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Les mesures de réparation de l’ichtyofaune à la suite de l’importante pollution de l’Escaut survenue en avril 2020

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 633 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/06/2023
    • de DURENNE Véronique
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Début avril, j'interrogeais Madame la Ministre sur les causes de la nouvelle pollution aux hydrocarbures survenue début mars sur l'Escaut à Tournai.

    J'en profitais également pour faire le point avec elle sur les différentes actions mises en place par la Région en vue de restaurer la faune de l'Escaut, à la suite de la pollution importante provoquée en avril 2020 par une entreprise française.

    Dans sa réponse, elle m'indiquait que des mesures de réparation de la faune piscicole étaient envisagées, notamment à travers la création d'habitats susceptibles de favoriser la productivité de cette faune, visant ainsi à recoloniser l'Escaut.

    Peut-elle m'en dire davantage quant à ces mesures de réparation de l'ichtyofaune du fleuve ?

    Quelles sont-elles et en quoi consistent-elles ?

    Ces opérations sont-elles chapeautées par le Service public de Wallonie ou par un organisme extérieur ?

    Ont-elles déjà été mises en place pour partie ?

    Les premiers résultats de ces mesures de réparation sont-ils déjà visibles ?
  • Réponse du 18/07/2023
    • de TELLIER Céline
    Les mesures de réparation doivent permettre non seulement un retour à l’état initial, mais aussi une compensation des pertes survenues. Ainsi, trois types de mesures sont envisagées de manière complémentaire. Les mesures de réparation primaires, visant un retour à l’état initial ; les mesures de réparation complémentaire, si le retour à l’état initial n’est pas possible et les mesures de réparation compensatoire, en vue de compenser les pertes intermédiaires de ressources et de services entre la survenance du dommage et le retour du milieu à son état initial.

    Étant donné les dommages importants et durables sur la faune piscicole de l’Escaut, seules des mesures de restauration structurelles peuvent garantir un retour durable des communautés endommagées.

    Les opérations sont chapeautées par les Départements de la nature et des forêts et de l’Étude du milieu naturel et agricole du SPW ARNE qui se sont adjoint les services d’un bureau d’études, Stream and River Consult. Ce dernier a été chargé de la préétude visant à identifier les mesures de réparation. Celle-ci a permis d’aboutir à la définition de cinq groupes de mesures principales en faveur des poissons :
    • création de zones enherbées et lagunes inondées plusieurs mois par an au printemps pour la reproduction des poissons ;
    • création de frayères pour les poissons dans d'anciens bras, coupures de l'Escaut ;
    • création de refuges pour les poissons aux confluences (augmentation de la diversité hydromorphologique, arasement de seuils, création de caches et d’habitats...) ;
    • création d’un environnement favorable à la reproduction des poissons le long des berges de l’Escaut (lagunes, herbiers, supports artificiels de ponte…) ;
    • amélioration des ressources alimentaires des poissons par la plantation de ripisylve.

    Les sites et les mesures de réparation identifiées permettraient de compenser la totalité des pertes initiale et intermédiaires.

    Compte tenu de la nature des travaux, une étude de faisabilité plus approfondie est indispensable avant la mise en œuvre concrète des travaux. Les démarches sont actuellement en cours pour lancer les marchés d’études. Des concertations devront également être mises en place avec le SPW MI, gestionnaire de la voie d’eau, avec les acteurs locaux, mais également avec les riverains afin de s’assurer de l’acceptation de ces aménagements.

    Un suivi des populations de poissons est toujours assuré sur l’Escaut pour suivre l’évolution de ces populations. Pour l’heure, aucune amélioration visible de l’état de l’ichtyofaune n’a été constatée.