement dépendante de la saisonnalité et de la santé économique de sa région. De plus, comme d’autres secteurs, voire plus encore, les établissements font face à de lourdes augmentations des charges, lesquelles se répercutent sur le consommateur entrainant ainsi une diminution de la fréquentation des établissements. N’oublions pas non plus les difficultés pour les patrons d’attirer du personnel dans ce secteur relativement exigeant. Cependant, le milieu de l’HORECA se caractérise par sa capacité d’adaptation face à ces défis, face aux nouvelles exigences du client et aux nouvelles tendances qui se dégagent.

    Par conséquent, accompagner le développement de l’HORECA, et plus généralement le commerce de proximité, fait partie des priorités de mon engagement. Ainsi, dans le cadre de mes compétences, j’ai pris, poursuivi et renforcé une série de mesures pour soutenir nos restaurateurs.

    Tout d’abord, concernant l’anticipation des faillites, je rappelle le rôle crucial de Wallonie Entreprendre et des Chambres de commerce aux côtés de ces petits indépendants au travers du dispositif Ré-Action, qui offre un accompagnement personnalisé dans l’analyse de leurs difficultés, la recherche de solutions et la possibilité d’une intervention financière.

    Aussi, en tant que Ministre de l’Économie, pour faire face à la crise de l’énergie, j’ai mobilisé une enveloppe de 175 millions afin d’offrir une aide à toutes entreprises et à tout indépendants, dont l’HORECA, impactés par la hausse des prix énergétiques. Ces derniers avaient jusqu’au 31 mai pour introduire une demande.

    En tant que Ministre de l’Agriculture, je souligne également le succès du label « Tables de terroir » de l’APAQ-W, qui favorise la présence de produits locaux à la carte ainsi qu’une juste rétribution aux producteurs qui les fournissent, avec 600 producteurs inscrits et plus d’une soixantaine de tables.

    Enfin, pour tenter de rendre les métiers de la restauration attractifs, le Centre de compétences Epicuris propose, avec ses équipements mobiles, des formations de courte durée dans ce secteur qui rayonnent sur l’ensemble de Wallonie, qui ont pour vocation de soutenir une plus grande activation de ma main-d’œuvre.

    Il existe également d’excellents programmes mise en place à l’IFAME pour tenter d’attirer un maximum de jeunes vers ces métiers. Sans oublier que la Wallonie dispose de plusieurs grandes écoles hôtelières qui forment les jeunes aux métiers de bouche.

    Je plaide aussi pour une fiscalité plus raisonnable pour le secteur, notamment en matière de TVA.

    Ces mesures et ces dispositifs doivent permettre de relancer l’activité du secteur HORECA, ou du moins le stabiliser en ces temps difficiles pour nos petits indépendants.