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Les onduleurs hybrides

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 1204 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/06/2023
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    L'état du réseau de distribution électrique et le développement d'unités domestiques de production photovoltaïque provoquent, dans certaines zones et à certaines conditions d'ensoleillement, des surproductions qui ne peuvent plus être absorbées. En effet, ces surproductions sur le réseau provoquent une variation de la fréquence électrique qui, si elle s'écarte trop de la norme de 50 hertz, met l'onduleur en situation de sécurité, c'est-à-dire que la production photovoltaïque est coupée du réseau.

    Non seulement dans ces circonstances le prosumer ne peut plus injecter d'électricité sur le réseau public, mais il ne peut plus bénéficier lui-même de l'électricité qu'il a produite pour sa propre consommation. En effet, l'onduleur des panneaux photovoltaïques ne peut produire de l'électricité que s'il est synchronisé au réseau.

    Toutefois, il existe une solution technique pour éviter ce problème en installant un autre onduleur, dit hybride, entre le réseau et l'habitation. Cet onduleur hybride permet d'isoler le réseau électrique de domestique du réseau public, et, complété par des batteries, d'assurer le couplage en courant alternatif à la bonne fréquence de l'électricité produite par les panneaux en permettant ainsi la synchronisation de l'onduleur des panneaux.

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer si une telle installation est autorisée en Wallonie ?

    Cette solution a-t-elle été étudiée sur le plan économique ?

    Il s'agit d'examiner sous l'angle des coûts la différence entre les investissements de renforcement du réseau électrique et le développement de telles installations chez les prosumers.
    Dans la négative, n'est-il pas urgent de procéder à une telle analyse ?
  • Réponse du 04/08/2023
    • de HENRY Philippe
    La solution que l’honorable membre évoque, à savoir le placement d’un onduleur hybride. Cette solution n’est pas contraire à la législation en vigueur. Toutefois, pour que cette solution puisse fonctionner et éviter des surtensions, il est indispensable de disposer de batteries. Pour autant que les batteries aient une capacité suffisante, tant au niveau de la puissance de recharge (exprimée en kW) qu’en énergie (exprimée en kWh), cette solution peut en effet réduire sensiblement, voire annuler totalement, les décrochages des onduleurs.

    Pour éviter que la batterie soit déjà chargée au moment où des surtensions surviennent, il faudra veiller à avoir soit des batteries de très forte capacité (pour les jours très ensoleillés), soit limiter la charge de la batterie aux moments où la tension de la phase s’approche de la tension « limite ».

    Il n’est pas économiquement justifié de dimensionner la capacité des batteries pour les journées très ensoleillées, puisque celles-ci sont en nombre limité. En revanche, placer des batteries qui se chargent « au bon moment » est judicieux et peut s’avérer rentable. Cette rentabilité est assurée dès lors que l’installation ne bénéficie plus de la compensation.

    En Flandre et à Bruxelles, qui ne bénéficient plus de la compensation, le placement de batteries correctement dimensionnées se rentabilise entre 7 et 10 ans, sans aucune prime. Pour les installations bénéficiant de la compensation, le temps de retour sera un peu plus long, mais les bénéfices existent au niveau du tarif de distribution (augmentation de l’autoconsommation) et sont augmentés si cela permet d’éviter les décrochages.