Les données statistiques relatives au Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes

• Session : 2022-2023
• Année : 2023
• N° : 508 (2022-2023) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 19/06/2023

  • de PAVET Amandine
  • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
  Dans le cadre du Plan intrafrancophone de lutte contre les violences faites aux femmes, une mesure importante consiste à obtenir des données précises afin d'évaluer différents aspects des violences et collecter des données tant qualitatives que quantitatives sur toutes les formes de violences.
  
  Les administrations concernées en Région wallonne sont l'AViQ et le SPW IAS. Or, dans le monitoring intermédiaire du plan, l'évaluation de cette mesure ne mentionne pas son état d'avancement par les administrations de la Région wallonne.
  
  Où en est-on dans la collecte d'informations et l'augmentation des statistiques disponibles ?
  
  Quels moyens ont été débloqués afin d'obtenir davantage de données par les administrations de la Région wallonne ?
  
  Quelles pratiques vont être initiées afin de systématiser la collecte de données et obtenir des chiffres solides ?

• Réponse du 12/07/2023

  • de MORREALE Christie
  La collecte des données statistiques est, en effet, un enjeu majeur dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
  
  Si des travaux doivent encore être initiés, notamment avec l’AViQ, je tiens à souligner que dans le cadre de l’agrément des services et dispositifs d’accompagnement des violences entre partenaires et violences fondées sur le genre, le rapport d’activité harmonisé permet une vue globale sur le nombre de personnes accompagnées selon le type de violences (conjugale, mutilation génitale féminine, mariages forcés, mariages liés à l’honneur, physique, verbale, sexuelles, économique), la tranche d’âge, selon qu’on est victime, auteur ou proche. Ceci répond aux exigences de récolte de données statistiques de la Convention d’Istanbul. Certes, il s’agit d’une vision partielle du phénomène.
  
  Au sein du SPW IAS, des réflexions sur les récoltes statistiques sont également en cours avec le secteur des maisons d’accueil et d’hébergement dans le cadre des discussions liées à la réforme les concernant.
  
  À noter également qu’actuellement les rapports d’activités transmis par les différents opérateurs chiffrent le nombre de femmes fréquentant les différents services à disposition des personnes sans-abri ou en absence de chez soi. Dans le cadre de ses travaux, l’Observatoire wallon du sans-abrisme (OWSA) a entamé une réflexion relative à la collecte des données telle qu’elle existe actuellement.
  
  Cette réflexion est guidée tant par la volonté d’augmenter les informations permettant de dresser le profil sociodémographique des personnes, que par le besoin de caractériser et quantifier différents publics ciblés, dont les femmes. En effet, une étude de l’Ilot indique que toutes les femmes sans-abris ont été victimes de violences. L’OWSA axe une partie de ses travaux au départ de profils-types et de parcours de vie des individus. La connaissance des points de rupture (dont la violence) doit permettre de mieux appréhender la complexité de certaines trajectoires afin d’accompagner et de prévenir au mieux le basculement en rue.
  
  Par ailleurs, j’ai co-financé l’engagement d’une chargée de recherche à mi-temps au sein de l’IWEPS à hauteur de 150 000 euros sur 4 ans. La recherche en cours vise à rendre exploitables les données d’une enquête relative aux violences de genre réalisée au niveau européen (« Gender based and other forms of inter-personal Violence ») pour le compte d’Eurostat et pour laquelle la Wallonie intervient à hauteur de 67 000 euros.
  
  Le travail d’analyse et de diffusion des données statistiques récentes sur les violences basées sur le genre issues de cette enquête, qui sera réalisé par l’IWEPS, permettra qu’elles soient utilisées ensuite par le monde scientifique et académique dans le cadre de leurs autres recherches en lien avec cette problématique.
  
  Enfin, dans le cadre du Plan genre, la mesure 1 pilotée par le Ministre-Président prévoit de renforcer systématiquement la publication de statistiques genrées, en collaboration avec l’IWEPS. Il est notamment prévu de poursuivre la publication des cahiers « Égalité entre les femmes et les hommes en Wallonie » par l’IWEPS et de renforcer la systématisation de l’utilisation de statistiques genrées dans les « Chiffres clés de la Wallonie ».