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L'impact des feux de forêt sur la qualité de l'air

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 639 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 15/06/2023
    • de DEVIN Laurent
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Des incendies incontrôlables font actuellement des ravages au Canada. En plus d'entrainer l'évacuation urgente de milliers de citoyens canadiens, les fumées de ces incendies ont de graves répercussions jusque dans l'État de New York où les autorités locales recommandent aux habitants de ne pas sortir de chez eux. En effet, les villes de New York et Washington sont recouvertes d'un épais brouillard et la qualité de l'air y est très mauvaise pour la santé selon les experts.

    Au vu de l'incendie qui a ravagé une partie des Fagnes et vu le réchauffement climatique qui va accentuer les risques d'incendie, des mesures sont-elles mises en place en Wallonie pour préserver la qualité de l'air en cas d'incendie ?

    Des outils de mesures spécifiques en cas d'incendie existent-ils ?

    Quelles mesures d'urgence sont prévues si des fumées venaient à envahir nos villes ?

    Les villes sont-elles informées et formées à réagir rapidement en cas de danger pour la santé des citoyens ?
  • Réponse du 18/07/2023
    • de TELLIER Céline
    Un réseau de 26 stations de mesure est réparti sur le territoire wallon. Il permet de suivre les concentrations en temps réel des polluants suivants : les particules fines (PM), le dioxyde d’azote, l’ozone, le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et le carbone suie (ou black carbon- BC). Un réseau complémentaire de 300 mini-stations de mesures est également prévu cette année sur l’ensemble du territoire, ce qui permettra d’augmenter la couverture des mesures en cas de pollution accidentelle.

    En cas d’incendie de forêt, la préoccupation majeure porterait sur les particules fines. Les particules fines (PM2.5 et PM10) font déjà l’objet d’un protocole d’activation de phases d’information et d’alerte de la population en cas de dépassement de certains seuils régionaux. Cette activation est relayée via la cellule CELINE et l’AwAC par mail et SMS vers les autorités locales, les instituts médicaux, et tout citoyen inscrit. Le centre régional de crise est également averti en cas d’alerte.

    Le second polluant majoritairement émis par les feux de forêt est le monoxyde de carbone (CO) qui peut se fixer sur l’hémoglobine à la place de l’oxygène. En l’absence de nécessité ou d’ordre d’évacuation à la suite d’un incendie de forêt, la meilleure façon de se prémunir de la toxicité des fumées reste de se confiner et idéalement de pouvoir filtrer l’air entrant.

    L’application BelAIR permet également de suivre non seulement l’activation des phases d’information et d’alerte à l’échelle régionale, mais également de définir pour une localisation précise le dépassement de seuils prédéfinis par l’utilisateur, qu’il soit citoyen lambda ou autorité publique. Chaque ville peut donc recevoir des alertes automatiques avec les seuils qu’elle a elle-même choisis. Les villes, tout comme certaines industries, sont également compétentes pour créer et mettre en œuvre un plan d’urgence en cas de pollution.

    Dans le cas spécifique des Hautes Fagnes, les stations de mesure du réseau wallon les plus proches sont Membach et Vielsalm. Lors de l’incendie dans les Fagnes de fin mai, ces stations n’ont pas enregistré de concentrations élevées en PM ou BC.

    Les incendies qui ont ravagé les forêts canadiennes ont eu une telle ampleur (8,4 millions d’hectares depuis le début de l’année selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada) que les mesures satellitaires (Copernicus) ont montré un transport de fumée des incendies d’Amérique du Nord jusqu’en Europe. Ces fumées n’entraînent toutefois pas de dégradation de la qualité de l’air que nous respirons, car elles resteront dans les couches supérieures de l’atmosphère.