/

Le projet « Adaptation du VEgétal au Climat de demain » (AVEC)

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 628 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 15/06/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En France, le projet AVEC (2023-2024), pour « Adaptation du VEgétal au Climat de demain », porte sur les caractéristiques du végétal impliquées dans les mécanismes biologiques et physiologiques d'adaptation et de résistance, en relation aux projections climatiques. Le milieu urbain est ici particulièrement visé, car on y connaît le phénomène d'îlots de chaleur. C'est le fruit d'une collaboration entre acteurs privés et publics.

    En termes d'objectifs, outre élaborer des indicateurs, il s'agit d'exploiter différentes sources de données scientifiques et ainsi proposer des méthodes d'acquisition de données pour pallier les manques. Le projet a aussi pour finalité d'enrichir une base de données en ligne d'aide au choix des végétaux. Elle sera consultable par tous avec les critères descriptifs des essences.

    Le 21 septembre 2022, j'interrogeais Madame la Ministre déjà sur le stress hydrique dont souffrent nos arbres. Elle défendait alors le développement de milieux plus résilients afin de leur offrir un contexte qui leur permettra d'affronter ces amplitudes climatiques ou d'évoluer vers un nouvel équilibre écologique.

    Selon elle, la diversification des plantations est également un axe de la campagne « Yes We Plant ! » avec 65 essences indigènes mises à l'honneur afin de garantir d'une part l'adaptation locale au contexte de plantation et d'autre part une mixité suffisante pour offrir les meilleures garanties de maintien.

    A-t-elle eu écho du projet AVEC mené en France ?

    Quel regard porte-t-elle sur cette initiative public-privé ?

    Peut-on mettre ça en parallèle avec le « Plan Canopée » mené à Liège ? Où en est-on de ce côté ? Quels en sont les premiers enseignements ?

    Y aurait-il un intérêt pour nous de tenir à l'œil les résultats du projet français ?

    Est-ce que cela pourrait mener à une modification de la palette d'essences mise en lumière dans « Yes We Plant ! » ?

    D'ailleurs, sur quelle base avait été opéré le choix de ces essences et par qui ?
  • Réponse du 19/12/2023
    • de TELLIER Céline
    L’adaptation des végétaux au climat de demain est effectivement un questionnement important. En effet, le réchauffement climatique va bouleverser rapidement nos écosystèmes. Comme l’honorable membre l’indique, le milieu urbain est particulièrement touché au vu des ilots de chaleur qui se développent dans les villes.

    Dans le cadre du programme « Yes We Plant », l’objectif est de travailler avec des essences indigènes, sans y ajouter des essences méridionales ou continentales. L’ensemble des essences indigènes sont reprises dans cette liste, excepté quelques essences comme l’érable sycomore ou l’if, qui peuvent être toxiques dans certains cas. En effet, choisir des essences locales permet d’accueillir une faune et une flore associées plus diversifiées. D’ailleurs plusieurs de nos essences indigènes, reprises dans la liste « Yes We Plant » tolèrent des périodes « très sèches » comme par exemple Sorbus aria, Cornus mas, Rosa canina, Rhamnus catharticus, Populus alba, Prunus spinosa, Ligustrum vulgare ou encore Betula pendula. Cette liste d’essences permet de créer de très belles haies pour des candidats planteurs souhaitant végétaliser un versant sud caillouteux ou une ligne de crête par exemple. Ces haies pourront être agrémentées de plants des 28 essences qui tolèrent les périodes « sèches » mais pas « très sèches », ce qui fait un total de 36 essences, soit plus de 50 % des essences subventionnées, qui pourront résister à des périodes de sécheresse. Les essences les plus plastiques sont aussi des essences que les contributeurs plantent le plus comme : Corylus avellana, Cornus sanguinea, Rosa canina, Euonymus europaeus, Malus sylvestris, Prunus spinosa, Salix carprea, Sorbus aucuparia, Viburnum opulus et surtout Crataegus monogyna. Nous n’avons donc pas à avoir de craintes pour la survie des haies malgré les dérèglements climatiques. Notre flore indigène nous permet d’anticiper les effets des dérèglements climatiques, particulièrement dans des milieux non urbanisés.

    L’étude qu’il mentionne est donc intéressante et complémentaire, en visant spécifiquement les milieux urbains, et nous sommes attentifs à ses résultats.

    En effet, nous avons mené de nombreux projets de végétalisation en milieu urbain, comme la création de 17 parcs urbains de l’appel à projets « Parcs en milieu urbanisé » ou encore l’appel à projet « Maillage vert et bleu en milieu urbain ». Dans ces milieux, un panel plus important d’essences que nos essences indigènes est utilisé, afin de s’adapter aux contraintes spécifiques des milieux urbanisés.

    Mon administration est par ailleurs affiliée à l’association « Plante & Cité », porteuse du projet AVEC, ce qui lui permet d’être informée des avancements et résultats des diverses études. Il est à noter que, selon nos informations, les partenaires de cette étude sont le Céréma et l’ADEME, qui sont tous deux des organismes publics. À notre connaissance, il ne s’agit donc pas d’un partenariat public-privé.

    En ce qui concerne le Plan Canopée mené à Liège, il est axé sur l’adaptation de la ville aux dérèglements climatiques par la plantation d’arbres. Dans ce cadre, un large panel d’essences est proposé afin de s’adapter aux différentes particularités qui peuvent exister en milieu urbain. Il est entièrement géré par les services de cette ville, et à notre niveau, nous n’en connaissons pas les éventuels premiers enseignements.