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L'impact du nettoyage des bouteilles en verre consignées

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 627 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 14/06/2023
    • de MATHIEUX Françoise
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Nous lisons régulièrement qu'une bouteille consignée est plus écologique qu'une bouteille en plastique ou qu'une bouteille en verre non consignée.

    Cependant, je constate que de plus en plus de brasseries et producteurs choisissent des bouteilles en verre non consignées. Ces derniers estiment que le nettoyage des bouteilles consignées ne serait pas optimal et que, finalement, sur le total de bouteilles consignées, seul un pourcentage très réduit (la moindre bouteille égratignée ou griffée étant jetée) serait nettoyé et remis dans la boucle.

    Selon Le Scan de la RTBF du 22 février 2022, la fabrication des bouteilles en verre consomme 1l d'eau en plus que pour la fabrication d'une bouteille en plastique. Les bouteilles étant également plus lourdes, le transport consomme plus. Enfin et toujours selon Le Scan, le nettoyage de ces bouteilles est très consommateur d'eau.

    À l'inverse, les bouteilles en plastique sont souvent fabriquées en plastique recyclé.

    La professeure Léonard, spécialisée en analyse de cycles de vie, constate que les bouteilles en plastique seraient, pour le moment, meilleures d'un point de vue des changements climatiques qu'une bouteille en verre, même réutilisée.

    Dès lors et au vu d'une analyse macro du cycle de vie des bouteilles, les bouteilles en verre ne sont pas forcément meilleures pour l'environnement contrairement au sentiment général des consommateurs.

    Que fait Madame la Ministre pour améliorer l'impact environnemental des bouteilles en verre consignées ?

    Les bouteilles en verre doivent être réutilisées de nombreuses fois afin d'avoir un impact moins important sur l'environnement (rapport impact carbone/nombre d'utilisation), mais il ressort que ces bouteilles consignées ne sont utilisées qu'une ou deux fois. Comment améliorer la réutilisation de ces bouteilles consignées ? Une réflexion est-elle en cours sur le sujet au sein de son Administration ?
  • Réponse du 30/08/2023
    • de TELLIER Céline
    Les résultats de plusieurs recherches scientifiques sur le sujet et d’analyses de cycle de vie démontrent que les impacts environnementaux globaux (et pas uniquement ceux liés aux émissions de CO2) de l’utilisation de bouteilles réutilisables en verre sont moindres que ceux de l’utilisation de bouteille à usage unique en verre, en aluminium ou en plastique PET, compte tenu également des distances de transport qui sont assez réduites en Belgique.

    Le fait de ne pas recourir à l’extraction de matières premières supplémentaires non renouvelables (pétrole, sable…) pour produire de nouvelles bouteilles est un élément qui joue pour beaucoup dans les résultats des analyses de cycle de vie. Ces analyses démontrent aussi que les impacts peuvent être encore moindres si la fréquence de réutilisation des bouteilles est élevée, jusqu’à 50 fois en théorie (par rapport à 25 fois pour les bouteilles en PET recyclables p. ex.).

    C’est la raison pour laquelle il faut continuer à soutenir les projets de recherche et développement qui visent (i) à adapter et améliorer les propriétés et caractéristiques du verre pour le rendre plus solide et plus léger à la fois (ii) à développer davantage la logistique inverse pour réduire les impacts du transport, ou encore (iii) à favoriser l’utilisation d’eau pour le lavage en circuit fermé. Les initiatives prises et les projets pilotes menés en Suisse à ce sujet, dans le cadre du projet Au REverre (que j’invite à consulter en ligne : https://aureverre.ch/) pourraient servir d’inspiration et de lignes directrices structurantes.

    À côté de ces initiatives pour réutiliser davantage les bouteilles en verre consignées et avant de les développer plus en avant, l’absolue priorité doit toujours rester celle de la prévention et de la réduction de l’utilisation des emballages. C’est pourquoi il me semble essentiel de continuer à promouvoir la consommation de l’eau du robinet, qui est d’excellente qualité en Wallonie, et de sensibiliser le citoyen wallon à sa consommation.

    Selon les résultats du baromètre de la prévention des déchets 2022, le citoyen wallon boit davantage d’eau du robinet et cette évolution est surtout marquée chez les 18-44 ans. Il faut donc poursuivre dans cette direction.

    Par ailleurs, le secteur de l’HORECA pourrait également proposer de l’eau de distribution à ses clients, afin de répondre aussi à une demande grandissante de leur part.

    Ainsi, le « Guide de bonnes pratiques vers le zéro déchet pour les commerces et l’HORECA », réalisé conjointement avec le secteur et publié récemment sur le portail internet « moinsdedéchets.wallonie.be », présente quelques exemples de bonnes pratiques à mettre en place pour la consommation des boissons. Ces pratiques peuvent facilement être répliquées au niveau des particuliers, comme la fabrication d’eaux aromatisées maison par exemple.