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Les chiffres de l’emploi et du chômage en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 502 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/06/2023
    • de DESQUESNES François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La dernière publication du FOREm sur le marché de l'emploi et du travail (avril 2023) précise qu'en Wallonie le nombre de demandeurs d'emploi inoccupés s'élève à 213 690 (+ 8,8 % en un an), soit + 17 317 personnes.

    Comme l'indique le FOREm, « le décret du 12 novembre 2021 relatif à l'accompagnement orienté coaching et solutions des chercheurs d'emploi prévoit l'inscription des demandeurs d'emploi inoccupés, à partir du 1er janvier 2022, à durée indéterminée. Depuis lors, certains DEI qui devaient faire une démarche spécifique tous les trois mois pour maintenir leur inscription active en sont dispensés. » Mécaniquement cela a relevé le taux d'activité.

    Dans son discours sur l'État de la Wallonie, le Ministre-Président a indiqué que « le Gouvernement cherche aussi à augmenter le taux d'emploi. L'objectif fixé avec les partenaires sociaux et environnementaux est d'atteindre en 2030 un taux d'emploi d'au minimum 75 %. »

    Madame la Ministre peut-elle me préciser si l'objectif est le taux d'emploi des 15-64 ans ou des 20-64 ans ?

    Pour atteindre ce taux d'emploi, il faut aussi rehausser le « plafond » du taux d'activité. Selon les chiffres publiés par le FOREm, celui-ci a stagné entre 2021 et 2022 à 65,5 % (pour les 20-64 ans) et à très légèrement progressé de 71,3 % à 71,4 % (pour les 15-64 ans).

    Madame la Ministre peut-elle m'indiquer quelles sont les actions qu'elle a entreprises ou qu'elle prépare pour relever ce taux d'activité au-delà des 75 % étant entendu qu'il y a un taux de chômage techniquement incompressible (de l'ordre de 3 %) ?

    Alors que le FOREm a diffusé plus de 83 000 opportunités d'emploi au cours du 1er trimestre 2023, quelles initiatives nouvelles prépare-t-elle pour renforcer le matching entre ces offres et les personnes en recherche d'emploi ?

    Existe-t-il un bilan des mesures régionales d'activation ?
    Si oui lequel ?
    Sinon, n'est-ce pas une priorité ?
  • Réponse du 04/09/2023
    • de MORREALE Christie
    Les objectifs à atteindre en matière de taux d’emploi concernent la population âgée de 20 à 64 ans et sont définis pour la Belgique à l’horizon 2030 à hauteur de 80 % et à hauteur de 68,7 % pour la Wallonie dans un premier temps d’ici 2025.

    En mars 2022, le Gouvernement et les partenaires sociaux et environnementaux ont identifié 42 projets prioritaires au sein du Plan de Relance wallon. Ceux-ci ont été choisis au regard de leur potentiel en termes de création d'emplois de qualité, de valeur ajoutée et d'impact favorable sur l'environnement et le climat.

    5 macro-objectifs à l'horizon 2030 ont été fixés :
    1. L'industrie manufacturière et le secteur de la construction représenteront 25 % du PIB wallon ;
    2. Les sites naturels protégés représenteront 5 % du territoire wallon ;
    3. Les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de 55 % par rapport à 1990 ;
    4. La part des Wallons exposés à un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale aura diminué de moitié par rapport à 2015 (26,5 % à 13,25 %) ;
    5. Le taux d'emploi pour les 20-64 ans sera de 75 % minimum.

    Pour rappel, l’outil de mesure de la progression du taux d’emploi est l’Enquête sur les forces de travail (EFT) réalisée par Statbel qui permet les comparaisons entre pays et régions d’Europe. Selon le Bureau international du travail (BIT) :
    · le taux d’activité exprime le pourcentage de personnes qui se présentent effectivement sur le marché du travail (qu’elles soient à l’emploi ou en recherche d’emploi).
    · le taux d’emploi exprime le pourcentage des personnes qui ont effectivement un emploi.
    · le taux de chômage exprime le pourcentage de personnes qui sont sans emploi, à la recherche d’un emploi et disponibles pour occuper un emploi.

    Sur base des résultats des enquêtes de force de travail (Statbel), en 2022, parmi la population âgée de 20 à 64 ans, le taux d’activité en Wallonie est de 71,4 %, le taux d’emploi de 65,7 % et le taux de chômage de 8 %.

    Faire augmenter le taux d’emploi implique aussi d’augmenter le taux d’activité des personnes (et donc diminuer la part de personnes inactives) afin que la part de la population qui participe au marché de l’emploi soit plus importante. Ainsi, outre la création d’emploi et la mise à l’emploi des personnes en recherche d’emploi, l’enjeu est aussi de faire croître le taux d’activité en mobilisant la réserve « activable » parmi la population inactive.

    La population inactive rassemble des personnes qui ne travaillent pas et ne cherchent pas d'emploi. Il s’agit des étudiants (population en croissance vu l’allongement des cycles d’études), des personnes au foyer, des malades de longue durée (leur réintégration fait par ailleurs l’objet d’une réforme fédérale), des pensionnés/des chômeurs avec complément d’entreprise, ou sous d’autres statuts non précisés.

    En 2022, sur base des données des enquêtes des Forces de Travail, la population inactive en Wallonie comptait 185 000 personnes en incapacité de travail, plus de 100 000 pensionnés, près de 92 000 personnes au foyer et 125 000 étudiants.

    Dans son rapport annuel, le Conseil supérieur de l’emploi insistait sur la nécessité de renforcer la base de population qui se présente sur le marché du travail. Il ciblait plusieurs catégories de personnes sur lesquelles concentrer les efforts, car dites vulnérables sur le marché de l’emploi. Il s’agit des jeunes en général (et plus spécifiquement ceux qui quittent prématurément les études, et les NEETs), des personnes âgées d’au moins 50 ans, des personnes peu qualifiées, des personnes issues de l’immigration, des personnes malades ou souffrant de handicap. Notons que selon certaines sources on y recense aussi les femmes, dont la position sur le marché du travail est plus fragile, statistiquement parlant.

    · Les jeunes ont tendanciellement plus de difficultés à s’insérer. En 2022, le taux d’emploi des jeunes wallons est de 19,6 % (26 % en Belgique). Afin de compléter la situation des jeunes au regard du marché du travail, le taux de NEETs traduit le pourcentage de jeunes d’un groupe d’âge donné (ici, les 15-24 ans), qui n’est ni à l’emploi, ni impliqué dans des études ou une formation. En 2022, le taux de NEETs en Wallonie est de 8,4 % (contre 9 % en 2021). Ce taux demeure toutefois supérieur au taux calculé sur l’ensemble du pays (6,6 %).

    · Si le taux d’emploi des travailleurs âgés (55 à 64 ans) a significativement progressé ces dernières années, les seniors restent néanmoins un groupe fortement discriminé sur le marché du travail. En 2022, le taux d’emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans s’élève à 51,8 % en Wallonie (56,6 % en Belgique).

    · En progression ces dernières années, le taux d’emploi des femmes reste inférieur au taux d’emploi des hommes. En 2022, calculé sur la tranche d’âge des 20-64 ans, il atteint 61,8 % en Wallonie contre 69,5 % pour les hommes.

    · Enfin, le GAP entre le taux d'emploi des Belges et des citoyens hors UE est important, avec un écart affiché de 25,2 points de pourcentage en Wallonie (contre 24,4 % sur l’ensemble du pays). Cet écart est néanmoins en net recul par rapport à 2021 (où il était de 28,6 % en Wallonie).

    Parmi les mesures les plus importantes qui contribuent à la mise au relèvement du taux d’emploi et d’activité, citons particulièrement le décret de mise en œuvre de l’accompagnement orienté solution et coaching.

    L’augmentation du « matching » entre les offres d’emploi et les demandeurs d’emploi est soutenue par trois leviers :
    - l’orientation des demandeurs d’emploi (décret sur l’orientation tout au long de la vie) ;
    - la formation des demandeurs d’emploi (le renforcement de la formation sur les métiers qui présentent le plus d’offres d’emploi) ;
    - les mises en relation entre les demandeurs d’emploi et les offres d’emploi. Ce renforcement est aujourd’hui atteint par la mise à disposition des entreprises et demandeurs d’emploi de la plateforme de matching : chaque demandeur d’emploi reçoit automatiquement les offres d’emploi les plus proches de son profil, et chaque entreprise qui dépose une offre d’emploi voit les profils des demandeurs d’emploi les plus proches de son profil.