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La coordination et le soutien des centres multidisciplinaires contre les violences faites aux femmes en Wallonie

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 506 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 16/06/2023
    • de PAVET Amandine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Dans le cadre du Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes, une mesure importante consiste à développer des synergies et des interrelations entre les différents centres multidisciplinaires qui travaillent à la prise en charge des victimes de violence en Wallonie. En effet, ces centres existent, mais travaillent souvent de manière isolée : cette dimension appelle à accentuer la collaboration et les échanges entre les différents acteurs du secteur.

    Le plan intrafrancophone a prévu pour cela l'engagement d'une personne chargée de mettre en place la collaboration. Il prévoit également le soutien à la création d'initiatives pilotes au sein de chaque province.

    Dans le monitoring intermédiaire du plan, il est indiqué qu'un groupe de travail a été mis en place au sein de l'administration et des cabinets et que des rencontres avec le secteur associatif ont été réalisées.

    Quels sont les résultats des échanges du groupe de travail ?

    Quels éléments ont été mis en exergue lors des rencontres avec le secteur associatif ?

    Où en est la collaboration entre les différents centres ?

    Quelle évaluation Madame la Ministre peut-elle faire du travail accompli concernant le nombre de projets pilotes initiés et créés et le nombre de victimes soutenues ?
  • Réponse du 04/09/2023
    • de MORREALE Christie
    Au-delà du financement récurrent depuis plus de 15 ans de 13 plateformes locales de concertation sur les violences faites aux femmes, j’ai accordé en 2022 une subvention à 2 projets-pilotes de dispositifs interdisciplinaires, à Namur et à Liège.

    La coordination prévue initialement dans le cadre du Plan violence n’a finalement pas été mise en place dans la mesure où la réalité de chaque province nécessitait plutôt un travail de concertation d’acteurs au niveau local.

    Depuis le début de la législature, différentes réunions se sont tenues avec les différentes entités impliquées en vue de s’entendre sur des critères communs de soutien des projets ainsi que sur certains aspects juridiques liés au partage du secret professionnel.

    À Liège, la Wallonie, la Province et la Ville de Liège, ainsi que les Pôles de ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales se sont unis pour mettre en place le premier dispositif interdisciplinaire pour contrer efficacement les risques graves liés aux violences dans le couple, le « DIViCo » (Dispositif interdisciplinaire des violences conjugales).

    Inspiré de différents modèles québécois, ce dispositif peut être considéré comme les « soins intensifs des violences conjugales », dans la mesure où une situation inquiétante est mise « sous monitoring ». Ainsi, plutôt que de travailler en silo, les professionnels des différents secteurs vont mettre en commun leurs efforts pour réaliser une lecture claire des éléments à risque et des moyens pour les prévenir. Le « DIViCo » vise, en prévenant les dangers, à améliorer la sécurité des victimes et de toute personne impliquée, réduisant ainsi considérablement les risques de féminicide, d’infanticide ou encore de suicide.

    Lorsqu’un professionnel (planning familial, ASBL, école, médecin, maison de jeunes…) est en difficulté face à une situation de violence dans le couple, il pourra concrètement faire appel à la coordination qui évalue l’aspect critique de la situation. Un plan d’actions adapté à la situation de la personne concernée est alors mis en place. Le « DIViCo » sera officiellement lancé en septembre 2023.

    Depuis plusieurs années, je soutiens également le projet-pilote interdisciplinaire namurois, l’Espace « VIF », qui ouvrira ses portes aux professionnels du réseau prochainement et dont les objectifs sont proches de ceux du « DIViCo ».

    La collaboration et la concertation des différents acteurs se poursuivent, afin de répondre au mieux aux besoins de prévention et de protection des victimes de violences. Ainsi, d’autres initiatives émergent dans d’autres provinces, notamment dans le Hainaut. Elles s’inspireront sans aucun doute des premiers retours des expériences pilotes en cours de développement.